25 août 2020

Lettre (2)

1. Promets-toi des jours
Aux éclairs invincibles
Aux éclats indicibles
Des 'jourd'hui qui chavirent.

2. Promets toi des jours
Loin des lois établies
Aux maintenant qui crient
Oui à la vie.

3. Promets toi des nuits
Rebelles et suspendues
Des nuits étendues
À danser tout nu.

4. Promets toi des nuits
Au goût de paradis
Si le bonheur existe
Il est ici.

5. Vivre pour vivre
Ce n'est qu'exister
Vivre dans la sécurité
Ce n'est que subsister.

6. Le rire est d'une grande puissance
Il brise de nombreuses portes
Nous libère de biens des prisons intérieures.

7. N'écoute pas
Les grincheux, les moroses
Il y aura toujours quelqu'un
Pour se plaindre.

8. Ne te laisse pas emporter
Par l'agitation du monde
Occupe toi de ton propre sort
Fais de ton mieux pour vivre bien.

9. Accepte ce que la vie te donne
Sois humble
Pardonne beaucoup
Aime autant que tu peux

10. La vie est un présent
À honorer chaque jour.

F. (La Traversée 47/52)

Lettre (1)

1. Ainsi va la vie
La jeune génération pousse l'ancienne au tombeau
À toi maintenant de reprendre le flambeau.

2. Surtout ne te trompe pas de colère
Un jour viendra et tu comprendras
Les folies, les illusions de la jeunesse.

3. Sois prêt à rendre des comptes
Personnellement pour chacun de tes actes.

4. Ne perds pas de temps en vaines querelles
Le temps prend la fuite devant nos pas.

5. Cherche un bonheur simple
Éloigne-toi de ce qui brille.

6. Surtout ne laisse rien ni personne pervertir
Ce que tu as de plus précieux
Ton cœur.

7. Peu importe le métier que tu choisiras
C'est la manière dont tu le pratiqueras
Qui lui donnera toute sa valeur.

8. Un ouvrier par son implication
Sa détermination, sa technicité
Vaut autant qu'un banquier
Ou un politicien.

9. Ce n'est pas le rang qui compte
Mais comment tu agiras
C'est par tes actes que tu seras juger.

10. Tu peux très bien faire comme si
Rien n'existait à part toi
Tricher, voler
Vendre ton âme aux profits de l'argent
Mais tu ne feras rien d'autre
Que te dépossèder.

F. (La Traversée 46/52)

24 août 2020

Lou intégrale.

Lou vit d'écartèlement
Somnabule
Funambule
Amoureuse d'un lou

Lou prie des heures blanches
D'instants en altitude
De lenteur d'avalanche
Dans des forêt de certitudes

Lou crie des heures muettes
D'instants voilés, baignés
De douceurs secrètes
Dans des brumes détachées.

F. (La traversée 36/52)

21 août 2020

Les matins de Lou

Au matin, Lou se réveille
Et son corps qui paresse frissonne
Sous une douceur qui l'émerveille !
Au matin, Lou se réveille
Du fond de sa cage s'ensommeille !
Ses lèvres sur sa peau robinsonnent
Au matin, Lou se réveille
Aux feux des baisers qui tourbillonnent !

La clarté de ses yeux l'éveille
Tel un tocsin qui résonne
Tintinnabulant de mille soleils !
La clarté de ses yeux l'éveille
Au jour ! À la vie! À l'essentiel !
À ses mains, elle s'abandonne
La clarté de ses yeux l'éveille
Au souffle qui l'emprisonne !

F. (La Traversée 35/52)

La danse de Lou

Mais rien que pour ses yeux
Elle est son éternelle
Elle entre dans son jeu
Son corps se fait dentelle
Elle s'abandonne à son feu.

Mais rien que pour ses menottes
Elle est sa princesse
Elle s'envole, elle flotte
Sa peauvse fait caresse
Elle vibre aux sons de ses notes.

Mais rien que pour son piano
Elle est sa douce ballerine
Son spleen, ses trémolos
Son âme se fait câline
Elle n'aspire qu'au duo.

F. (La Traversée 34/52)

18 août 2020

L'instant de Lou.

L'instant d'après, Lou retient ses larmes
Derrière un masque discret
Elle sourit à cet étranger
Qui la charme
Il est son doux-secret

L'instant d'après, Lou cache ses larmes
Devant ce trouble qui la dérange
Elle sourit à cet inconnu
Qui la désarme
Il est son doux-songe

L'instant d'après, Lou lâche ses larmes
Elle ôte son masque de papier
Et vers lui, elle tend ses yeux
À ses pieds, elle dépose ses armes
Il est son doux-anges.

F. (La Traversée 33/52)

Entre chien et Loup

Il est devant elle comme
Ce guerrier sans arme
Il est cet homme
Qui n'a plus de larme

Surgissant comme une flamme
Au milieu du chemin
Où il portait son âme
Telle une croix d'airain

Monsieur de vous voir ainsi, j'ose
Votre corps est brûlant comme braise
Venez donc chez moi faire une pause
Je vous offre mon ombre, une chaise

Ces mots si naturels
De son cœur ont fait fondre
L'armure autour de lui
Le guerrier n'a su que répondre

Installez-vous tout à votre aise
Je vous offre le repos
Ne pensez pas qu'il me déplaise
Et prenez donc ce verre d'eau

Et dans cet instant unique
C'est comme si l'ange lui-même
Lui portait l'eau magique
De l'amour suprême.

F. (La Traversée 32/52)

L'envol.

Elle l'attendra au bord de sa fenêtre
S'enrhumera au vent frais d'automne
À guetter ses pas, son grelot
Le saluera d'un revers de la main

Lui ouvrira son logis de bric et de broc
Le recevra en déshabillé bleu vaporeux
S'armera de patience tandis qu'avec insouciance
Il salira son tapis de ses souliers boueux

L'emportera aux sons du pipeau
Sous une lune incandescente et nue
Valseront avec entrain parmi les étoiles
Tangueront d'un bord à l'autre

Son logis deviendra île deviendra eux
Deviendra phare dans la tempête
L'éternité soupera à leur table
Ils sémeront mille soleils de feu.

F. (La Traversée 31/52)

Les désirs de Lou.

Elle voudrait être sa chambre
Pour être seule avec lui
Être son miroir
Pour enfin découvrir son corps

Elle aimerait être son lit
Pour se lover contre lui
Être son oreiller
Pour goûter à sa nusue sucrée

Elle rêve d'être ses draps
Pour l'étreindre dans ses bras
Être près de lui
Pour veiller sur sa nuit.

F. (La Traversée 30/52)

Lou rêve.

Lorsque la nuit, elle dort
Elle rêve de son amant
Qui pieds-nus sort
Au bois dormant

Il franchit des monts
Aux sommets dressés
Des prairies, des vallons
Aux gorges pressées

Il pénétre dans une forêt
Et parmi la terre fragile
Découvre son rocher
Aux dentelles graciles

Agacées, elles vibrent
Sous ses doigts rapides
À-genoux et libre
Il veut boire à ses lèvres avides

La source sous langue
Mystérieusement s'élargit
Quand soudain le sol tangue
Et un flot l'engloutit.

F. (La Traversée 29/52)

Lou s'ennuie.

Dans son lit
Lou s'ennuie le cœur assoupi
Distraitement somnole
Savoure un café au lait
Ses cheveux d'un noir de jais
Farouchement s'envole.

Dans son paradis
Elle découvre des fleurs des fruits
Passionnément s'allume
Se confie à la brise
Sa bouche en cœur cerise
Rêveusement s'alune.

F. (La Traversée 28/52)

Bonne étoile.

Les yeux dans le vague vibrant d'un voile
S'un je ne sais quoi, d'une divagation
Sous un ciel étirant sa toile
Allongé, il rêve à sa bonne étoile.

Il ne croit pas aux maux qui délivrent
Il a foi dans ses inspirations
Le bonheur ne se trouve pas dans les livres
Il s'éveille dans la passion de vivre.

L'avenir est clair, à chacun ses chances
D'échapper aux vaines interrogations
D'offrir le meilleur en toutes circonstances
Sa joie et son insouciance.

F. ( La Traversée 7/52)

15 août 2020

Haïssons-nous !

Avant de mêler nos sangs
Nos corps, nos langues
Disputons-nous !

Des poêlons, des casseroles
Des noms d'oiseaux
Envoyons-nous !

Des signes de mauvais augure
Le typhus, le choléra, la dingue
Maudissons-nous !

Après cela, le pire sera derrière nous
Et peut être pourrons nous enfin
Nous écrier : Aimons-nous !

F. (La Traversée 10/52)

Clair de Lune.

Elle est venue jusqu'à toi
De sa trajectoire de velours
Ses lèvres se sont faites mystérieuses
Et tu n'es plus qu'un jardin
Foulé par ses petits pieds nus.

Elle a pris ta main
D'une douceur qui demeure
Ses yeux se sont faits caresses
Et tu n'es plus qu'une pomme
Accrochée à sa branche.

Elle a transpercé ton cœur
Du sel de ses larmes
Elle t'a accueilli dans ses bras
Et désormais, tu n'es plus qu'un enfant
Blotti dans sa chaleur.

F. (Extrait de "La Traversée")

Petite Sœur.

Prends donc ces mots
Adoucis les de ton sourire
Réchauffe les contre ta peau
Ne les laisse pas dépérir.

Accueille donc ces mots
Ils sont des promesses de liberté
Des chants lègers d'oiseaux
Ils seront du miel à ton palais.

Il en va de nous comme du cœur
L'essentiel est invisible pour les yeux
Et ce qui nous divise, petite sœur
Nous unis dans le silence d'un aveu.

F. (Extrait de "La traversée)

14 août 2020

Royaume.

Parfois son corps lève la tête
Au-dessus des eaux qui tempètent
Et de ces vagues qui s'entêtent
À le poursuivre de leur emprise.

Et ce royaume dont il ne sait rien
Semble l'éveiller enfin
Tel le nouveau-né dans son couffin
Qui fronce les yeux de surprise.

Quel est donc ce lieu d'Hécate ?
Où la terre et la mer s'ébattent
Où l'orage sans prévenir éclate
Et donne aux hommes peu de répit.

Qui viendra d'un geste du cœur
Apaiser ses cris, ses pleurs ?
Qui libèrera de ses pleurs
Son âme d'enfant maudit ?

F. (Extrait de "La Traversée")

Effusions.

Si tu pleures, pleure à chaude larmes
À gros bouillon
Pleure sans te retenir
Laisse filer ta douleur
Ton amertume
Que je puisse pleurer aussi
Pleurer sur ma pauvreté
Et ma lâcheté
Mon manque d'amour pour toi.

Si tu ris, ris aux éclats
À gorge déployée
Ris sans te retenir
Laisse monter ta joie
Du fond de tes entrailles
Que je puisse rire aussi
Rire sur ma pauvreté
Et ma bénédiction
Car malgré tout, tu es à mes côtés.

F. (Extrait de "La Traversée")

13 août 2020

Cri.

La vie naît d'un cri
D'hasard en habitude
D'imprévu en solitude
De miracle en certitude.

De surprise en découverte
D'émotions qui nous étonnent
Et de nos corps qui s'abandonnent
À nos cœurs qui carillonnent.

De celui que la mort emporte
Au nouveau-né qui franchit la porte
La vie n'est qu'un cri
D'espoir qui nous transporte.

F. (Extrait de "La Traversée")

À-corps.

Il y a tes petits pieds
Noués sur mes hanches
Sois ce qu'il te plaît !
Nos corps d'avalanche
Roulent sur le canapé
Tiens-toi à mes manches !

Il y a sur nous ce rouge
Et nos sens entremêlés
Suis mes fesses qui bougent !
Nos émois sont tatoués
Sur nos peaux d'avril
J'aime ce que tu haïs !

F. (Extrait de "La Traversée")

12 août 2020

Identité

Et si c'était toi que j'attendais
Sans plus y trop y croire
Comment est-ce que je te reconnaîtrais ?

Nous aurions la même marque
Sur la fesse droite ?
Des petits bouts de mon cœur
Viendraient compléter le tien ?
Ta main tiendrait dans la mienne
Comme dans un vase ?

Et si c'était moi que tu attendais
Sans plus trop y croire
Comment est-ce que tu me reconnaîtrais ?

Nos éclats de rire seraient des chants anciens ?
Nos mots seraient des clès magiques
Qui ouvriraient des portes secrètes ?
Nos pieds auraient le même éventail
De ceux qui savourent tous les plaisirs ?

Et si c'était nous que nous attendions
Sans plus trop y croire
Oui et si c'était nous ?

F. (La Traversée 23/52)

11 août 2020

Romance

J'aimerai ta façon de te dévoiler
Ta façon de dire pourquoi pas ?
À tes mots...Je voudrais y croire
Et si c'était possible.

Alors je sauterai dans un train
Sans penser au lendemain
Sans prendre de valise
Vers toi, j'irai au présent.

Je traverserai des routes
Des villes et des montagnes
Je franchirai des fleuves
Rien ne m'arrêtera.

J'aurai le sourire qu'ont les enfants
Lorsqu'il viennent de faire une bêtise
Ce regard différent où tout est beau
Je me sentirai vivant plus que jamais.

Toi, tu m'attendras depuis toujours
Tu m'attendras comme une évidence
Parce que tu m'auras dit : Viens
Parce que mon cœur aura dit : Oui.

Et sur ce quai de gare
Lorsque tu me verras apparaître
Pour la première fois
Notre vie à tous les deux débutera.

F. (Extrait de "La Traversée")

Rêves.

Un jour, je n'aurai plus le temps
Le rêve se refermera devant mes yeux
Comme un coffre à jouets
Et tout ce que j'étais
Et tout ce que j'aurais pu
Comme une romance inachevée.

Un jour, toi peut-être
Tu sais, la plage déserte
La mer déchaînée
Et mes pieds qui marquent le rivage
Battu par l'écume des vagues
Et le soupçon d'une découverte.

Et mes yeux qui cherchent
Et mon cœur qui bat
Au rythme de la mer
Tu auras été entrainée par les courants
Ballottée, emportée jusqu'au rivage
Recouverte de sable, naufragée.

Et moi, qui suis habité par ce mystère
De ce rêve depuis toujours
Je tomberai sur un bout de tissu bleu
Le ciel sera de rage
Mais je creuserai, creuserai sans répit
Jusqu'à découvrir ton corps.

Sûr que je te ramènerai à la lumière
Et ma vie, elle aussi s'éveillera
Du profond sommeil dont elle se console.

F.(Extrait de "La Traversée")

Espérances.

Et puis un jour
Tu m'apparaîtras
Et je saurai que tout
Ce que j'ai écrit
N'était que pour toi
Un présage d'avenir.

Et puis un jour
Nos mains se rencontreront
Et tu sauras que tout
Ce que tu as vécu
N'était que pour vivre
Ces instants-là.

Et puis une nuit
Nos corps s'accorderont
Et nous saurons que tout
Ce que nous avons rêvé
N'était rien à côté
Du feu ardent de notre amour.

F. (Extrait de "La Traversée")

Festins

Tu es mon plus tendre mystère
Tout ce qu'en toi, je découvre
Ton infini océan, tes dunes légères
Ta voix qui murmure :
Hâte-toi lentement !

Tu es ma plus onctueuse devinette
Ton infini parfum, ta fraîcheur
Ta langueur et ton champagne rosé
Ton désir qui m'invite :
Désaltère-toi mon chéri !

Tu es mon plus délicieux secret
Tes trésors infinis, ta grâce
Ton joyau couronné
Ton corps qui rougit :
Donne ta langue au chat, mon amour !

F. (Extrait de "La Traversée")

Un jour Ordinaire.

Chaque jour le soleil se lève
Et se couche derrière l'horizon
Et personne n'y prête guère attention
Comme si cela aller de soi.

Chaque jour quelqu'un vient sur une plage
Il attend et puis s'en va
Et personne n'y prête guère attention
Comme si cela n'avait aucune importance.

Un jour, ni l'un ni l'autre n'auront lieu
Et nous serons consternés
Mais cela n'aura vraiment
Plus aucune importance.

F. (Extrait de "La Traversée")

L'orphelin.

Il écrit pour son père
Il écrit pour sa mère
Pour leur dire qui il est
Même s'ils ne le reconnaissent pas.

Il écrit sur la terre
Il écrit au ciel
Pour faire entendre sa voix
Même si le monde ne l'entend pas.

Il écrit sous la lune
Il écrit aux étoiles
Pour enfin retrouver
Le repos de son âme.

F. ( Extrait de "La Traversée")

10 août 2020

La saveur des jours.

Je ne sais même pas
Si je trouverais
Ta maison
Peur être avec de la chance
Et un peu d'expérience.

Je suis venu jusqu'a toi
Tu cueillais des fruits au jardin.

Je ne sais même pas
Si je réussirais
À ouvrir ta porte
Peut-être avec délicatesse
Et deux doigts d'adresse.

J'ai déposé mes bagages
Tu épluchais un fruit.

Je ne sais même pas
Si je saurais
M'installer chez toi
Peut-être en silence
Et un soupçon d'insouciance.

Je suis toujours là aujourd'hui
Ensemble,bous croquons des pommes
Tous les jours.

F. (Extrait de "La Traversée")

Le mépris.

Cher auteur,
Vous nous avez envoyé vos épreuves
Et nous vous en remercions
Avant tout, nous devons reconnaître que votre œuvre
Fait l'unanimité de notre comité.

Car votre écriture est si pauvre, si famélique
Vous lire, quel malaise
Vous manquez d'ampleur, de souffle épique
Vous rêvez de victor mais n'effleurez même pas Blaise.

Avec vos accords et vos rimes de foire
Vous ne vous élevez guère au-dessus du lot
Vous qui visez les étoiles et la gloire
Vous atteignez tout juste ke fond du caniveau.

Nous vous en conjurons à l'avenir
S'il vous plaît, Monsieur
Pourriez-vous réservez votre lyre
À votre entrée au royaume des cieux.

F. (Extrait de "La Traversée")

L'attente verticale.

Cher éditeur
Si vous pouviez descendre de votre estrade
Voir le monde avec des yeux ouverts
Peut-être vous souviendrez-vous
De notre conversation ?

Vous étiez en représentation
J'étais à vos pieds
Comme une étoile tombée du ciel
Je vous proposais un échange :

Offrez une voix à mon âme !
Soyez celui qui délivre
Semez mes mots à tout va !
Dansons et soyons libres.

Et depuis, j'attends votre réponse.

F. (Extrait de "La Traversée")

Au marché

Au marché de la poésie
Les éditeurs font leur comédie
Mon chef-dœuvre, qui en veut ?
Je vous le fais à bas prix
Si vous m'en prenez deux
Je vous en offre un gratuit !

La poèsie serait-elle devenue
Pûr produit de consommation ?

Au marché de la poésie
Les éditeurs se mâtent, s'épient
Ou bien s'invitent à festoyer
Sur l'argent gagné par leur auteur
Discuter jusqu'à tard autour d'un foyer
Sur leur difficile condition de labeur.

La poésie serait-elle devenue
Pûr produit de spéculation ?

Et puis, au marché de la poésie
Il y a toi, pour qui je suis le plus grand !

F. (Extrait de "La Traversée")

09 août 2020

Ecclésia.

À l'église Saint-Sulpice
Depuis l'incendie de sa grande sœur
C'est la folie les heures d'offices
Les hommes ont retrouvé leur cœur.

Sous l'œil amusé du prêtre
C'est la ruée des bénitiers
La foule des infidèles se prêtent
À toutes les religiosités.

Il sourit devant cette ferveur
Et voit ce nouveau jour venir
Comme son retour en bonne odeur
Et l'assurance de son avenir.

Maintenant, il prie et s'inquiete
Combien de temps pleuvront les dons ?
Ainsi psalmodiaient les prophètes :
À tout malheur est bon !

F. (Extrait de "La Traversée")

08 août 2020

Notre Dame.

Au chevet du grand malade
Étendue
Au bord de Seine

La masse des infidèles se pressent
Pour photographier ton corps
Abîmé

Tant de peine et d'ouvrage
Faits de main d'homme
Œuvre de Babel

Les hommes se ruent
Vers toi sans toit
Espérant l'éternel

Nous mettons tant de foi
Dans la pierre
Négligeant le cœur..

F. (Extrait de "La Traversée")

Capitale.

Ici, les gens dorment debout
Ils marchent sans savoir où ils vont
Ils s'imaginent vivre
Mais ils crèvent de ne pas respirer.

Ici, les gens piétinent
Ils attendent un taxi, un métro
Ils s'imaginent être libres
Mais plus rien ne les transporte.

Aujourd'hui de capitale
Ils n 'ont que leur peine.

Ici, les gens se font face
Ils se regardent, se parlent
Ils s'imaginent être unis
Mais ils ne s'écoutent pas.

Ici, les gens courent
Ils sont fatigués de courir
Ils s'imaginent pouvoir s'évader
Mais leur seul horizon le beton.

Aujourd'hui de capitale
Ils n'ont que leur peine.

F. (Extrait de "La Traversée")

La poésie dégagée.

Tout ce que nous serons
Tout ce que nous avons été
Et plus encore
Bien au contraire
Quoique et vice et versa

Tout ce que nous ferons
Et tout ce que nous avons raté
Malgré tout
Subséquemment
Et suivant les variation saisonnières

Tout ce que nous dirons
Et tout ce que nous avons tu
En général et en particulier
In fine
Et tutti quanti.

F. (Extrait de "La Traversée")

Pentecôte

À bord du fleuve
Circulent des péniches
Sous les arches du pont de Seine

Au loin, juillet triomphe sur sa colonne
Où jadis sa prison enchaina un roi
S'écoule l'eau verte, sombrent les lois

Pendant que la ville s'illumine
Un homme dort par terre
Et personne ne le voit

Ici, l'on peut vivre et mourir
Sous les feux de l'histoire
Ou dans l'ignorance d'un soir.

F. (Extrait de "La Traversée")

07 août 2020

Le Poète.

Il écrit de son âme
Tout ce qui le concerne
Il fredonne au désert
C'est ainsi, voilà tout.

L'oiseau chante
Le lion rugit
Il accouche des mots
C'est sa nature.

Le monde est plein
De fureur et d'envie
Il se nourrit de silence
De beauté invisible.

Il poursuivra son œuvre
Jusqu'au bout du chemin
Aujourd'hui ou demain
Il vous donne rendez-vous.

F. (Extrait de "La Traversée")

06 août 2020

La Gare.

La gare est une flamme
Chancelante
Son beffroi suspendu
Égrène les heures
Chante la douleur
Du temps perdu.

Par ici, le temps s'agite
Un peu trop loin, un peu trop vite
Étendus, on se butine
Délicieusement.

La gare est un fauve
Qui dévore ses voyageurs
Éperdus
Les tours de verre
Renvoient sur la terre
Leurs courses folles.

Par ici, le temps s'agite
Un peu plus loin, un peu plus vite
Et mon corps sur ton corps
Danse langoureusement.

La gare est une île
Désespérante
Elle vit au rythme de ses flots
Qui entrent, qui sortent
Au son strident qui l'exhorte
D'un rail à l'autre.

Par ici, le temps s'agite
Un peu plus loin, un peu plus vite
Et mon cœur contre ton cœur
Tambourine bienheureux.

F. (Extrait de "La Traversée")

La voix du trône.

Je les aimais tous l'un l'autre
Sans distinction comme ils étaient
Je leur avais tout donné
Ils n'avaient plus qu'à vivre leur présent
Tels qu'ils le souhaitaient.

Mais qu'ont-ils fait ?
Ils ont tué en mon nom.

Je les aimais tous l'un l'autre
Ils étaient tous mes enfants
Ils n'avaient plus qu'à s'aimer
S'aimer eux-même
S'aimer l'un l'autre

Mais qu'ont-ils fait ?
Ils se sont fait la guerre en mon nom.

Je leur avais confié la terre en partage :
Prenez en soin
La nature est une, indivisible
Soyez bons avec tous
Comme étant membre de votre corps.

Et qu'ont-ils fait ?

F.

05 août 2020

La voix au chapitre.

Il faut que je vous prouve
Que je vis encore et encore
Il faut que je me batte face à vous
Pour que vous deviniez qui je suis ?

Combien de temps
M'aurez-vous près de vous ?
Et quel sera le prix de la liberté
Trente écus ?

C'est assez, vous jugez
Vous condamnez
Vous répétez indéfiniment vos actes
Aveugles que vous étes !

Ne soyez pas surpris
Lorsque vous me verrez disparaître
Je reviendrais
Et vous serez cueillis comme des roses !

F.

Ecce homo.

Nous pensons que la vie est un grand cirque
Mangeons, buvons car demain nous mourrons
Mais nous nous trompons

Nous oublions que la vie s'écoule
Et qu'un jour viendra le jugement
De toutes choses

Nous pensons pouvoir feindre l'ignorance
Et avoir droit à une seconde chance
Mais nous nous trompons

Nous oublions que nous serons jugés
Non pas par un juge
Mais par nos propres paroles

Nous pensons que nous serons épargnés
Car nous aurons pris soin de ceux que nous aimons
Mais il nous l'a dit : Aimez vos ennemis !

Nous oublions que lorsque nous nous croirons
En paix et en sureté
Une grande ruine s'abattra sur nous.

F.

Ellipse.

Lorsque tu sauras aimer la vie telle qu'elle se présente
Dans ses coups durs comme dans ses joies
Lorsque tu sauras en apprecier chaque instant
Sans une pensée avide ni questionnement vain

Lorsque tu sauras vivre simplement
Avec pour seule ambition, la quête de ton chemin
Lorsque tu sauras que seule la richesse du cœur est inépuisable
Et que tu te sentiras riche quoique démuni

Lorsque tu sauras choisir de ne rien désirer (au delà du nécessaire)
Un toit, de la nourriture et le vêtement
Lorsque tu sauras reconnaître que tu n'as rien apporté à ce monde
Et que tu n'en emporteras rien

Alors seulement, tu le rencontreras.

F.

04 août 2020

Sous le soleil.

On aperçoit une masse en mouvement
Un métal qui scintille d'un éclat
Et l'on entend le schlack d'un outil
Qui éventre la terre

Sa naissance déchira sa mère
Effraya son père

On distingue un corps qui se penche
Et de grosses mains qui arrachent les mauvaises herbes
L'homme ne ménage pas sa peine
Il sait que la vie est faite de sang et d'eau

Il n'était pas le bienvenue entre eux
Il était devenu la source de leur tourment

L'homme baisse la tête sur la terre
On dirait qu'il lâche quelques mots
Ses mains se joignent
Et il fait ce que personne ne lui a jamais appris

La nuit sa mère devenait hystérique
Son père battait sa mère

L'homme à genoux creuse des trous
Il attrape les jeunes plants un à un
De ses grosses mains de géant
Et il les blottit dans le sol

Seul dans son lit
Il avait grandi en pleurant

L'homme arrose ses plantations
Souriant, il sait qu'il veillera sur elles
Jusqu'à ce qu'elles lui donnent du fruit
Les fruits du renouveau et de l'espérance.

F.

Itinérance.

D'où venons-nous depuis ce présent ?
Qu'avons-nous traversés pour être là ?
Des deserts, des oasis, des fleuves ?

Que transportons-nous du passé ?
Qu'avons-nous abandonnés à la vie ?
Des étreintes, des silences, des furies ?

Que sommes-nous derrière nos mots ?
Quelle est notre part de vérité ?
D'arrogance, de sincérité, de folie ?

À quoi jouons-nous ?
Combien avons-nous de masque ?
En trompe l'œil, en illusion, en forfaiture ?

Où allons-nous désormais ?
Vers quel but tendons-nous nos âmes ?
Une félicité, une paix, une férocité ?

Quoiqu'il en soit
De nous, il ne restera
Que l'amour.

F.

Jugement.

Il est debout devant son juge
Debout et toujours fier, arrogant
Impossible de se taire
Il faut qu'il parlemente

Il n'a rien à dire pour sa défense
Il a agi comme ils ont tous fait
Puisqu'il ne pouvait pas les prévenir
Il s'est vautré avec eux

Il est descendu comme un astre
Chutant du ciel sur la terre
S'ils oubliaient leur créateur
Il ne serait pas le premier

Il n'a rien à dire pour sa défense
Il plaide coupable
Le bien et le mal ne sont-ils pas nécéssaires
À la bonne marche de l'univers ?

Job n'a-t-il pas retrouvé au centuple
Ce qu'un Lion lui avait dévoré ?
À cet instant, sa langue lui brûle
Il n'est plus qu'un brasier

Ces actes sont passés au crible
Au feu purificateur
Son Juge fait un geste terrible
Et amende de soufre ce qui reste.

F.

03 août 2020

Mater dolorosa

Que la terre l'éprouve
Qu'elle lui offre sa rudesse
Qu'elle assèche son sein

Que la terre l'érode
Qu'elle l'use jusqu'à la corne
Qu'elle avale son corps

Que la terre le réduise
Jusqu'à la moelle
Qu'elle s'abreuve de son sang

Que la terre l'enterre
De l'alpha à l'oméga
Sans plus de répit.

F.

Poussière.

Être ce que vous ne pouvez garder
Une miette sous vos tables
Être ce que vous ne voulez regardez
Un haillon, un misérable

Être ce que vous négligez
Un grain de votre peau
Être ce que vous abandonnez
Une source d'eau

Être ce qui vous atteint
Cette blessure au cœur
Être cette lumière qui s'éteint
Et emporte avec elle, la douleur.

F.

L'homme sans nom.

Il nous avait prévenu :
Comme je partirai, je reviendrai
Oui, je reviendrai
Lorsque vous aurez oublié mon nom !

Fiers, nous avions dit :
Non ! S'il faut nous nous battrons
Jusqu'aux derniers
Tu ne nous quitteras point !

Arrière de moi, faux-frères !
Et ses mots nous avaient brisés
Comme du verre
Nous clouant avec les vauriens !

F.

43°09N 5°57E

Vogue mon fils, vogue
Prends le large
Retourne à la source
Laisse derrière toi
Ce monde, ces hommes trop durs
Pour ton cœur si tendre...

Vogue mon fils, vogue
J'aurais tant voulu être là
Te tenir, te réchauffer de mes bras
Empêcher l'irréparable
Je te demande pardon
De ne pas avoir su assez t'aimer...

Vogue mon enfant, vogue
Entre dans l'azur
Tu y as ta place
Parmi les anges...

F.

La voix de l'ange.

Écoute-moi
J'ai entendu tes cris
J'ai vu tes pleurs
Non, je ne t'ai pas abandonné !

Je suis là dans chacune de tes douleurs
Je suis là dans chacune de tes larmes
Mon cœur saigne au même sang
Oui, pleure soulage ton cœur !

Accepte qui tu es
Sache que je serai avec toi chaque jour
Ne recule pas devant la vie
Seul l'amour guérit !

F.

Le Jardin.

Le jardin est là
Et son cerisier blanc
Avec son petit air de fête
Et ses branches qui penchent
Qui s'agitent dans le vent.

Et toi ?

Le jardin est là
Et sa rivière chuchotante
Avec son petit air de fête
Et son flot qui s'entête
Qui s'agite dans son lit

Et toi, qu'as-tu fait ?

Le jardin est là
Et sa balancelle qui danse
Avec son petit air de fête
Et son équilibre instable
Qui t'émeut doucement

Et toi, qu'as tu fait de ce temps d'insouciance ?

F.

Mario des étoiles.

Personne n'a jamais su les raisons
Qui m'ont emmené dans la rue
Certain baissent la tête
De peur de contracter une maladie

D'autres plus encore
N'hésitent pas à m'insulter
Pauvre SDF. !
Mais je n'ai que faire de leur pitié

J'ai loué domicile sur le parvis de l'église
Et chaque nuit lorsqu'ils referment les portes
Dehors, je m'étends tout contre
Seul dans mon sommeil, je rêve aux étoiles

Ce matin la ville s'esclaffe
Sur le parvis, il y a des bougies
Sur le parvis, il y a des fleurs
Il y a des centaines de mots

Ce matin, la ville se réveille
Avec un grand vide dans le cœur
Mais où est Mario ?
Il a rejoint les étoiles !

F.

Atlas.

Il y a bien quelques pages
Qui amusent la galerie
Un siècle d'otage

Quelques vers, quelques rimes
Saccagés en moquerie
Un siècle en sourdine

Ça débute tout d'un coup
Une rafale de mitraille
Des siècles debout

Ses pieds trébuchent
Et la voûte défaille
Ô le siècle d'embûches !

F.

En aparté.

Mieux vaut ignorer
Faire comme si
Rien n'était véridique
Encore des paroles en l'air

Nier les évidences
Encore des mots sans issue
Rien qu'un mythe désuet
Une bande d'arrêt d'urgence

Le peuple ne pourra rien nous reprocher
Sûr, nous ne serons pas coupables
Nous serons jugés victimes des circonstances
Ayons confiances en nos certitudes.

F.

La somme de nos bonheurs

Nos vies en pot, en impôt, en dépôt
Nos comptes en euro, en agneau
Nos états en filet, en cornet, en giga
Nos trésors en carat, en extra

Nos vies en gramme, en litre, en lard
Nos richesses en titre en dollar
Nos sentiments en glaçon, en soupçon, en verre
Nos biens en loyer, en bâti, en terre

Nos vies en palette, en canette, en jetable
L'espoir en recyclable, en équitable
Nos amours en pack, en surgelé
Un bonheur prêt à consommer ?

F.

Souvenir.

Faire tinter la cloche
Qui garde l'entrée
En tirant sur la chaine
Se souvenir de sa voix

Franchir le portillon de bois
Qui s'ouvre
En miaulant sur ses gonds
Se souvenir de son sourire

Traverser le jardin
Comme un témoin silencieux
De sa présence invisibles
Se souvenir de sa passion

Faire crisser l'allée de gravillon
En suivant son ombre
Qui file à pas de félin
Se souvenir de ses silences

Entrer dans la maison
Et subir le choc
Partout des pièces vides
Se souvenir de son dénuement

Ressortir de la maison
Et subir un second choc
Il est là partout, où les yeux se posent
Se souvenir de son amour.

F.

Une fleur.

Il était une fois une fleur
Éclose en une nuit
Qui s'est épanouie dans ton jardin
Parce qu'elle s'y trouvait bien

Depuis chaque matin, tu l'admires
Ton cœur est touché par sa beauté
Tant et si bien que tu la desires
Rien que pour toi

Alors un jour, tu es venue
Pour l'arracher de terre
Et l'enfermer dans ta maison
Rien que pour toi

Elle est devenue ta fleur
Une fleur transplantée dans un pot
Disposée près de ton lit
Rien que pour toi

Mais dès le premier matin
Tu l'as vu dépérir
Ton cœur blessé s'est ouvert
Et tu as entendu :

Si tu voulais m'aimer
Il fallait me laisser dans ton jardin
Car je ne suis belle que libre
Dans la nature auprès des autres fleurs.

F.

01 août 2020

Théo.

Théo grandit comme un arbre
Il étend ses bras et ses jambes
Au soleil

Théo rayonne comme une fleur
Il offre son parfum au vent
Et à tous son sourire

Théo est comme un ange
Il croit tout, espère tout
Et jamais, il ne soupçonne le mal

La vie de Théo est un jeu
Une grande récré
Théo, où te caches-tu ?

F.

Jusqu'au ciel ?

On peut bosser comme un âne
Suer, donner tout ce qu'on a
Amasser de l'argent jusqu'au ciel
Et même possèder la terre entière

Un jour on se lève et tout s'écroule
On croyait avoir du temps
Ne rien avoir à craindre
Mais non, la maladie est bien là

Alors tout nous semblent vains
On ne peut pas changer de vie
Et maintenant qu'elle s'effrite
On prend conscience de sa valeur.

F.

31 juillet 2020

Pierrot de la lune.

Il compose avec son cœur
Des poèmes, de simples chants
Il est resté un grand enfant
Naturellement, il est un rêveur !

Peut-être le trouvez-vous irresponsable
Mais le monde n'a pas besoin de lui
Pour massacrer au nom de ses envies
Lui, il préfére les châteaux de sable !

Il funambule sur les étoiles
Pendant que les hommes se détruisent
Se haïssent, s'entretuent, s'épuisent
Lui simplement, il peint sa propre toile !

F.

Manifeste.

Ils ignorent à quel point
Ils n'ont aucune emprise sur moi
Je me fous de leur jalousie, de leur haine
De tout leur désir de conquête

Ils disent que je manque d'ambition
De fierté, de caractère, de volonté
C'est pas comme ça que je réussirai
Réussir ? Mais réussir à quoi ?

Et si je souhaitais juste
Vivre pour vivre simplement
Et si j'étais juste là pour
Offrir ma sueur et mon sang ?

F.

Grand départ.

Après son départ
Ses fils commencèrent par pleurer
Puis rirent et finirent par se battre
On pénétra sa chambre

On fouilla dans ses affaires
Il n'avait écrit aucun testament
On chercha son magot
On ne trouva aucun héritage

Ses fils se mirent en colère
Pourtant sa vie disait : Vivez !
Quoiqu'il en soit vous n'emporterez rien
Le jour de votre grand départ.

F.

L'orphelin.

Une étoile pend
Au fond de sa poche
Il est cet éternel enfant

Ni très beau ni tout moche
Un croissant de lune
Inaccessible et si proche

Le temps est une écume
Qu'il traverse frêle esquif
Rêvant de ses ailes d'enclume

Il est ce moineau craintif
Qui s'envole aussi loin
Qu'un long cri plaintif

Prenez grand soin
De cette âme intense
Ne fermez pas vos poings

Il acceptera votre présence
Se réchauffera près de vous
En inspirant votre clémence.

F.

Dimanche de fête.

Aux bords de nos tables
Il y a des dentelles de nappe
Les restes d'agapes
Tout ce qui est présentable

Aux bords de nos tables
Il y a des miettes
Les restes de nos assiettes
Tout ce qui est insurmontable

Aux bords de nos tables
Il y a les traces de nos doigts
Et le silence de nos voix
Tout ce qui est irrespirable.

F.

Ordinaire.

L'electricité dans l'ampoule
Le poulet dans le four
La porte à double-tour
Le fan dans le moule

Le ventilo ventile
Le frigo ronronne
Le rideau frisonne
La nuit se deshabille

Quelques mots sur une feuille
Quelques pages sur une table
Abandonnées, misérables
Un cœur qui s'effeuille.

F.

Éternité ?

Si t'avais eu l'éternité devant toi
On aurait pu se promener main dans la main
Sans penser au lendemain
Rire et danser avec les papillons

Oui, si t'avais eu l'eternité devant toi
On aurait pu s'embrasser dans le cou
D'un accord silencieux entre nous
Peut-être même se rouler dans l'herbe

Enfin, plonger nus dans la rivière
Nager sous une cascades
Et mordre les fruits sauvages
Si seulement t'avais eu l'éternité devant toi.

F. 

Avant de partir

N'oubliez pas :
D'attacher vos ceintures
D'éteindre vos téléphones portables
De rester bien sagement assis

De répondre quand on vous cause
De salier au drapeau qui se lève
De présenter vos papiers d'identité
De sourire pour la photo

De demander la permission
De dire merci, aurevoir, à bientôt
Et surtout
N'oubliez pas de fermer la porte !

F.

Sur un fil

S'allonger au bord de l'eau
Sur un fil parmi les fleurs
Fermer les yeux et goûter
Avec les abeilles le nectar

Sentir l'air nous frôler
Les rayons nous emplir
Immobile, s'épanouir
À petite dose

Écouter le murmure du ruisseau
Se glisser en nous
Le laisser nous pénétrer
Comme un flot renouvellé

Voir la lumière éclatante
Nous chauffer la peau
Se fondre à la terre
Et disparaître.

F.

30 juillet 2020

Ciel ?

Le ciel est-il coupable ?
Par son silence impénétrable
Cet enfant n'est plus que ruine
Que dieu soit avec vous

Le ciel est-il coupable ?
Par son silence imprononçable
Cet enfant n'est plus que plaie
Que dieu soit avec vous

Le ciel est-il coupable ?
Par son silence inaltérable
Cet enfant né innocent
À rendu l'âme.

F.

Fils de.

Vous vous empressez
Vous luttez même pour
L'arroser cet arbre planté
Devant mon tombeau.

Vous proclamez à la ronde
Nous sommes des fils pour lui
Des fidèles parmi les fidèles
Nous prenons soin de son arbre !

Mais que faisiez-vous
Lorsque j'étais au milieu de vous ?
Pendant que j'alcoolisais ma vie
M'avez-vous tendu la main ?

Non ! Pas une seule fois
Mais il faut vous donner bonne conscience
Alors vous l'arrosez mon arbre
Fils de rien du tout !

F.

Égaré ?

Un banc sur un quai
Un quai dans une gare
Une gare dans une ville
Une ville dans un pays
Tout près d'ici

Sur un banc un homme
Un homme assis
Un homme vêtu d'un costume gris
Un homme et son journal
Un homme qui attend

Dans une gare un train
Un train qui arrive sur un quai
Un quai qui se noircit de passagers
Des passagers qui vont et viennent
Un homme qui se lève

Au bout du quai, s'éloigne un train
Un train remplit de passagers
Sur un quai un banc
Et dessus un journal abandonné
Tout près d'ici.

F.

Cent-soixante

Cent-soixante mille habitants
Une cathédrale Sainte-Marie
Et un arsenal du marquis Vauban

Sept sous-marins type Ruby
Une tour royale dite Napoleon
Et une rade unique en son pays

Un millier de pompons
Des faces rougeoyantes dans la bière
Et des obus, des galons, des canons

Une flottille à l'ancre prêt à la guerre
Un porte avions au nom célèbre
Et enfin, un môme aux bras de son père.

F.

L'enfant.

Nu, il est aussi riche que pauvre
Il vient à vous comme une flamme
Il vous offre son temps, son âme
Et sa vulnérabilité.

Orphelin des hommes
Il traverse la terre et la vie
Un caillou dans son soulier
Et son cœur en poche.

Il n'attend rien
Il passe comme la pluie
S'éteint sans faire de bruit
Et disparait dans un sursaut.

F.

Extrait.

Le ciel pleurait de rage
La Marine était au mouillage
La nuit où il est né

Les murs résonnaient de bottes
Chicago avait ses gargottes
Dans la ville où il est né

Un chemin pavé de pierre
Des pompons se noyaient de bière
Loin de l'Arsenal où il est né

Un saint nu cloué sur une croix
Une mère y cherchait un toit
Près de l'église où il est né

La terre saignait sous les labours
Chacun y attendait son tour
Dans le champ ou il est né.

F.

Le vieil homme

Le vieil homme s'asseoit sur un banc
Il contemple ses terres tout autour
La terre de ses ancêtres
Qui a nourri des générations avant lui

Le vieil homme est las
Il rêve le nez au ciel :
Là-haut peut-être, le paradis m'attend
Je pourrais enfin reposer mes os !

Le vieil homme s'endort
Soudain la voix de l'enfant l'éveille :
Grand-père raconte moi encore tes souvenirs
Le vieil homme sourit, il ne veut plus mourir.

F.

28 juillet 2020

Espoir ?

Laisse toi du temps
La vie finira par revenir
N'abandonne pas
Jamais

Continue d'y croire
La vie finira par revenir
Ne baisse pas les bras
Jamais

Après l ombre
La lumière
Toujours
Même si tu ne la vois pas.

F.

Les sens ?

Pendant que tu te plains
La vie te passe sous le nez
Tu ris, tu pleures, tu geins
Mais si tu ne choisis pas un chemin
C'est lui qui te choisira
Alors tu traverseras un désert
Ton propre abandon.

Lorsqu'une fleur fane
Une autre nait plus loin
C'est ainsi que la nature
Se régénère sans fin
Il en va de même pour ton cœur
Qui comme un lac asséché
Ne demande qu'à se remplir de nouveau.

F.

De toutes parts.

Il ne sera pas ton canot
Non, il faudra nager seule
Ton passé ne regardera que toi
Il ne sera pas ta bouée
Tandis que tu prendras l'eau
De toutes parts.

Il ne sera pas non plus ton remontant
Non, il faudra lutter seule
Ton fardeau, tu devras le porter toi-même
Il ne sera pas ton tuteur
Tes actes, il faudra les assumer
De toutes parts.

Mais il sera celui que tu n'attendais plus
Oui, celui qui bousculera tes certitudes
Ton ciel scintillera
Il sera celui qui t'offrira des ailes
Des ailes d'évasion, de liberté
De toutes parts.

F.

Éternel ?

On se croit éternel et puis un jour on découvre que non. À partir de là, nous vivons différemment. Nous prenons du temps pour des choses qui semblent inutiles. Nous savourons chaque moment que nous vivons, avec tous nos sens. Nous supprimons ce qui n'a aucun intêrret, tout bien considéré, qu'est ce que la carrière ? La course au bien matériel ? À l'argent ? Tous les biens de ce monde sont périssables. Il n'y a rien qui vaille la peine.
Dès que nous acceptons notre état de voyageur, de passant temporaire sur cette terre, tout parait plus simple. Nos vie deviennent simples, et nos cœurs aussi. Nous laissons les vaines batailles de ce monde. Vie simple, joie simple. Nous nous contentons d'un toit pour abriter notre corps, du vêtement pour couvrir nos os. Nous travaillons pour nous nourrir et pourvoir à nos besoins. Et cela nous suffit largement.
Chaque jour nous acceptons ce qui nous est donné et nous sommes heureux de vivre un jour nouveau.

27 juillet 2020

Vie ?

Elle aura été mouvementé et belle malgré tout.
Le temps de comprendre son sens, d'avoir des envies et des rêves...
certains inaccomplis, d'autres réalisés d' une façons ou d'une autre. Des découvertes. Des désillusions beaucoup. Des colères aussi. Et puis des silences. La solitude. Le repli. L'isolement. L'abandon des siens.
La remise à zero, plus bas que terre.
La folie du passé, ses larmes...ce qui nous tient tous.
Les manques aussi, les carences, les failles. Les pertes de repères. La foi. Et puis le reniement.
Laisser le monde et les hommes allaient comme bon leur semblent.
Enfin libéré de tout, la quietude. La fin des appétits. L'âge qui assagit. Tempère. On ne se prend plus pour personne. On ne veut plus être quelqu'un, on ne veut plus rien, à part poursuivre un peu le chemin.

25 juillet 2020

Essentiel ?

Faites quelque chose d'essentiel
Attachez-vous à une femme
Et votre ciel prendra des couleurs de fête
De fête étourdissante et nue

Rassurez-la
Par vos attentions de chaque instant
Des caresses, de tendres intentions
Qui confondront le monde

Chouchoutez-la
Donnez lui toujours la première place
Son souffle près de vous
Sera une bénédiction.

Inséparables

Comme le sable est au rivage
Le poisson est à l'océan
Comme la pluie est à l'orage
L'étoile est au firmament

Comme la feuille est à l'arbre
La nature est à la Terre
Comme le calcaire est au marbre
La forêt est à l'atmosphère

Comme l'eau est au roseau
Le Colisée est à Rome
Comme la plume est à l'oiseau
La liberté est à l'homme.

F.

Temps ?

Si l'on passait plus de temps
À se donner du bonheur
À vivre chaque instant
Comme une lueur

Plus de temps à rire
À offrir des joies
Des farandoles
Pour alléger nos poids

Plus de temps à s'aimer
À embellir notre ciel
La vie nous paraîtrait 
Infiniment belle.

Murmures ?

Respire !
À chaque seconde
Marche !
Malgré les obstacles

Espère !
Cours avec la flamme
Va où bon te semble !
Ne laisse personne te figer

Sois qui tu es !
N'accepte aucun jugement
Goûte, hûme !
Laisse la vie couler en toi.

F.

Bonheur ?

Le bonheur c'est un travail
Qui œuvre pour le bien de tous
C'est rentrer chez soi fourbu
Mais le devoir accompli

C'est ton sourire de mandarine
Qui m'accueille dans un baiser
C'est tes bras autour de ma taille
Ta tête posée contre mon cœur

C'est notre repas partagé près du feu
Qui nous donne faim d'autre chose
C'est toi, c'est nous, c'est notre amour
Qui embellit notre vie.

F.

Nos défauts.

Nos défauts sont alités
Mais nous sommes prêts à les oublier
Tu es mon autre, mon tendre juge
Avec toi, je conjugue.

C'est la douceur de tes bras 
Qui m'a attiré dans tes draps
Dedans, dehors tout nous transporte
Vers un plus ample qui nous emporte.

Le ciel s'encanaille
À la force de nos entrailles
Dessus, dessous gronde
Le seuil de chaque seconde.

Nos vies s'effilochent
De nous se remplissent les poches
De nos tôt, de nos tard
De nos ratés, de nos écarts.

Nos flots d'imprévus
Nous rendent beaux, ingénus
Affamés du sel
De nos passions qui ruissellent.

Tremblent nos épidermes
Et nos raisons souterraines
Bon de se sentir attirant
Dans le regard d'un aimant.

F.

Le vrai ?

Le vrai bonheur est fragile
Il vient tout en douceur
S'installer dans votre cœur
Et vous surprend

Le vrai bonheur est silencieux
Il mûrit en vous comme un fruit
C'est un murmure dans la nuit
Qui vous enchante

Le vrai bonheur est lumineux
Il vous éclaire de sa magie
Comme une étoile filante
Qui vous traverse.

F.

Les valises.

L'horizon par la fenêtre poudroie
Les valises sont restées closes
La chambre assoupie se repose
Au mur un portrait les montre du doigt

Le parquet craque et danse
Vague réminescence d'une transe
Les draps se sont emmêlés aux corps
Que restent-ils de leur étreinte ?

Un voyage sans retour, une empreinte
Égarés leurs mains se cherchent encore
Dans un sursaut, tous deux décoiffés
Mêlent leur langues assoiffées.

F.

23 juillet 2020

Un jour ?

Un jour quelqu'un vous prend la main
Et le monde avec ses feux, ses bruits
Tout cela vous semblent bien lointain
Le passé n'est plus qu'un puits

Un jour quelqu'un vous prend dans ses bras
Et votre cœur devient ivre-fou
Vous oubliez tous vos combats
Tout ce qui comptait pour vous.

Un jour quelqu'un entre dans votre vie
Et vous souriez bêtement
Vous étiez un, vous êtes deux, unis
Plus rien n'est comme avant.

F.

D'un pont ?

Du pont des amants
Au pont des soupirs
Leurs yeux s'entremêlant
À la naissance d'un désir

Derrière l'azur des persiennes
L'horizon luminescent
Et sa main dans la sienne
Leurs jeux d'adolescent

Des violons vigoureux
Du miel et la nuit qui glisse
Sur leur corps langoureux
La perspective d'un délice.

F.

Funambules.

Entre le ciel et la terre
L'espoir et la crainte
L'été et l'hiver
Le silence et la plainte

Entre le jour et la nuit
La lumière et l'ombre
Le sommeil et la vie
La lettre et le nombre

Il y a une cordelette tendue
Un lien fort qui s'équilibre
De nos élans retenus
D'un souffle qui nous rend libres.

F.

22 juillet 2020

Élémentaire ?

Chaque jour, comptes
Tes tiraillements
Accepte et divise
Tes folies, tes déraillements.

Laisse aller à la retenue
Tes plaies qui s'avivent
Soustrait tes infortunes
Tout ce qui s'envenime.

Mais gardes le résultat
De l'air emplissant tes poumons
De tes pieds nus dans la rosée
Et d'une nuit près de ta moitié.

F. (La Traversée 5/52)

06 juillet 2020

C'est beau...

C'est beau, une ville
La nuit.
C'est beau de la sentir trembler
Sous un ciel panaché de rose
À l'abri des grands arbres
On fait des bêtises
Et l'on s'éprend et l'on chavire.

C'est beau une ville
La nuit.
C'est beau de la voir s'émouvoir
Traverser l'horizon de ses feux
Vibrer au crépuscule
Et se laisser envelopper
Pour enfin s'étendre.

F.

02 juillet 2020

Au bout ?

Au bout de l'horizon
Les champs rougeoient
Sous le soleil du monde
Au bout du champ
Les faux tournoient
Sur la terre féconde.

Au bout des faux
Les hommes dansent
Dans la lumière
Au bout des hommes
Leurs mains se balancent
Contre chaque ornière.

Au bout de leur mains
Leurs doigts pétrissent
Agressent, adorent
Au bout de leurs doigts
Leurs horizons s'évanouissent
Et leurs vies et tous leurs sorts.

F.

30 juin 2020

Correspondances

Pendant que nous nous questionnons
Pensant avoir du temps devant nous
Savoir si nous avons une chance
De briser ces rayons de malédiction.

Savoir si nous sommes de taille
À conjuguer nos égos
Et si nos peaux s'accorderont
Une fois en contact.

Savoir enfin, si de nos étincelles
De contrariétés, d'emportements
Naîtra un bel avenir ...?
Il sera temps de nous dire adieu !

F. ( La traversée 19/54)

28 juin 2020

Simplicité

Réjouissons-nous du jour naissant
De notre cœur à l'ouvrage
Des promesses de l'aube
Et de partager notre couche

Réjouissons-nous du feu qui réchauffe nos os
Du toit qui les couvre.
De notre labeur
Et de la terre qui nourrit nos récoltes

Rejouissons-nous du ciel qui nous arrose
De notre petitesse
De nos imperfections
Et du trésor de notre cœur simple.

F. ( Le Vertige des Mots 36/54)

27 juin 2020

Où s'en vont ?

Trouvent-ils quelqu'un pour les accueillir ?
Dans la solitude des villes
Ces mots qui tournent et dansent
Avant de s'éloigner.

Trouvent-ils quelque part pour se poser ?
Dans le silence des nuits
Ces mots qu'on lance dans l'onde
À la destinée, au hasard.

Peut être un jour
Ils aborderont vos rivages
Et sauront étonner vos yeux
Le temps d'une seconde.

F. (Le Vertige des Mots 49/54)

Les nuits

Dès que les demons la tiraillent
Elle enfile sa petite robe noire
Et ses escarpins rouges
Elle file au cœur de la nuit
La piste accueille ses transes
Sur des mélopées endiablées.

L'ivresse la caresse
Et saoule, au milieu de la foule
Elle offre son ombre aux nombres
Se penche sur des manches
Et se charge de rallumer les étoiles
Plus rien ne l'atteins, ne l'éteins.

C'est pieds nus qu'elle retourne au bercail
La tête pleine de paillettes, pompette
Mais le corps et le cœur élargis
Jusqu'au soleil
Quand la ville s'éveille
Alice s'endort aux pays des merveilles.

F. ( Le Vertige des mots 37/54)

À la vague.

Un beau matin
On finit par revenir de tout
On arrête ce stupide espoir
Que le monde n'attendait que nous
On cesse de se raconter des histoires.

C'est la vie telle une vague
Qui traverse la terre
Qui s'en va, qui s'en vient
Sans distinction.

Un beau soir
Nous viennent des clartés
Et dans le feu brûlent nos visions
Que la vie se plie à notre volonté
On cesse de croire en nos illusions.

C'est la vie telle une vague
Qui nous sourit ou nous mord
Et chacun s'en va ou s'en vient
Indifféremment.

F.

Les autres ?

On se croit indispensable
À sa famille, à son épouse, à son mari
À ses enfants, à ses amis, à tous les autres
Et puis un jour, ils vous quittent

Chacun d'eux pour d'excellentes raisons
Pour d'autres principes que les vôtres
Ils vont voir ailleurs, suivent d'autres horizons
Respirer sous d'autres latitudes que les vôtres

Vous découvrez alors
Que l'existence n'a de valeur
Que pour elle-même
Et non pas pour les autres.

F.

21 juin 2020

ÉTERNEL VOYAGE.

À SEN.

Dors ma belle
Demain il sera temps
De ne point dormir
D'ignorer le monde et sa sagesse
De danser nus sous la lune
De faire des douces bêtises
Le temps de vivre.

Dors ma belle
Demain sera à nous
Nous arrêterons l'horloge du temps
Nous serons ces enfants
Qui jouent l'éternel voyage
De la vie
Le temps d'aimer.

F.

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