17 février 2021

L'Ensorceleuse

C'est une offrande
À l'azur éternel
Posée sur l'autel
De crêtes gourmandes.

C'est une promesse
Du fond des âges
Le flot sauvage
D'un feu d'ivresse.

C'est une fêlure
Aux rives-cendres
Le joyau tendre
D'une île clandestine.

Ke. (Le vertige des mots 26/54)

16 février 2021

SAN-FRANCISCO

Ils roulaient vers 'cisco
Ils lâchaient les chevaux
Libres, ils brûlaient comme chandelles.

Chérissant l'instant de vie
Sur la route de leurs envies
Soudain trois mots : Tu es belle !

Elle fond. Sa main glisse sur sa cuisse
Et son sourire s'esquisse
La décapotable se contente de descendre.

Hé trésor, regarde devant toi !
Non, arrêtons nous plutôt là
San-Francisco peut bien attendre !

F. (Le vertige des mots 14/54)

15 février 2021

Hikikomori (2)

Instant III.
Papiers, brindilles dans l'âtre s'ordonnaient.
Une, deux, troix allumettes s'enflammaient.
La fumée dans la cheminée s'élevait.
Les bûches dans le foyer pétillaient.
Les flammes rougeoyantes dansaient.
La chaleur se propageait.
Le chaton près du feu se réchauffait.

Instant IV.
La table ensevelie d'écrits ployait.
Le temps sous la plume se suspendait.
Les signes sur la page s'harmonisaient.
Sur un fil les feuillets sèchaient.
Les bouteilles à parchemin patientaient.
Hors du tumulte, la paix règnait.
Le chaton sur les genoux ronronnait.

F. ( Le vertige des mots 52/54)

01 février 2021

Le poète à sa page

Trempe ses doigts dans sa plaie
Tremble devant l'immensité qu'il perçoit
Trace des signes en forme d'arabesque
Terrasse ses démons.

Tangue de-ci delà sur sa chaise d'étoffe
Tire quelques plans sur la comète
Trébuche sur un mot
S'accroche à son étoile.

Des mots qui viennent le mordre
Mordre ses chairs, mordre son cœur
Des mots obsessionnels
Jusqu'au mot de trop, le mot de la fin.

F. ( Le vertige des mots 50/54)

La poudre d'escampette

Fuyez donc cet homme !
Pendant qu'ils amassent des sommes
Lui a vendu son âme aux mots.

À ce venin qui empoisonne
À ce destin qui emprisonne
Il est atteint par tout les maux.

Est-il condamné à descendre
À ne vivre que des cendres
Qu'il sème sur son passage ?

Évaporant ce qu'il enflamme
Transcendant corps-cœur-âme
Au large, il délivre son message.

F. (Le vertige des mots 48/54)

Au poète de marbre

À deux pas de la gare au jardin de la ville
Près d'une mare, à l'orée de grands arbres
Trône un poète sur sa chaise de marbre
Guettant les passants de son œil subtil.

La poésie est un écrou qui scellera tes pas
Un trophée de houx plus que de laurier
Jamais elle ne te laissera en paix
Chaque jour sera un nouveau combat.

Aime simplement ces voyelles, ces consonnes
Car lorsque tu auras quitté cette terre
Et que tu ne seras plus qu'un mystère
Ce sont ces fers qui seront ta couronne.

F. ( Le vertige des mots 47/54)

Les plus lu...