31 juillet 2020

Pierrot de la lune.

Il compose avec son cœur
Des poèmes, de simples chants
Il est resté un grand enfant
Naturellement, il est un rêveur !

Peut-être le trouvez-vous irresponsable
Mais le monde n'a pas besoin de lui
Pour massacrer au nom de ses envies
Lui, il préfére les châteaux de sable !

Il funambule sur les étoiles
Pendant que les hommes se détruisent
Se haïssent, s'entretuent, s'épuisent
Lui simplement, il peint sa propre toile !

F.

Manifeste.

Ils ignorent à quel point
Ils n'ont aucune emprise sur moi
Je me fous de leur jalousie, de leur haine
De tout leur désir de conquête

Ils disent que je manque d'ambition
De fierté, de caractère, de volonté
C'est pas comme ça que je réussirai
Réussir ? Mais réussir à quoi ?

Et si je souhaitais juste
Vivre pour vivre simplement
Et si j'étais juste là pour
Offrir ma sueur et mon sang ?

F.

Grand départ.

Après son départ
Ses fils commencèrent par pleurer
Puis rirent et finirent par se battre
On pénétra sa chambre

On fouilla dans ses affaires
Il n'avait écrit aucun testament
On chercha son magot
On ne trouva aucun héritage

Ses fils se mirent en colère
Pourtant sa vie disait : Vivez !
Quoiqu'il en soit vous n'emporterez rien
Le jour de votre grand départ.

F.

L'orphelin.

Une étoile pend
Au fond de sa poche
Il est cet éternel enfant

Ni très beau ni tout moche
Un croissant de lune
Inaccessible et si proche

Le temps est une écume
Qu'il traverse frêle esquif
Rêvant de ses ailes d'enclume

Il est ce moineau craintif
Qui s'envole aussi loin
Qu'un long cri plaintif

Prenez grand soin
De cette âme intense
Ne fermez pas vos poings

Il acceptera votre présence
Se réchauffera près de vous
En inspirant votre clémence.

F.

Dimanche de fête.

Aux bords de nos tables
Il y a des dentelles de nappe
Les restes d'agapes
Tout ce qui est présentable

Aux bords de nos tables
Il y a des miettes
Les restes de nos assiettes
Tout ce qui est insurmontable

Aux bords de nos tables
Il y a les traces de nos doigts
Et le silence de nos voix
Tout ce qui est irrespirable.

F.

Ordinaire.

L'electricité dans l'ampoule
Le poulet dans le four
La porte à double-tour
Le fan dans le moule

Le ventilo ventile
Le frigo ronronne
Le rideau frisonne
La nuit se deshabille

Quelques mots sur une feuille
Quelques pages sur une table
Abandonnées, misérables
Un cœur qui s'effeuille.

F.

Éternité ?

Si t'avais eu l'éternité devant toi
On aurait pu se promener main dans la main
Sans penser au lendemain
Rire et danser avec les papillons

Oui, si t'avais eu l'eternité devant toi
On aurait pu s'embrasser dans le cou
D'un accord silencieux entre nous
Peut-être même se rouler dans l'herbe

Enfin, plonger nus dans la rivière
Nager sous une cascades
Et mordre les fruits sauvages
Si seulement t'avais eu l'éternité devant toi.

F. 

Avant de partir

N'oubliez pas :
D'attacher vos ceintures
D'éteindre vos téléphones portables
De rester bien sagement assis

De répondre quand on vous cause
De salier au drapeau qui se lève
De présenter vos papiers d'identité
De sourire pour la photo

De demander la permission
De dire merci, aurevoir, à bientôt
Et surtout
N'oubliez pas de fermer la porte !

F.

Sur un fil

S'allonger au bord de l'eau
Sur un fil parmi les fleurs
Fermer les yeux et goûter
Avec les abeilles le nectar

Sentir l'air nous frôler
Les rayons nous emplir
Immobile, s'épanouir
À petite dose

Écouter le murmure du ruisseau
Se glisser en nous
Le laisser nous pénétrer
Comme un flot renouvellé

Voir la lumière éclatante
Nous chauffer la peau
Se fondre à la terre
Et disparaître.

F.

30 juillet 2020

Ciel ?

Le ciel est-il coupable ?
Par son silence impénétrable
Cet enfant n'est plus que ruine
Que dieu soit avec vous

Le ciel est-il coupable ?
Par son silence imprononçable
Cet enfant n'est plus que plaie
Que dieu soit avec vous

Le ciel est-il coupable ?
Par son silence inaltérable
Cet enfant né innocent
À rendu l'âme.

F.

Fils de.

Vous vous empressez
Vous luttez même pour
L'arroser cet arbre planté
Devant mon tombeau.

Vous proclamez à la ronde
Nous sommes des fils pour lui
Des fidèles parmi les fidèles
Nous prenons soin de son arbre !

Mais que faisiez-vous
Lorsque j'étais au milieu de vous ?
Pendant que j'alcoolisais ma vie
M'avez-vous tendu la main ?

Non ! Pas une seule fois
Mais il faut vous donner bonne conscience
Alors vous l'arrosez mon arbre
Fils de rien du tout !

F.

Égaré ?

Un banc sur un quai
Un quai dans une gare
Une gare dans une ville
Une ville dans un pays
Tout près d'ici

Sur un banc un homme
Un homme assis
Un homme vêtu d'un costume gris
Un homme et son journal
Un homme qui attend

Dans une gare un train
Un train qui arrive sur un quai
Un quai qui se noircit de passagers
Des passagers qui vont et viennent
Un homme qui se lève

Au bout du quai, s'éloigne un train
Un train remplit de passagers
Sur un quai un banc
Et dessus un journal abandonné
Tout près d'ici.

F.

Cent-soixante

Cent-soixante mille habitants
Une cathédrale Sainte-Marie
Et un arsenal du marquis Vauban

Sept sous-marins type Ruby
Une tour royale dite Napoleon
Et une rade unique en son pays

Un millier de pompons
Des faces rougeoyantes dans la bière
Et des obus, des galons, des canons

Une flottille à l'ancre prêt à la guerre
Un porte avions au nom célèbre
Et enfin, un môme aux bras de son père.

F.

L'enfant.

Nu, il est aussi riche que pauvre
Il vient à vous comme une flamme
Il vous offre son temps, son âme
Et sa vulnérabilité.

Orphelin des hommes
Il traverse la terre et la vie
Un caillou dans son soulier
Et son cœur en poche.

Il n'attend rien
Il passe comme la pluie
S'éteint sans faire de bruit
Et disparait dans un sursaut.

F.

Extrait.

Le ciel pleurait de rage
La Marine était au mouillage
La nuit où il est né

Les murs résonnaient de bottes
Chicago avait ses gargottes
Dans la ville où il est né

Un chemin pavé de pierre
Des pompons se noyaient de bière
Loin de l'Arsenal où il est né

Un saint nu cloué sur une croix
Une mère y cherchait un toit
Près de l'église où il est né

La terre saignait sous les labours
Chacun y attendait son tour
Dans le champ ou il est né.

F.

Le vieil homme

Le vieil homme s'asseoit sur un banc
Il contemple ses terres tout autour
La terre de ses ancêtres
Qui a nourri des générations avant lui

Le vieil homme est las
Il rêve le nez au ciel :
Là-haut peut-être, le paradis m'attend
Je pourrais enfin reposer mes os !

Le vieil homme s'endort
Soudain la voix de l'enfant l'éveille :
Grand-père raconte moi encore tes souvenirs
Le vieil homme sourit, il ne veut plus mourir.

F.

28 juillet 2020

Espoir ?

Laisse toi du temps
La vie finira par revenir
N'abandonne pas
Jamais

Continue d'y croire
La vie finira par revenir
Ne baisse pas les bras
Jamais

Après l ombre
La lumière
Toujours
Même si tu ne la vois pas.

F.

Les sens ?

Pendant que tu te plains
La vie te passe sous le nez
Tu ris, tu pleures, tu geins
Mais si tu ne choisis pas un chemin
C'est lui qui te choisira
Alors tu traverseras un désert
Ton propre abandon.

Lorsqu'une fleur fane
Une autre nait plus loin
C'est ainsi que la nature
Se régénère sans fin
Il en va de même pour ton cœur
Qui comme un lac asséché
Ne demande qu'à se remplir de nouveau.

F.

De toutes parts.

Il ne sera pas ton canot
Non, il faudra nager seule
Ton passé ne regardera que toi
Il ne sera pas ta bouée
Tandis que tu prendras l'eau
De toutes parts.

Il ne sera pas non plus ton remontant
Non, il faudra lutter seule
Ton fardeau, tu devras le porter toi-même
Il ne sera pas ton tuteur
Tes actes, il faudra les assumer
De toutes parts.

Mais il sera celui que tu n'attendais plus
Oui, celui qui bousculera tes certitudes
Ton ciel scintillera
Il sera celui qui t'offrira des ailes
Des ailes d'évasion, de liberté
De toutes parts.

F.

Éternel ?

On se croit éternel et puis un jour on découvre que non. À partir de là, nous vivons différemment. Nous prenons du temps pour des choses qui semblent inutiles. Nous savourons chaque moment que nous vivons, avec tous nos sens. Nous supprimons ce qui n'a aucun intêrret, tout bien considéré, qu'est ce que la carrière ? La course au bien matériel ? À l'argent ? Tous les biens de ce monde sont périssables. Il n'y a rien qui vaille la peine.
Dès que nous acceptons notre état de voyageur, de passant temporaire sur cette terre, tout parait plus simple. Nos vie deviennent simples, et nos cœurs aussi. Nous laissons les vaines batailles de ce monde. Vie simple, joie simple. Nous nous contentons d'un toit pour abriter notre corps, du vêtement pour couvrir nos os. Nous travaillons pour nous nourrir et pourvoir à nos besoins. Et cela nous suffit largement.
Chaque jour nous acceptons ce qui nous est donné et nous sommes heureux de vivre un jour nouveau.

27 juillet 2020

Vie ?

Elle aura été mouvementé et belle malgré tout.
Le temps de comprendre son sens, d'avoir des envies et des rêves...
certains inaccomplis, d'autres réalisés d' une façons ou d'une autre. Des découvertes. Des désillusions beaucoup. Des colères aussi. Et puis des silences. La solitude. Le repli. L'isolement. L'abandon des siens.
La remise à zero, plus bas que terre.
La folie du passé, ses larmes...ce qui nous tient tous.
Les manques aussi, les carences, les failles. Les pertes de repères. La foi. Et puis le reniement.
Laisser le monde et les hommes allaient comme bon leur semblent.
Enfin libéré de tout, la quietude. La fin des appétits. L'âge qui assagit. Tempère. On ne se prend plus pour personne. On ne veut plus être quelqu'un, on ne veut plus rien, à part poursuivre un peu le chemin.

25 juillet 2020

Essentiel ?

Faites quelque chose d'essentiel
Attachez-vous à une femme
Et votre ciel prendra des couleurs de fête
De fête étourdissante et nue

Rassurez-la
Par vos attentions de chaque instant
Des caresses, de tendres intentions
Qui confondront le monde

Chouchoutez-la
Donnez lui toujours la première place
Son souffle près de vous
Sera une bénédiction.

Inséparables

Comme le sable est au rivage
Le poisson est à l'océan
Comme la pluie est à l'orage
L'étoile est au firmament

Comme la feuille est à l'arbre
La nature est à la Terre
Comme le calcaire est au marbre
La forêt est à l'atmosphère

Comme l'eau est au roseau
Le Colisée est à Rome
Comme la plume est à l'oiseau
La liberté est à l'homme.

F.

Temps ?

Si l'on passait plus de temps
À se donner du bonheur
À vivre chaque instant
Comme une lueur

Plus de temps à rire
À offrir des joies
Des farandoles
Pour alléger nos poids

Plus de temps à s'aimer
À embellir notre ciel
La vie nous paraîtrait 
Infiniment belle.

Murmures ?

Respire !
À chaque seconde
Marche !
Malgré les obstacles

Espère !
Cours avec la flamme
Va où bon te semble !
Ne laisse personne te figer

Sois qui tu es !
N'accepte aucun jugement
Goûte, hûme !
Laisse la vie couler en toi.

F.

Bonheur ?

Le bonheur c'est un travail
Qui œuvre pour le bien de tous
C'est rentrer chez soi fourbu
Mais le devoir accompli

C'est ton sourire de mandarine
Qui m'accueille dans un baiser
C'est tes bras autour de ma taille
Ta tête posée contre mon cœur

C'est notre repas partagé près du feu
Qui nous donne faim d'autre chose
C'est toi, c'est nous, c'est notre amour
Qui embellit notre vie.

F.

Nos défauts.

Nos défauts sont alités
Mais nous sommes prêts à les oublier
Tu es mon autre, mon tendre juge
Avec toi, je conjugue.

C'est la douceur de tes bras 
Qui m'a attiré dans tes draps
Dedans, dehors tout nous transporte
Vers un plus ample qui nous emporte.

Le ciel s'encanaille
À la force de nos entrailles
Dessus, dessous gronde
Le seuil de chaque seconde.

Nos vies s'effilochent
De nous se remplissent les poches
De nos tôt, de nos tard
De nos ratés, de nos écarts.

Nos flots d'imprévus
Nous rendent beaux, ingénus
Affamés du sel
De nos passions qui ruissellent.

Tremblent nos épidermes
Et nos raisons souterraines
Bon de se sentir attirant
Dans le regard d'un aimant.

F.

Le vrai ?

Le vrai bonheur est fragile
Il vient tout en douceur
S'installer dans votre cœur
Et vous surprend

Le vrai bonheur est silencieux
Il mûrit en vous comme un fruit
C'est un murmure dans la nuit
Qui vous enchante

Le vrai bonheur est lumineux
Il vous éclaire de sa magie
Comme une étoile filante
Qui vous traverse.

F.

Les valises.

L'horizon par la fenêtre poudroie
Les valises sont restées closes
La chambre assoupie se repose
Au mur un portrait les montre du doigt

Le parquet craque et danse
Vague réminescence d'une transe
Les draps se sont emmêlés aux corps
Que restent-ils de leur étreinte ?

Un voyage sans retour, une empreinte
Égarés leurs mains se cherchent encore
Dans un sursaut, tous deux décoiffés
Mêlent leur langues assoiffées.

F.

23 juillet 2020

Un jour ?

Un jour quelqu'un vous prend la main
Et le monde avec ses feux, ses bruits
Tout cela vous semblent bien lointain
Le passé n'est plus qu'un puits

Un jour quelqu'un vous prend dans ses bras
Et votre cœur devient ivre-fou
Vous oubliez tous vos combats
Tout ce qui comptait pour vous.

Un jour quelqu'un entre dans votre vie
Et vous souriez bêtement
Vous étiez un, vous êtes deux, unis
Plus rien n'est comme avant.

F.

D'un pont ?

Du pont des amants
Au pont des soupirs
Leurs yeux s'entremêlant
À la naissance d'un désir

Derrière l'azur des persiennes
L'horizon luminescent
Et sa main dans la sienne
Leurs jeux d'adolescent

Des violons vigoureux
Du miel et la nuit qui glisse
Sur leur corps langoureux
La perspective d'un délice.

F.

Funambules.

Entre le ciel et la terre
L'espoir et la crainte
L'été et l'hiver
Le silence et la plainte

Entre le jour et la nuit
La lumière et l'ombre
Le sommeil et la vie
La lettre et le nombre

Il y a une cordelette tendue
Un lien fort qui s'équilibre
De nos élans retenus
D'un souffle qui nous rend libres.

F.

22 juillet 2020

Élémentaire ?

Chaque jour, comptes
Tes tiraillements
Accepte et divise
Tes folies, tes déraillements.

Laisse aller à la retenue
Tes plaies qui s'avivent
Soustrait tes infortunes
Tout ce qui s'envenime.

Mais gardes le résultat
De l'air emplissant tes poumons
De tes pieds nus dans la rosée
Et d'une nuit près de ta moitié.

F. (La Traversée 5/52)

06 juillet 2020

C'est beau...

C'est beau, une ville
La nuit.
C'est beau de la sentir trembler
Sous un ciel panaché de rose
À l'abri des grands arbres
On fait des bêtises
Et l'on s'éprend et l'on chavire.

C'est beau une ville
La nuit.
C'est beau de la voir s'émouvoir
Traverser l'horizon de ses feux
Vibrer au crépuscule
Et se laisser envelopper
Pour enfin s'étendre.

F.

02 juillet 2020

Au bout ?

Au bout de l'horizon
Les champs rougeoient
Sous le soleil du monde
Au bout du champ
Les faux tournoient
Sur la terre féconde.

Au bout des faux
Les hommes dansent
Dans la lumière
Au bout des hommes
Leurs mains se balancent
Contre chaque ornière.

Au bout de leur mains
Leurs doigts pétrissent
Agressent, adorent
Au bout de leurs doigts
Leurs horizons s'évanouissent
Et leurs vies et tous leurs sorts.

F.

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