21 octobre 2020

LES QUATORZE CHANTS

À Sen.


1# J'APPRENDS

J'apprends à me taire
Nourri d'insouciance
Vibrant de confiance
À ton silence me satisfaire.

J'apprends la sagesse
L'esprit apaisé
Le cœur comblé
Ton silence est une caresse.

J'apprends à donner
Avec patience
De toute mon âme
En silence, j'apprends à t'aimer.

2# TU ES PARTOUT

Dans l'eau des fontaines
Dans l'écume des vague
C'est ton visage que je devine.

Sur les dunes de sables
Sur les champs de blé
C'est ton corps qui se dessine.

Dans les vents qui hurlent
Dans les nuages qui brûlent
C'est ta voix qui m'interpelle.

Dans les feux de cheminée
Dans les foudre du ciel
C'est ta chaleur qui m'ensorcelle.

3# TANT QUE

À la ville, au bord des routes
Dans les gares ou en avion
Sans l'ombre d'un doute
Nous nous...

À la campagne, sous un  chène
Dans un pré ou sous un pont
Sans complexe et sans gène
Nous nous...

Vous dites ceci, vous dites cela
Mais on se fout de vos raisons
Pourvu qu'on soit ensemble
Tant que nous nous...

4# MES MAINS

Mes mains sont pour ton corps
Ton corps est une île
Où elles aiment se perdre.

Mes mains sont pour ta peau
Jamais, elles ne se lassent
De la câliner.

Mes mains sont pour tes courbes
Où elles glissent en velours
Pour te faire rugir...

5# DEUX

Je serai ton Yang
Tu seras mon Yin
Nous descendrons le yang-Tsé-kiang !

Je serai ton King
Tu seras mon Queen
Nous flamberons au Casino d'Hong-Kong !

Je serai ton kick
Tu seras mon choc
Nous irons jusqu'à Pétaouchnock !

Je serai ton Holly
Tu seras mon Blood
Nous nous unierons à Hollywood !

6# MÊME SI

Même si un jour, tu en as marre
De mes errements hermétiques
De mes potions exotiques.

Même si un jour, tu te lasses
De mes sens dessus dessous
De mes baisers partout.

Même si un jour, tu ne veux plus
Me voir en peinture
Me toucher en sculpture.

Même si ce jour là, tu me quittes
Moi je continuerai
À t'aimer encore et encore...

7# VERTIGE

Le jour et la nuit
Dans un lit ou sous la pluie
J'inspire à ton corps des soupirs
Tu es ma lionne, ma loi
Jamais, je ne suis rassasié de toi
Tu remplis ma vie de désirs !

Tes continents qui dérivent
Et nos yeux qui se rivent
J'encourage tes allers, tes venues
Tes petits pieds dans mon jardin
Qui robinsonnent hors des chemins
Qu'il est bon de te sentir fiévreuse et nue !

Tes vergers et tes fruits rouges
Et tout ton corps qui bouge
Je bois à tes lèvres qui s'entrouvrent
Dans l'appétit du firmament
Et du bonheur qui nous attend
J'aime tout ce qu'en toi je découvre !

8# L'ÉVAPORATION

Quand ma belle s'évade
C'est au son de sa voix
Que mon cœur cavalcade
Dans l'espoir de ses bras.

Quand ma belle tangente
Je ne suis qu'un fantôme
Qui erre et se lamente
Sur son désir d'être son homme.

Quand ma belle s'évapore
C'est dans sa chemise de nuit
Que je rêve de son corps
Et d'en croquer les fruits.

9# C'EST DIMANCHE

Il pleut sur la ville, doucement
L'été n'est pas encore là, apparemment
C'est dimanche.
Un long dimanche européen sans attrait
Mon amour erre quelque part
Avec je ne sais qui, à faire je ne sais quoi.

Il pleut sur la ville tristement
Là-bas, montent la garde civile
Le printemps est une bombe
Les habitants se traînent aux urnes
Mon amour court les rues, les bras en l'air.
À manifester pour je ne sais qui, je ne sais quoi.

Il pleut sur la ville, évidemment
Personne ne sait à quoi s'attendre
À part des débats interminables
Les hommes pourront dormir tranquilles
Mon amour connait tous les sujets
Elle enseigne les langues.

10# ALLERS SANS RETOUR

Ensemble c'est Byzance !
C'est tes mains sous ma chemise
Un hamac qui nous balance
Au gré de la brise !

Ensemble c'est Venise !
C'est les cloches et les clochers
Tes baisers qui convoitisent
Le saint Graal, le divin rocher !

Ensemble c'est pise !
C'est nos allers sans detour
La mer qui lâche prise
Et ses vagues sans retour !

11# COMPLÉTUDE

Tu remplis ma vie
De joies, de douceurs
De chants d'hirondelle
Qui bousculent mon cœur.

Tu remplis ma vie
De mille soleils serpentins
De brûlures immortelles
Qui me font du bien.

Tu remplis ma vie
De chaleur, de tourments
Qui dévorent mon corps
Jusqu'au firmament.

12# AU JARDIN DES ROSES

Au jardin des roses 

Nous marchons sous l'orage

Si le ciel explose
C'est en souvenir de ton voyage
Sur moi.

Au jardin des roses
La plus belle fleur c'est toi
Tu ne sais qu'une seule chose
C'est la promesse de mes doigts
Sur toi.

Au jardin des roses
On est saoul
Ivre d'over-dose
De nos corps qui se joue
De nous.

13# NOTRE AMOUR

Nous n'avons pas su être sages
Même pas ouvert nos bagages
On a oublié nos promesses
On s'est donné mille caresses.

Dehors par la fenêtre
La ville grelottait
Sous un ciel grisâtre.

Nous avons cédé à notre désir
Nous noyant de plaisirs
S'offrant sans retenu
Libres et nus.

Dehors par la fenêtre
La ville clignotait
Triste à pleurer.

Paris n'était qu'une escale
Pour notre amour en cavale
La ville voulait nous reprendre
Mais elle pouvait bien attendre.

14# NOS TRANSPORTS

Par-delà les murs, des rails
Nos désirs de voyage
Sur nos voies éperdues
Vivement nous embrasent.

F. (2019)

14 octobre 2020

CRÉPUSCULE

 I.

En silence
Se laisser fondre
Aux ombres
Sans réflechir
Fléchir aux élans
Qui entraînent
Laisser le sang
Battre tes veines
Et puis, et puis
S'éblouir à ta lumière.

II.

Autour d'un feu
Faire résonner
Ta petite musique
Fredonner
La vie est belle
Retenir ce qui est bon
Et ne jamais s'enorgueillir
Il y a un temps pour tout
Et aussi
Un temps pour l'éternité.

III.

Se souvenir
De ceux qui sont partis
Marins, voyageurs des mers
Qui n'ont jamais pu retrouvé
La douce chaleur
De leur foyer
À la tombée du jour
Nous allumons des feux
Des signaux
De larges S.O.S.

IV.

Sous un ciel 
Voir nos feux
Devenir braises
Pleurer sur nos mains
Mordre nos chairs
Qui se déchirent
Assister impuissant
À la décomposition
De ton cœur
Qui sombre.

V.

Y a sûrement quelqu'un 
Quelque part qui sait
Les raisons qui t'ont mené 
À cette branche
On ne peut pas croire 
Que rien ni personne
N'aurait pu te retenir
À part cette branche
Maintenant on espère 
Que là où tu es
Tu te reposes sans regret
Loin de cette branche.

VI.

Tu as attendu de grandir
Tu as attendu ton tour
Dans une file interminable
Puis tu t'es jeté dans la mêlée
Pour gagner ta place
Au sommet
Alors tu as découvert le sang
Des compromis, des conquêtes
Égaré, seul
Tu as choisi d'arrêter de tricher.

VII.

Tout ce que tu possédais
Toutes tes richesses
Tout ce que tu amassais
Tu te croyais invulnérable
Tu avais la jeunesse pour toi
Tu n'écoutais que ton esprit
Qui te soufflait : Tu es bien plus !
Tu as voulu traverser le voile
Aujourd'hui tu gîs
Tu ne règnes plus.

VIII.

Sur les bords de mer
Marchent des mômes
Sous l'œil des mouettes
Et du ciel qui coulent

Les vagues s'agitent
Des petites mains
Malaxent du sable
Et s'érigent des châteaux

La terre tourne 
Ils sourient insouciants
Au temps qui les éclabousse
Mais toi, tu t'en balances.

IX.

Y a ceux qui meurent à la naissance
Et certains sont mort-nés
D'autres d'une saleté d'IVG.
Ceux-là ne verront jamais le jour.

Y a ceux qui meurent à trente ans
D'un cancer foudroyant
Ceux qui s'endorment dans leur lit
En franchissant le seuil tout sourire.

Et puis, il y a toi, à vingt trois ans
Un jour d'avril n'importe lequel
As trouvé sa vie trop cruelle
Et l'as pendu à un arbre.

X.

Sur des rochers
Sautent des hommes
À l'œil avide
Harnachés pour la guerre.

Du sommet des cannes
Fouettent l'air immobile
Des pêcheurs geignards
Claquent des dents.

La nature impatiente
Ferre ces imbéciles
De son air rigolard
Tu n'en reverras plus la queue d'un.

XI.

Dans ta chambre 
Il y a un lit tout seul
Et un chevet avec une lampe
Éteinte.

Il y a une penderie
Avec tes habits
Ils ne recouvriront plus
Aucun corps.

Il y a une table, une chaise
Inoccupées
Et une feuille blanche
Que tu ne noircira plus.

XII.

Déplaire à ceux
Qui t'aimait
Les maudire
Trahir leur confiance
Perdre leur bonnes grâces
Et puis, et puis
Plaire à ceux
Qui te méprisaient
Les aimer malgré eux
Malgré leurs anicroches.

XIII.

Tu voulais entrer dans la
Légende
Tu es mort seul dans la forêt
Incognito.

Tu visais toujours
Les étoiles
Tu n'as atteins qu'
Une branche.

Tu disais : "la vie n'est qu'
Une étincelle..."
Ton corps a disparu dans 
Les flammes.

XIV.

Tu as perdu ton arbre
Et tu as perdu ta mère
Tu as perdu tes racines
Et tu as perdu ton père.

Tu as perdu ton jardin
Et tu as perdu ton frère
Tu as perdu ta terre
Et tu as perdu ta famille.

Tu as perdu ta maison
Et tu as perdu tes amis
Tu as retrouvé ton arbre
Et tu as perdu ta vie.

F. (♡29/04/2020)

13 octobre 2020

Escapade

Y a les triques, les traques
Et des patraques
Des cliques, des claques
Et des matraques

Chacun pense, selon sa naissance.

Y a les cracks, les criques
Et les exercices pratiques
Des packs, des pics
Et des exotiques

Chacun dépense, selon sa chance.

Y a les lacs, les luc
Et les trou-duc
Des sacs, des sucs
Et des bolducs

Chacun trouve le sens, à sa convenance.

F. (Le vertige des mots 18/54)

Pour faire le portrait...

Peindre d'abord, un ciel d'azur
Et un soleil aux mille pétales
Pour colorer ses joues.

Peindre un petit sentier
De sable blanc
Pour guider ses pieds nus.

Peindre ensuite, un chêne clair
À l'ombre duquelle pourra s'étendre
Bercer par le feuillage qui tremble.

Peindre enfin, une source d'eau vive
Ruisselante dans l'herbe
Pour enchanter son cœur.

Et attendre, attendre
Si la belle s'endort
Alors le tableau sera réussi.

F. (Le vertige des mots 16/54)

Un goût de paradis

Souvent vient l'heure
Où l'envie
Devient irrépressible.

Un escalier, une porte.

La rue l'acceuille tel un océan
De lumière et de bruit
Où il n'est plus qu'un naufragé.

Après la fontaine, à droite.

Ses pieds connaissent le chemin
Son âme ressuscite à la vie
Il sourit comme un enfant.

Remonter la rue jusqu'au square.

Il est déjà trop tard
Son nez collé à la vitrine
Il a les yeux qui s'illuminent.

Le découvrir, le seul, l'unique.

Trois choux à la crème
Deux amandines, sept mille feuilles
Quatre religieuses.

Entrer.

La patronne est d'une blondeur hypnotique
Ses seins ont la générosité de ses pâtisseries
Ses gestes sont aussi caressants que sa voix.

Attraper le paquet. Remercier.

Maintenant courir
Trouver un banc à l'abri des regards
Et enfin, le savourer cet éclair au chocolat.

Divin.

F. 

Les plus lu...