21 octobre 2020

LES QUATORZE CHANTS

À Sen.


1# J'APPRENDS

J'apprends à me taire
Nourri d'insouciance
Vibrant de confiance
À ton silence me satisfaire.

J'apprends la sagesse
L'esprit apaisé
Le cœur comblé
Ton silence est une caresse.

J'apprends à donner
Avec patience
De toute mon âme
En silence, j'apprends à t'aimer.

2# TU ES PARTOUT

Dans l'eau des fontaines
Dans l'écume des vague
C'est ton visage que je devine.

Sur les dunes de sables
Sur les champs de blé
C'est ton corps qui se dessine.

Dans les vents qui hurlent
Dans les nuages qui brûlent
C'est ta voix qui m'interpelle.

Dans les feux de cheminée
Dans les foudre du ciel
C'est ta chaleur qui m'ensorcelle.

3# TANT QUE

À la ville, au bord des routes
Dans les gares ou en avion
Sans l'ombre d'un doute
Nous nous...

À la campagne, sous un  chène
Dans un pré ou sous un pont
Sans complexe et sans gène
Nous nous...

Vous dites ceci, vous dites cela
Mais on se fout de vos raisons
Pourvu qu'on soit ensemble
Tant que nous nous...

4# MES MAINS

Mes mains sont pour ton corps
Ton corps est une île
Où elles aiment se perdre.

Mes mains sont pour ta peau
Jamais, elles ne se lassent
De la câliner.

Mes mains sont pour tes courbes
Où elles glissent en velours
Pour te faire rugir...

5# DEUX

Je serai ton Yang
Tu seras mon Yin
Nous descendrons le yang-Tsé-kiang !

Je serai ton King
Tu seras mon Queen
Nous flamberons au Casino d'Hong-Kong !

Je serai ton kick
Tu seras mon choc
Nous irons jusqu'à Pétaouchnock !

Je serai ton Holly
Tu seras mon Blood
Nous nous unierons à Hollywood !

6# MÊME SI

Même si un jour, tu en as marre
De mes errements hermétiques
De mes potions exotiques.

Même si un jour, tu te lasses
De mes sens dessus dessous
De mes baisers partout.

Même si un jour, tu ne veux plus
Me voir en peinture
Me toucher en sculpture.

Même si ce jour là, tu me quittes
Moi je continuerai
À t'aimer encore et encore...

7# VERTIGE

Le jour et la nuit
Dans un lit ou sous la pluie
J'inspire à ton corps des soupirs
Tu es ma lionne, ma loi
Jamais, je ne suis rassasié de toi
Tu remplis ma vie de désirs !

Tes continents qui dérivent
Et nos yeux qui se rivent
J'encourage tes allers, tes venues
Tes petits pieds dans mon jardin
Qui robinsonnent hors des chemins
Qu'il est bon de te sentir fiévreuse et nue !

Tes vergers et tes fruits rouges
Et tout ton corps qui bouge
Je bois à tes lèvres qui s'entrouvrent
Dans l'appétit du firmament
Et du bonheur qui nous attend
J'aime tout ce qu'en toi je découvre !

8# L'ÉVAPORATION

Quand ma belle s'évade
C'est au son de sa voix
Que mon cœur cavalcade
Dans l'espoir de ses bras.

Quand ma belle tangente
Je ne suis qu'un fantôme
Qui erre et se lamente
Sur son désir d'être son homme.

Quand ma belle s'évapore
C'est dans sa chemise de nuit
Que je rêve de son corps
Et d'en croquer les fruits.

9# C'EST DIMANCHE

Il pleut sur la ville, doucement
L'été n'est pas encore là, apparemment
C'est dimanche.
Un long dimanche européen sans attrait
Mon amour erre quelque part
Avec je ne sais qui, à faire je ne sais quoi.

Il pleut sur la ville tristement
Là-bas, montent la garde civile
Le printemps est une bombe
Les habitants se traînent aux urnes
Mon amour court les rues, les bras en l'air.
À manifester pour je ne sais qui, je ne sais quoi.

Il pleut sur la ville, évidemment
Personne ne sait à quoi s'attendre
À part des débats interminables
Les hommes pourront dormir tranquilles
Mon amour connait tous les sujets
Elle enseigne les langues.

10# ALLERS SANS RETOUR

Ensemble c'est Byzance !
C'est tes mains sous ma chemise
Un hamac qui nous balance
Au gré de la brise !

Ensemble c'est Venise !
C'est les cloches et les clochers
Tes baisers qui convoitisent
Le saint Graal, le divin rocher !

Ensemble c'est pise !
C'est nos allers sans detour
La mer qui lâche prise
Et ses vagues sans retour !

11# COMPLÉTUDE

Tu remplis ma vie
De joies, de douceurs
De chants d'hirondelle
Qui bousculent mon cœur.

Tu remplis ma vie
De mille soleils serpentins
De brûlures immortelles
Qui me font du bien.

Tu remplis ma vie
De chaleur, de tourments
Qui dévorent mon corps
Jusqu'au firmament.

12# AU JARDIN DES ROSES

Au jardin des roses 

Nous marchons sous l'orage

Si le ciel explose
C'est en souvenir de ton voyage
Sur moi.

Au jardin des roses
La plus belle fleur c'est toi
Tu ne sais qu'une seule chose
C'est la promesse de mes doigts
Sur toi.

Au jardin des roses
On est saoul
Ivre d'over-dose
De nos corps qui se joue
De nous.

13# NOTRE AMOUR

Nous n'avons pas su être sages
Même pas ouvert nos bagages
On a oublié nos promesses
On s'est donné mille caresses.

Dehors par la fenêtre
La ville grelottait
Sous un ciel grisâtre.

Nous avons cédé à notre désir
Nous noyant de plaisirs
S'offrant sans retenu
Libres et nus.

Dehors par la fenêtre
La ville clignotait
Triste à pleurer.

Paris n'était qu'une escale
Pour notre amour en cavale
La ville voulait nous reprendre
Mais elle pouvait bien attendre.

14# NOS TRANSPORTS

Par-delà les murs, des rails
Nos désirs de voyage
Sur nos voies éperdues
Vivement nous embrasent.

F. (2019)

14 octobre 2020

CRÉPUSCULE

 I.

En silence
Se laisser fondre
Aux ombres
Sans réflechir
Fléchir aux élans
Qui entraînent
Laisser le sang
Battre tes veines
Et puis, et puis
S'éblouir à ta lumière.

II.

Autour d'un feu
Faire résonner
Ta petite musique
Fredonner
La vie est belle
Retenir ce qui est bon
Et ne jamais s'enorgueillir
Il y a un temps pour tout
Et aussi
Un temps pour l'éternité.

III.

Se souvenir
De ceux qui sont partis
Marins, voyageurs des mers
Qui n'ont jamais pu retrouvé
La douce chaleur
De leur foyer
À la tombée du jour
Nous allumons des feux
Des signaux
De larges S.O.S.

IV.

Sous un ciel 
Voir nos feux
Devenir braises
Pleurer sur nos mains
Mordre nos chairs
Qui se déchirent
Assister impuissant
À la décomposition
De ton cœur
Qui sombre.

V.

Y a sûrement quelqu'un 
Quelque part qui sait
Les raisons qui t'ont mené 
À cette branche
On ne peut pas croire 
Que rien ni personne
N'aurait pu te retenir
À part cette branche
Maintenant on espère 
Que là où tu es
Tu te reposes sans regret
Loin de cette branche.

VI.

Tu as attendu de grandir
Tu as attendu ton tour
Dans une file interminable
Puis tu t'es jeté dans la mêlée
Pour gagner ta place
Au sommet
Alors tu as découvert le sang
Des compromis, des conquêtes
Égaré, seul
Tu as choisi d'arrêter de tricher.

VII.

Tout ce que tu possédais
Toutes tes richesses
Tout ce que tu amassais
Tu te croyais invulnérable
Tu avais la jeunesse pour toi
Tu n'écoutais que ton esprit
Qui te soufflait : Tu es bien plus !
Tu as voulu traverser le voile
Aujourd'hui tu gîs
Tu ne règnes plus.

VIII.

Sur les bords de mer
Marchent des mômes
Sous l'œil des mouettes
Et du ciel qui coulent

Les vagues s'agitent
Des petites mains
Malaxent du sable
Et s'érigent des châteaux

La terre tourne 
Ils sourient insouciants
Au temps qui les éclabousse
Mais toi, tu t'en balances.

IX.

Y a ceux qui meurent à la naissance
Et certains sont mort-nés
D'autres d'une saleté d'IVG.
Ceux-là ne verront jamais le jour.

Y a ceux qui meurent à trente ans
D'un cancer foudroyant
Ceux qui s'endorment dans leur lit
En franchissant le seuil tout sourire.

Et puis, il y a toi, à vingt trois ans
Un jour d'avril n'importe lequel
As trouvé sa vie trop cruelle
Et l'as pendu à un arbre.

X.

Sur des rochers
Sautent des hommes
À l'œil avide
Harnachés pour la guerre.

Du sommet des cannes
Fouettent l'air immobile
Des pêcheurs geignards
Claquent des dents.

La nature impatiente
Ferre ces imbéciles
De son air rigolard
Tu n'en reverras plus la queue d'un.

XI.

Dans ta chambre 
Il y a un lit tout seul
Et un chevet avec une lampe
Éteinte.

Il y a une penderie
Avec tes habits
Ils ne recouvriront plus
Aucun corps.

Il y a une table, une chaise
Inoccupées
Et une feuille blanche
Que tu ne noircira plus.

XII.

Déplaire à ceux
Qui t'aimait
Les maudire
Trahir leur confiance
Perdre leur bonnes grâces
Et puis, et puis
Plaire à ceux
Qui te méprisaient
Les aimer malgré eux
Malgré leurs anicroches.

XIII.

Tu voulais entrer dans la
Légende
Tu es mort seul dans la forêt
Incognito.

Tu visais toujours
Les étoiles
Tu n'as atteins qu'
Une branche.

Tu disais : "la vie n'est qu'
Une étincelle..."
Ton corps a disparu dans 
Les flammes.

XIV.

Tu as perdu ton arbre
Et tu as perdu ta mère
Tu as perdu tes racines
Et tu as perdu ton père.

Tu as perdu ton jardin
Et tu as perdu ton frère
Tu as perdu ta terre
Et tu as perdu ta famille.

Tu as perdu ta maison
Et tu as perdu tes amis
Tu as retrouvé ton arbre
Et tu as perdu ta vie.

F. (♡29/04/2020)

13 octobre 2020

Escapade

Y a les triques, les traques
Et des patraques
Des cliques, des claques
Et des matraques

Chacun pense, selon sa naissance.

Y a les cracks, les criques
Et les exercices pratiques
Des packs, des pics
Et des exotiques

Chacun dépense, selon sa chance.

Y a les lacs, les luc
Et les trou-duc
Des sacs, des sucs
Et des bolducs

Chacun trouve le sens, à sa convenance.

F. (Le vertige des mots 18/54)

Pour faire le portrait...

Peindre d'abord, un ciel d'azur
Et un soleil aux mille pétales
Pour colorer ses joues.

Peindre un petit sentier
De sable blanc
Pour guider ses pieds nus.

Peindre ensuite, un chêne clair
À l'ombre duquelle pourra s'étendre
Bercer par le feuillage qui tremble.

Peindre enfin, une source d'eau vive
Ruisselante dans l'herbe
Pour enchanter son cœur.

Et attendre, attendre
Si la belle s'endort
Alors le tableau sera réussi.

F. (Le vertige des mots 16/54)

Un goût de paradis

Souvent vient l'heure
Où l'envie
Devient irrépressible.

Un escalier, une porte.

La rue l'acceuille tel un océan
De lumière et de bruit
Où il n'est plus qu'un naufragé.

Après la fontaine, à droite.

Ses pieds connaissent le chemin
Son âme ressuscite à la vie
Il sourit comme un enfant.

Remonter la rue jusqu'au square.

Il est déjà trop tard
Son nez collé à la vitrine
Il a les yeux qui s'illuminent.

Le découvrir, le seul, l'unique.

Trois choux à la crème
Deux amandines, sept mille feuilles
Quatre religieuses.

Entrer.

La patronne est d'une blondeur hypnotique
Ses seins ont la générosité de ses pâtisseries
Ses gestes sont aussi caressants que sa voix.

Attraper le paquet. Remercier.

Maintenant courir
Trouver un banc à l'abri des regards
Et enfin, le savourer cet éclair au chocolat.

Divin.

F. 

15 septembre 2020

On va voir !

Par dizaine de part en part
Mort, il est grand, mort ils brillent
Anguilles nobles vins vertus
Circoncis universels
Mort, il est statue, mort ils caressent.

D'octobre à vendredi
Mort, il est vent, mort ils vrillent
Faucilles tartines et mules
Brise-glace carrousels
Mort, il est Saint Basile, mort ils lèchent.

D'y à mille Neuf cent quatorze.
Mort, il est sultan, mort ils babillent
Cédilles beurres hépatiques
Brise-noix missels
Mort, il est quille, mort ils vomissent.

F. (Le vertige des mots 15/54)

Polypoterne

Polypoterne ne reverra plus la lumière
Adieu ! Héros aux ailes de papillon
Surprise la bête l'a brûlé-vif
Se rêvant zorro bien que proche de zéro
Il s'était risqué dans l'antre d'or et de feu
Oublieux du danger d'un dragon qui
Nuit de silence ne dort que d'une oreille.

F. ( Le vertige des Mots 17/54)

08 septembre 2020

LES QUATORZE EFFUSIONS

À Sen.


1# PHILOSOPHIE
Insuffler la vie
En extra large
En vibrato
Jeter aux orties
La prudence
Les obligations
Raviver l'envie
Un peu plus près
Un peu plus vif
Vertigineusement***

2# PHILOSOPHIE(2)

Laisser filer
Le temps
S'autoriser
Le lâcher-prise
S'allèger
Faire des bêtises
Sourire
S'harmoniser
À la Nature
Uni-vers-elle ***

3# À LA GARE

Un train inattendu
Arrivé de loin
On se découvre
Naturellement
On se respire
Sans un mot
Plus qu'une évidence
On se reconnait
Sur le quai
Nos yeux se sont dit oui***

4# AU BORD DU LAC

L'eau miroir
Élégance de bleus
Jardin de pierre
Fontaines immobiles
Coq moqueur
Nos ombres
Se cherchent
Se mélangent
Félins pour l'autre
Instinctivement***

5# AU CASINO

Au salon VIP
S'invitent
Bonnie
Et Clyde
Prêt à tout
Pour jouer leur vie
Sur un coup de dés
Accès non autorisé
Nous reviendrons
Faire sauter la banque***

6# AU RESTAURANT

Premier rendez-vous
En tête à tête
Un petit air d'Italie
La dolce-vita
Une sereine évidence
Mon sourire s'éprend
De ton sourire
Portofino
Un déssert qui nous tente
Gourmandise d'amour***

7# DANS LES RUES

La Cité
Ancestrale
Pierre sur pierre
Hospital
Ta silhouette
S'aventure
Entre les façades
Fleurs de lumière
Nous figent
Ébahis***

8# DANS LA CHAMBRE

Paisibles
Dans le lit
Côte à côte
Nos deux corps
Détendus
Abandonnés
À la douceur
À la chaleur
De notre amour
S'apprivoisent***

9# SUR UN BANC

Jardin d'agrément
Riseraie
Jeux d'enfants
Ciel bleu suspendu
Pieds l'un sur l'autre
Goûtant des saveurs sucrées
Nos yeux éblouis d'étoiles
D'astres, de galaxie
Sur notre vaisseau
Nous flottons***

10# SOUS L'ABRI

En pleine ville
Sur la ligne
De tramway
Dans l'attente
L'un assis, l'autre debout
Sourire et main perdue
Sur le galbe d'une fesse
D'un geste inattendu
Contact électrique
Tendresse***

11# À LA LIBRAIRIE

Au royaume
Des mots
Montagne d'imprimés
De paroles, de désirs
De cris
Nos deux bulles
Dans une bulles
Se rêvent
Faille temporelle
Où est mon mari ?***

12# DANS L'AUTO

Sur la route
Derrière la vitre
Défilent les arbres
Frileuse la nuit
Nous enveloppe
Se hasarde une main
Sur un bout de ta peau
Contact délicat
Tous nos sens
S'émerveillent ***

13# DANS LA CHAMBRE (2)

Sur la rondeur
Des corps
Un nouveau langage
Peau à peau
Nos parfums
Se distillent
Fol alchimie
Nous deux
C'est tectonique
Animal ***

14# À L'EST D'EDEN

Echantements
Fleur de peau
Ravissements
Longs sourires
En profondeur
Se blanchissent
Nos âmes
Se confondent
D'une même flamme
Paradis ***

F. (Extrait de "Poèmes à Sonia")

07 septembre 2020

Le Sonnet de la Rupture

Place
Fuit
Glace !
Nuit.

Bord
Las
Mord !
Hélas.

Âme
Blâme
Cris !

Flamme
Gît !
Condamne.

F. (Le vertige des Mots 21/54)

Carré (presque) blanc !

Chocolat
Centenaire
Opéra
Polaire

Vote
Cierge
Carotte
Vierge

Janvier
Paradis
Gravier

Perdrix
Koala
Alpaga.

F. (Le Vertige des Mots 30/54)

03 septembre 2020

À vos souhaits

Au loin sur l'horizon
Valsent les neiges
Ordonnances de clefs à pipe
Surdose de nouille lyophilisée

Seuls du noir montent les plaintes
Ou du chou à la chèvre
Ultime barque maigre
Hôtel aux lèvres poudreuses

Abscons et ficelle à beurre
Iceberg et peigne du général Hutchinson
Transcende l'écran des tourmentes
Souhaiteriez-vous une autre lampée ?

F. (Le Vertige des Mots 13/54)

Composition

Un peu de rouge
Un peu de noir
Une table ronde
Deux chaise face à face

Un peu de blond
Un peu de blanc
Une tasse de thé
Un verre de bourbon

Un peu de bleu
Un peu de bronze
Une lèvre mordue
Un bout de pied tendu

Une main sur un genou
Une autre autour d'un doigt plié
Et puis soyez patients
Laissez les couleurs se mélanger.

F. (Le Vertige des Mots 12/54)

La Cité

C'est de loin que se découvre la Cité
Un château médiéval aux remparts immenses
Jeu-subtil de l'Architecte Violet-le-Duc
Audacieux et fier bâtisseur de genie

Et de talent autant que visionnaire
Virtuose ! Grâce à lui, la Cité est éternelle !
Qui a soutenu des siéges, abrité les Cathares
Se laisser emporter au fil de ses ruelles où se

Cachent les traces de batailles et de Comtes !
Derrière ses murs la légende abonde
Cette Dame de cœur qui par son courage
Enigme de l'histoire la sauva de la ruine !

F. (Le Vertige des Mots 9/54)

L'idole

Une statue seule au fond
De son chœur se lamentait sur sa stèle
Qu'est-ce que je peux faire ?
Je ne suis qu'une statue de pierre.

Pourquoi tous ces hommes à genoux
Quel est donc mon pouvoir ?
Mon créateur ne m'a pas donné la parole
Je pourrais au moins les prévenir.

Pourquoi me chargez-vous de ce rôle ?
Je ne suis pas ce que vous croyez
Je suis aussi impuissant qu'un âne
Et encore, un âne vous serait plus utile.

F. (Le vertige des Mots 8/54)

02 septembre 2020

Welcome to

Lumière de hallebarde
Croissant d'Amsterdam
Petit col de barbe
Fleur de macadam

Comptoir d'âme s'arbre
Avidité de symphonie
Fine victoire de marbre
S'électre en cacophonie

Hurluberlus s'illégalisent
Arcs de pétales
Poids et mesures subtilisent
Satellite d'eau dédale

Écran de mer se crante
Sombre et chrome
Marins d'étang s'édentent
Champ de Mars s'arôme.

F. (Le vertige des mots 10/54)

Hymne

Nos chants ont des accents
Comme roulent les torrents
Qui offrent leurs flots puissants
Et à la vie toute sa beauté.

Nos cœurs ont des soleils immenses
Comme le ciel de la Province
Qui donnent ses couleurs intenses
Et à la vie toute sa beauté.

Nos âmes ont des mystères
Comme le pays de nos pères
Qui ont donné leur sang à la terre
Et à la vie toute sa beauté.

F. (Le Vertige des Mots 7/54)

Panique au Pacifique

Paquebot, fierté nationale
Défi l'océan, parade
Roule des mécaniques.

Paquebot qui pérore
Rase les côtes cot-cot !
Dans les Hourra de la foule.

Paquebot étourdi
Crackkk !
S'embroche sur les roches.

Blessé comme une bête
Prend l'eau et coule glou-glou !
Hurlements dans l'écume.

Adieu rêve de puissance
Se noient les passagers
Abord de l'infamie.

F. (Le Vertige des Mots 11/54)

01 septembre 2020

LES QUATORZE ZÉNITHUDES

À Sen.


I.
Par ta seule présence,
Tu donnes à chaque instant,
Sa valeur, son intensité.

II.
Comme une bourrasque,
Tu as soufflé sur ma vie,
Transformant le noir en rose.

III.
La musique de tes mots,
Est une symphonie délicieuse,
Jamais, je ne me sens rassasié.

IV.
Tu es telle ces Japonaises,
Qui me transpercent en silence,
Ta paix déborde et s'étend partout.

V.
J'aime tout ton être,
Avec toi, je suis vivant,
Ensemble, nous sommes éternels.

VI.
Ton sourire me tue,
Consciemment, ty en abuses,
Tu es ma serial-killeuse.

VII.
Dans l'eau des fontaines,
Dans les nuages qui brûlent,
C'est ton visage que je devine.

VIII.
Ce qui te rend heureuse ?
Respirer le même air,
Sentir mon souffle sur toi.

IX.
Tu as un je ne sais quoi,
Qui nous transporte en douceur,
Loin, très loin...hors de ce monde.

X.
Ton esprit me séduit,
Me désarçonne,
Tu excites mes neurones.

XI. 
Nous deux, c'est animal,
Instinctif, viscéral,
Félins pour l'autre.

XII.
Tu es ma Nagasaki-girl,
Tu détruis toutes mes défenses,
Boummm !

XIII.
Avant toi,
Ma vie n'avait aucun sens,
Depuis toi, elle est effervescence.

XIV.
Entre nous,
Au-dessus de nous, il n'y a rien,
Hormis le plaisir d'être ensemble.

F. (Extrait de "Poèmes à Sonia")

31 août 2020

Lettre (7)

1. Apprends que la vie n'a de valeur que pour elle-même.

2. Elle est un cadeau unique, que l'on nous fait. Pourquoi la refuser ?

3. Chacun de nous, nous vivons pour nous-même. Et il nous appartient de trouver notre chemin.

4. Tout le bien que tu pourras trouver ici-bas se trouve en toi, et nulle part ailleurs.

5. Joue pas au plus malheureux, d'autres ont souffert des guerres, de la famine.

6. Cesse de te plaindre. Tu n'es pas le seul, ni le premier sur la terre. 

7. Assume ta condition humaine. 
Sois patient, et persévérant. 
Chaque chose vient à son heure.

8. Pourquoi voudrais tu tout obtenir, tout, tout de suite? C'est pas la destination qui compte, mais le voyage.

9. Apprends  enfin, qu'un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort.

10. Alors accepte de vivre.

F. (La Traversée 52/52)

Coming-out

Tu es ce que tu es
N'aie pas de crainte
Tu n'as pas à te cacher.

Oublie donc leurs lettres saintes
Laisse à ceux qui te jugeront
Le soin de leur complainte.

Donne leur ton nom
N'aie pas de honte
Ils fermeront leurs bouches.

Oublie donc ces défaites, ces déroutes
Laisse leur les fruits de ton âme
Chacun est libre de sa route.

F. (Le Vertige des Mots 5/54)

Mèche

Courir
Bondir aux quatre-vents
Sourire
Rugir

S'envoler
Se consumer
Tournoyer
Dériver

Planer
Filer comme flèche
Aimer
Brûler comme mèche.

F. (Le Vertige des Mots 4/54)

Le Renoncement

I. LUI.
Longtemps, j'ai vu naître l'heure
Où je devrais te quitter
Tirer un trait sur nous deux
Comme on raye un nom dans une liste.

J'avais conscience que je perdrais
L'innocence de nos jeunes années
Nos partages, nos rêves
Les étoiles qui illuminaient tes yeux.

Je rêvais de toi endormie
Toi délivrée de tout, apaisée
Étendue sous les draps
Ton corps abandonné.

C'était la meilleur chose
Qui nous soit arrivée
Vivre ensemble, rire et danser
J'écoutais ta respiration.

La lassitude avait rongé
Comme le ver dans un fruit
Il n'y avait plus de miel entre nous
Mes mains caressaient tes cheveux.

J'entrevoyais ce matin qui viendrait
Avec une seule chose, en terminer
Ce matin qui me trouverait bien lâche
J'épousais ta chaleur.

Je m'éloignerais en silence
N'osant plus te toucher
Abandonnant notre amour
Que je porterais en terre.

Longtemps, j'ai vu naître l'heure
Où je devrais te quitter
Ce matin encore, indécis
Je me serre contre ton corps.

II. ELLE.
Longtemps, j'ai espéré l'heure
Où il viendrait me rejoindre
Dans notre lit.

Au bout d'une éternité
Le poids de son corps
S'est étendu près du mien.

Nue, je lui tournais le dos
Mes yeux grands ouverts
Dans la pénombre.

Je n'osais pas bouger
Je faisais semblant de dormir
J'attendais encore.

Sa main s'est posée
Sur mes cheveux
Sur ma nuque.

Le jour, il passait devant moi
Sans un mot
Sans un geste tendre.

La nuit, il retardait
L'heure de se coucher
Il s'abrutissait devant un écran.

Ses doigts ont glissé
Sur mes épaules
Et le long de mon dos.

Il était loin le temps
De notre première rencontre
Loin le temps de notre complicité.

Que nous arrivait-il ?
Quel était cet iceberg entre nous ?
Où l'amour s'était-il réfugié ?

Il s'est serré contre mon corps
Avant de se détourner dans un soupir
Me replongeant au cœur de ma douleur.

F. ( La Traversée 20/52)


29 août 2020

Emprise

Je suis son idéal
J'unis mes mots aux siens
Mes chapitres à sa vie
Mes signes à ses lignes.

Il dit : Le ciel peut bien attendre.

Je suis son héroïne
Il est mon esclave, je suis sa proie
Sa dévoreuse de maux
Son double-je.

Il répéte : Le ciel peut bien attendre.

Je suis son obsession
Son poison, son ivresse
Tout en lui est confusion
Qui le délivrera de mon emprise ?

F. (Le Vertige des Mots 3/54)

Hommage

À ceux qui savent, sauvent
Ceux qui tuent, s'tarent
À ceux qui s'ravent, s'mauvent
Ceux qui s'mirent, s'marrent !

À ceux sans selle, sans selle
Ceux qui riment, rament
À ceux sans sel, sans sel
Ceux qui ciment, s'cament !

À ceux sans verre, verre
Ceux qui butent, bêlent
À ceux sans vers, sans vers
Ceux qui luttent, s'emmêlent !

F. (Le Vertige des Mots 2/54)

Écrire

Écrire c'est marcher
C'est partir en promenade
Ensemble sous les arcades
C'est aimer, vivre l'instant.

Écrire c'est partager
C'est tendre une main, un cœur
Ensemble sans lendemain ni peur
C'est s'évader, stopper le temps.

Écrire c'est rêver
C'est se rencontrer du bout des yeux
Ensemble sans promesse ni aveu
C'est embellir le présent.

F. (Le Vertige des Mots 1/54)

28 août 2020

Retrouvailles

Le hasard fait bien les choses
Après toutes ces années
Es-tu heureuse au moins ?

Tu m'as quitté pour cela finalement
Pour être heureuse avec un autre
Quelqu'un de meilleur sans doute.

Un homme qui te fera sentir unique
Qui t'offrira sa peau pour couvrir tes os
Qui te rendra libre tout simplement.

Ce qui me rassure
C'est qu'il ne sera jamais le père de nos enfants
Ils sont beaux nos fils, beaux et forts.

Cela m'apaise quand j'y pense
Nos enfants sont nés de notre amour
Et aucun homme ne pourra l'enlever.

Les sentiments et les cœurs changent
Mais l'amour lui ne changent pas
Va et sois heureuse.

F. (La Traversée 25/52)

Les Séparés

Il reste toujours un peu de nous
Après notre séparation
Chacun s'en va de son côté
Et voilà ça y est pour de bon
Le lien est rompu.

On se déchire, on se déteste
Pour continuer d'avancer
Mais on n'oublie pas, on oublie rien
Il y a toujours quelque chose de nous
Qui restent au fond de nos cœurs.

Un peu du temps où l'on s'aimait
Oui l'on était heureux
Et l'on a beau se déchirer, se détester
Pour continuer à vivre
On oublie pas, on oublie rien.

F. (La Traversée 23/52)

Supplique

Dis-moi, toi qui vis près d'elle
Garde-t-elle sa fidélité
À ses convictions, à ses souhaits ?
Sait-elle toujours voir la beauté ?

Dis-moi, toi qui marches près d'elle
Sur qui se posent ses yeux ?
Gardent-ils cet éclat lumineux
Des cœurs toujours joyeux ?

Dis-moi, toi qui dors près d'elle
Qu'est-ce qui fait danser son corps ?
Et à qui rêve-il si fort ?
Parle-moi d'elle encore.

F. (La Traversée 24/52)

26 août 2020

Écart

À cet hiver sur la plage
Aux va et vient des vagues
À nos sihouettes invisibles

À la brume à la pluie
Aux petits ronds dans l'eau
À nos pas qui se croisent

À cette averse qui éclate
Au refuge nous ouvrant ses portes
À nos instants de gène

À mes yeux suspendus
Au coquelicot de tes lèvres
À ce ciel qui nous transporte

À ce dimanche d'imprudence
Aux allers sans retour
À tout ce que nous n'avons pu.

F. (La Traversée 26/52)

Nuit

Dans la nuit sombre
Debout dans la pénombre
Son parfum rôde encore

L'obscurité l'enserre
La chambre se resserre
Autour de son corps

La lune livide
Jette son œil avide
Sur son corps

L'espace d'un instant
Il tremble de tout son sang
Où sont passées ces heures ?

F. (La Traversée 27/52)

Rupture

Enfin cinquante ans
Et on se lâche la main
On se détache doucement
Jusqu'au bout de nos doigts
Et nos âmes se déchirent.

Enfin cinquante ans
Et on ne s'appartient plus
On s'éloigne sans un regard
Maintenant à chacun de nos pas
C'est pour soi que l'on tremble.

Enfin cinquante ans
Et on redécouvre notre liberté
Un nouveau chemin s'ouvre devant nous
Maintenant à chacun de nos souvenirs
C'est pour un autre que l'on saigne.

F. (La Traversée 22/52)

L'espoir Insensé

Tu as blessé son cœur
Mais lorsque tu marches près de lui
Et que tu prends sa main
Il oublie tout, il oublie sa tristesse
Sa tristesse de te savoir loin de lui.

Tu as fait jaillir ses larmes
Mais lorsque tu lui souris comme ça
Et que tu lui dis : Viens !
Il oublie tout, il oublie sa déchirure
Sa déchirure de te voir dans d'autre bras.

Tu as pietiné la tendresse
Qu'il avait pour toi
Et malgré tout, tu vois
Il est encore là, à tes côtés
Et croit toujours en ton amour.

F. (La Traversée 21/52)

25 août 2020

Lettre (6)


1. La pluie vient du ciel
La joie vient du cœur
À chacun sa providence.

2. Le bonheur est fragile
Léger comme un papillon
Il se manifeste avec parcimonie.

3. Ne rien attendre
Ne rien amasser
Cœur léger, vie simple.

4. Quoi que vous fassiez
Faites-le bien
Corps et âme.

5. Apprendre à lâcher-prise
Des bulles de savon
Voilà ce que nous sommes.

6. Plus on cherche le sens de la vie
Et moins on le trouve
Et plus on est malheureux.

7. Tu verras bien des choses
Des fils entrer sous la terre
Avant la poussière de leur père
N'attends rien de personne.

8. Saches que chaque instant 
Peut être pour toi
Un royaume ou une prison
Chacun y trouvera ses pourquoi.

9. Toi, vis sans attendre
Le ciel s'éclairera
Des pas et des sourires
Que tu lui tendras.

10. Vis, aime, et sois heureux.

F. (La Traversée 51/52)

Lettre (5)

1. Le présent est un présent
À honorer chaque jour
Comme un miracle permanent.

2. Les mots sont des êtres vivants
Ils savent nous trouver
Tout naturellement.

3. Il n'y a pas de hasard
Il y a des instants fragiles
Où tout est entre nos mains.

4. Il n'y a rien que nous puissions retenir
Tout se transforme et change
L'amour seul est éternel.

5. Nos rêves d'enfant sont
Comme la boussole du marin
Ils nous montrent le chemin.

6. Les émotions sont des vagues
Qui nous submergent, une fois retirées
Nous sommes toujours les mêmes.

7. Soyons humbles
Tout ce que nous découvrons
D'autres l'on découvert avant nous.

8. La vie se colore
Des nuances 
De notre cœur.

9. Une saison pour chaque être
Pour chaque chose sur la terre
À chacun sa part et son temps.

10. Certains livres
S'adressent à nos âmes
Et en révélent les mystères cachés.

F. (La Traversée 50/52)

Lettre (4)

1. N'abandonne pas en chemin ce que tu es.

2. Ne pense pas que les autres changeront pour toi.

3. Aucun sacrifice ne vaut la peine.

4. La vie humaine ? Beaucoup de bruit pour rien.

5. La vie te donne tout et te reprend tout. Sois prêt à l'accepter.

6. On peut naître dans un milieu doré ou bien hostile. On peut naître et ne pas être le bienvenue.

7. La vie est une roue qui parfois tourne à l'envers.

8. Tout ce que tu es ne fait pas beaucoup de poids. Alors aime.

9. La vie est belle maintenant. Quoique tu fasses, fais le bien.

10. Les sentiment humains sont les mêmes depuis des siècles. Nous ne changeons pas, nous perdons la mémoire de ce que nous sommes.

F. (La Traversée 49/52)

Lettre (3)

1. Toi en ce qui te concerne
Sois humble et patient
Ne crie pas avec les fous

2. Occupe toi de tes propres affaires
Sois bon avec tous sans distinction.

3. Offre ton sourire aux hommes
Le sourire du cœur
Ta passion et ton feu

4. Vis chaque instant
Demain pourrait être le dernier.

5. Tu découvriras par dessus tout
Que dans ce monde
Une seule chose est éternelle
L'amour.

6. Ne laisse personne abîmer tes rêves
Crois en toi toujours

7. Ne te confie pas en l'homme
Tu verras par toi-même
L'homme est un loup pour l'homme.

8. L'homme ne craint pas la mort
Il se croit éternel
Et c'est son grand malheur.

F. (La Traversée 48/52)

Lettre (2)

1. Promets-toi des jours
Aux éclairs invincibles
Aux éclats indicibles
Des 'jourd'hui qui chavirent.

2. Promets toi des jours
Loin des lois établies
Aux maintenant qui crient
Oui à la vie.

3. Promets toi des nuits
Rebelles et suspendues
Des nuits étendues
À danser tout nu.

4. Promets toi des nuits
Au goût de paradis
Si le bonheur existe
Il est ici.

5. Vivre pour vivre
Ce n'est qu'exister
Vivre dans la sécurité
Ce n'est que subsister.

6. Le rire est d'une grande puissance
Il brise de nombreuses portes
Nous libère de biens des prisons intérieures.

7. N'écoute pas
Les grincheux, les moroses
Il y aura toujours quelqu'un
Pour se plaindre.

8. Ne te laisse pas emporter
Par l'agitation du monde
Occupe toi de ton propre sort
Fais de ton mieux pour vivre bien.

9. Accepte ce que la vie te donne
Sois humble
Pardonne beaucoup
Aime autant que tu peux

10. La vie est un présent
À honorer chaque jour.

F. (La Traversée 47/52)

Lettre (1)

1. Ainsi va la vie
La jeune génération pousse l'ancienne au tombeau
À toi maintenant de reprendre le flambeau.

2. Surtout ne te trompe pas de colère
Un jour viendra et tu comprendras
Les folies, les illusions de la jeunesse.

3. Sois prêt à rendre des comptes
Personnellement pour chacun de tes actes.

4. Ne perds pas de temps en vaines querelles
Le temps prend la fuite devant nos pas.

5. Cherche un bonheur simple
Éloigne-toi de ce qui brille.

6. Surtout ne laisse rien ni personne pervertir
Ce que tu as de plus précieux
Ton cœur.

7. Peu importe le métier que tu choisiras
C'est la manière dont tu le pratiqueras
Qui lui donnera toute sa valeur.

8. Un ouvrier par son implication
Sa détermination, sa technicité
Vaut autant qu'un banquier
Ou un politicien.

9. Ce n'est pas le rang qui compte
Mais comment tu agiras
C'est par tes actes que tu seras juger.

10. Tu peux très bien faire comme si
Rien n'existait à part toi
Tricher, voler
Vendre ton âme aux profits de l'argent
Mais tu ne feras rien d'autre
Que te dépossèder.

F. (La Traversée 46/52)

24 août 2020

Lou intégrale.

Lou vit d'écartèlement
Somnabule
Funambule
Amoureuse d'un lou

Lou prie des heures blanches
D'instants en altitude
De lenteur d'avalanche
Dans des forêt de certitudes

Lou crie des heures muettes
D'instants voilés, baignés
De douceurs secrètes
Dans des brumes détachées.

F. (La traversée 36/52)

21 août 2020

Les matins de Lou

Au matin, Lou se réveille
Et son corps qui paresse frissonne
Sous une douceur qui l'émerveille !
Au matin, Lou se réveille
Du fond de sa cage s'ensommeille !
Ses lèvres sur sa peau robinsonnent
Au matin, Lou se réveille
Aux feux des baisers qui tourbillonnent !

La clarté de ses yeux l'éveille
Tel un tocsin qui résonne
Tintinnabulant de mille soleils !
La clarté de ses yeux l'éveille
Au jour ! À la vie! À l'essentiel !
À ses mains, elle s'abandonne
La clarté de ses yeux l'éveille
Au souffle qui l'emprisonne !

F. (La Traversée 35/52)

La danse de Lou

Mais rien que pour ses yeux
Elle est son éternelle
Elle entre dans son jeu
Son corps se fait dentelle
Elle s'abandonne à son feu.

Mais rien que pour ses menottes
Elle est sa princesse
Elle s'envole, elle flotte
Sa peauvse fait caresse
Elle vibre aux sons de ses notes.

Mais rien que pour son piano
Elle est sa douce ballerine
Son spleen, ses trémolos
Son âme se fait câline
Elle n'aspire qu'au duo.

F. (La Traversée 34/52)

18 août 2020

L'instant de Lou.

L'instant d'après, Lou retient ses larmes
Derrière un masque discret
Elle sourit à cet étranger
Qui la charme
Il est son doux-secret

L'instant d'après, Lou cache ses larmes
Devant ce trouble qui la dérange
Elle sourit à cet inconnu
Qui la désarme
Il est son doux-songe

L'instant d'après, Lou lâche ses larmes
Elle ôte son masque de papier
Et vers lui, elle tend ses yeux
À ses pieds, elle dépose ses armes
Il est son doux-anges.

F. (La Traversée 33/52)

Entre chien et Loup

Il est devant elle comme
Ce guerrier sans arme
Il est cet homme
Qui n'a plus de larme

Surgissant comme une flamme
Au milieu du chemin
Où il portait son âme
Telle une croix d'airain

Monsieur de vous voir ainsi, j'ose
Votre corps est brûlant comme braise
Venez donc chez moi faire une pause
Je vous offre mon ombre, une chaise

Ces mots si naturels
De son cœur ont fait fondre
L'armure autour de lui
Le guerrier n'a su que répondre

Installez-vous tout à votre aise
Je vous offre le repos
Ne pensez pas qu'il me déplaise
Et prenez donc ce verre d'eau

Et dans cet instant unique
C'est comme si l'ange lui-même
Lui portait l'eau magique
De l'amour suprême.

F. (La Traversée 32/52)

L'envol.

Elle l'attendra au bord de sa fenêtre
S'enrhumera au vent frais d'automne
À guetter ses pas, son grelot
Le saluera d'un revers de la main

Lui ouvrira son logis de bric et de broc
Le recevra en déshabillé bleu vaporeux
S'armera de patience tandis qu'avec insouciance
Il salira son tapis de ses souliers boueux

L'emportera aux sons du pipeau
Sous une lune incandescente et nue
Valseront avec entrain parmi les étoiles
Tangueront d'un bord à l'autre

Son logis deviendra île deviendra eux
Deviendra phare dans la tempête
L'éternité soupera à leur table
Ils sémeront mille soleils de feu.

F. (La Traversée 31/52)

Les désirs de Lou.

Elle voudrait être sa chambre
Pour être seule avec lui
Être son miroir
Pour enfin découvrir son corps

Elle aimerait être son lit
Pour se lover contre lui
Être son oreiller
Pour goûter à sa nusue sucrée

Elle rêve d'être ses draps
Pour l'étreindre dans ses bras
Être près de lui
Pour veiller sur sa nuit.

F. (La Traversée 30/52)

Lou rêve.

Lorsque la nuit, elle dort
Elle rêve de son amant
Qui pieds-nus sort
Au bois dormant

Il franchit des monts
Aux sommets dressés
Des prairies, des vallons
Aux gorges pressées

Il pénétre dans une forêt
Et parmi la terre fragile
Découvre son rocher
Aux dentelles graciles

Agacées, elles vibrent
Sous ses doigts rapides
À-genoux et libre
Il veut boire à ses lèvres avides

La source sous langue
Mystérieusement s'élargit
Quand soudain le sol tangue
Et un flot l'engloutit.

F. (La Traversée 29/52)

Lou s'ennuie.

Dans son lit
Lou s'ennuie le cœur assoupi
Distraitement somnole
Savoure un café au lait
Ses cheveux d'un noir de jais
Farouchement s'envole.

Dans son paradis
Elle découvre des fleurs des fruits
Passionnément s'allume
Se confie à la brise
Sa bouche en cœur cerise
Rêveusement s'alune.

F. (La Traversée 28/52)

Bonne étoile.

Les yeux dans le vague vibrant d'un voile
S'un je ne sais quoi, d'une divagation
Sous un ciel étirant sa toile
Allongé, il rêve à sa bonne étoile.

Il ne croit pas aux maux qui délivrent
Il a foi dans ses inspirations
Le bonheur ne se trouve pas dans les livres
Il s'éveille dans la passion de vivre.

L'avenir est clair, à chacun ses chances
D'échapper aux vaines interrogations
D'offrir le meilleur en toutes circonstances
Sa joie et son insouciance.

F. ( La Traversée 7/52)

15 août 2020

Haïssons-nous !

Avant de mêler nos sangs
Nos corps, nos langues
Disputons-nous !

Des poêlons, des casseroles
Des noms d'oiseaux
Envoyons-nous !

Des signes de mauvais augure
Le typhus, le choléra, la dingue
Maudissons-nous !

Après cela, le pire sera derrière nous
Et peut être pourrons nous enfin
Nous écrier : Aimons-nous !

F. (La Traversée 10/52)

Clair de Lune.

Elle est venue jusqu'à toi
De sa trajectoire de velours
Ses lèvres se sont faites mystérieuses
Et tu n'es plus qu'un jardin
Foulé par ses petits pieds nus.

Elle a pris ta main
D'une douceur qui demeure
Ses yeux se sont faits caresses
Et tu n'es plus qu'une pomme
Accrochée à sa branche.

Elle a transpercé ton cœur
Du sel de ses larmes
Elle t'a accueilli dans ses bras
Et désormais, tu n'es plus qu'un enfant
Blotti dans sa chaleur.

F. (Extrait de "La Traversée")

Petite Sœur.

Prends donc ces mots
Adoucis les de ton sourire
Réchauffe les contre ta peau
Ne les laisse pas dépérir.

Accueille donc ces mots
Ils sont des promesses de liberté
Des chants lègers d'oiseaux
Ils seront du miel à ton palais.

Il en va de nous comme du cœur
L'essentiel est invisible pour les yeux
Et ce qui nous divise, petite sœur
Nous unis dans le silence d'un aveu.

F. (Extrait de "La traversée)

14 août 2020

Royaume.

Parfois son corps lève la tête
Au-dessus des eaux qui tempètent
Et de ces vagues qui s'entêtent
À le poursuivre de leur emprise.

Et ce royaume dont il ne sait rien
Semble l'éveiller enfin
Tel le nouveau-né dans son couffin
Qui fronce les yeux de surprise.

Quel est donc ce lieu d'Hécate ?
Où la terre et la mer s'ébattent
Où l'orage sans prévenir éclate
Et donne aux hommes peu de répit.

Qui viendra d'un geste du cœur
Apaiser ses cris, ses pleurs ?
Qui libèrera de ses pleurs
Son âme d'enfant maudit ?

F. (Extrait de "La Traversée")

Effusions.

Si tu pleures, pleure à chaude larmes
À gros bouillon
Pleure sans te retenir
Laisse filer ta douleur
Ton amertume
Que je puisse pleurer aussi
Pleurer sur ma pauvreté
Et ma lâcheté
Mon manque d'amour pour toi.

Si tu ris, ris aux éclats
À gorge déployée
Ris sans te retenir
Laisse monter ta joie
Du fond de tes entrailles
Que je puisse rire aussi
Rire sur ma pauvreté
Et ma bénédiction
Car malgré tout, tu es à mes côtés.

F. (Extrait de "La Traversée")

13 août 2020

Cri.

La vie naît d'un cri
D'hasard en habitude
D'imprévu en solitude
De miracle en certitude.

De surprise en découverte
D'émotions qui nous étonnent
Et de nos corps qui s'abandonnent
À nos cœurs qui carillonnent.

De celui que la mort emporte
Au nouveau-né qui franchit la porte
La vie n'est qu'un cri
D'espoir qui nous transporte.

F. (Extrait de "La Traversée")

À-corps.

Il y a tes petits pieds
Noués sur mes hanches
Sois ce qu'il te plaît !
Nos corps d'avalanche
Roulent sur le canapé
Tiens-toi à mes manches !

Il y a sur nous ce rouge
Et nos sens entremêlés
Suis mes fesses qui bougent !
Nos émois sont tatoués
Sur nos peaux d'avril
J'aime ce que tu haïs !

F. (Extrait de "La Traversée")

12 août 2020

Identité

Et si c'était toi que j'attendais
Sans plus y trop y croire
Comment est-ce que je te reconnaîtrais ?

Nous aurions la même marque
Sur la fesse droite ?
Des petits bouts de mon cœur
Viendraient compléter le tien ?
Ta main tiendrait dans la mienne
Comme dans un vase ?

Et si c'était moi que tu attendais
Sans plus trop y croire
Comment est-ce que tu me reconnaîtrais ?

Nos éclats de rire seraient des chants anciens ?
Nos mots seraient des clès magiques
Qui ouvriraient des portes secrètes ?
Nos pieds auraient le même éventail
De ceux qui savourent tous les plaisirs ?

Et si c'était nous que nous attendions
Sans plus trop y croire
Oui et si c'était nous ?

F. (La Traversée 23/52)

11 août 2020

Romance

J'aimerai ta façon de te dévoiler
Ta façon de dire pourquoi pas ?
À tes mots...Je voudrais y croire
Et si c'était possible.

Alors je sauterai dans un train
Sans penser au lendemain
Sans prendre de valise
Vers toi, j'irai au présent.

Je traverserai des routes
Des villes et des montagnes
Je franchirai des fleuves
Rien ne m'arrêtera.

J'aurai le sourire qu'ont les enfants
Lorsqu'il viennent de faire une bêtise
Ce regard différent où tout est beau
Je me sentirai vivant plus que jamais.

Toi, tu m'attendras depuis toujours
Tu m'attendras comme une évidence
Parce que tu m'auras dit : Viens
Parce que mon cœur aura dit : Oui.

Et sur ce quai de gare
Lorsque tu me verras apparaître
Pour la première fois
Notre vie à tous les deux débutera.

F. (Extrait de "La Traversée")

Rêves.

Un jour, je n'aurai plus le temps
Le rêve se refermera devant mes yeux
Comme un coffre à jouets
Et tout ce que j'étais
Et tout ce que j'aurais pu
Comme une romance inachevée.

Un jour, toi peut-être
Tu sais, la plage déserte
La mer déchaînée
Et mes pieds qui marquent le rivage
Battu par l'écume des vagues
Et le soupçon d'une découverte.

Et mes yeux qui cherchent
Et mon cœur qui bat
Au rythme de la mer
Tu auras été entrainée par les courants
Ballottée, emportée jusqu'au rivage
Recouverte de sable, naufragée.

Et moi, qui suis habité par ce mystère
De ce rêve depuis toujours
Je tomberai sur un bout de tissu bleu
Le ciel sera de rage
Mais je creuserai, creuserai sans répit
Jusqu'à découvrir ton corps.

Sûr que je te ramènerai à la lumière
Et ma vie, elle aussi s'éveillera
Du profond sommeil dont elle se console.

F.(Extrait de "La Traversée")

Espérances.

Et puis un jour
Tu m'apparaîtras
Et je saurai que tout
Ce que j'ai écrit
N'était que pour toi
Un présage d'avenir.

Et puis un jour
Nos mains se rencontreront
Et tu sauras que tout
Ce que tu as vécu
N'était que pour vivre
Ces instants-là.

Et puis une nuit
Nos corps s'accorderont
Et nous saurons que tout
Ce que nous avons rêvé
N'était rien à côté
Du feu ardent de notre amour.

F. (Extrait de "La Traversée")

Festins

Tu es mon plus tendre mystère
Tout ce qu'en toi, je découvre
Ton infini océan, tes dunes légères
Ta voix qui murmure :
Hâte-toi lentement !

Tu es ma plus onctueuse devinette
Ton infini parfum, ta fraîcheur
Ta langueur et ton champagne rosé
Ton désir qui m'invite :
Désaltère-toi mon chéri !

Tu es mon plus délicieux secret
Tes trésors infinis, ta grâce
Ton joyau couronné
Ton corps qui rougit :
Donne ta langue au chat, mon amour !

F. (Extrait de "La Traversée")

Un jour Ordinaire.

Chaque jour le soleil se lève
Et se couche derrière l'horizon
Et personne n'y prête guère attention
Comme si cela aller de soi.

Chaque jour quelqu'un vient sur une plage
Il attend et puis s'en va
Et personne n'y prête guère attention
Comme si cela n'avait aucune importance.

Un jour, ni l'un ni l'autre n'auront lieu
Et nous serons consternés
Mais cela n'aura vraiment
Plus aucune importance.

F. (Extrait de "La Traversée")

L'orphelin.

Il écrit pour son père
Il écrit pour sa mère
Pour leur dire qui il est
Même s'ils ne le reconnaissent pas.

Il écrit sur la terre
Il écrit au ciel
Pour faire entendre sa voix
Même si le monde ne l'entend pas.

Il écrit sous la lune
Il écrit aux étoiles
Pour enfin retrouver
Le repos de son âme.

F. ( Extrait de "La Traversée")

10 août 2020

La saveur des jours.

Je ne sais même pas
Si je trouverais
Ta maison
Peur être avec de la chance
Et un peu d'expérience.

Je suis venu jusqu'a toi
Tu cueillais des fruits au jardin.

Je ne sais même pas
Si je réussirais
À ouvrir ta porte
Peut-être avec délicatesse
Et deux doigts d'adresse.

J'ai déposé mes bagages
Tu épluchais un fruit.

Je ne sais même pas
Si je saurais
M'installer chez toi
Peut-être en silence
Et un soupçon d'insouciance.

Je suis toujours là aujourd'hui
Ensemble,bous croquons des pommes
Tous les jours.

F. (Extrait de "La Traversée")

Le mépris.

Cher auteur,
Vous nous avez envoyé vos épreuves
Et nous vous en remercions
Avant tout, nous devons reconnaître que votre œuvre
Fait l'unanimité de notre comité.

Car votre écriture est si pauvre, si famélique
Vous lire, quel malaise
Vous manquez d'ampleur, de souffle épique
Vous rêvez de victor mais n'effleurez même pas Blaise.

Avec vos accords et vos rimes de foire
Vous ne vous élevez guère au-dessus du lot
Vous qui visez les étoiles et la gloire
Vous atteignez tout juste ke fond du caniveau.

Nous vous en conjurons à l'avenir
S'il vous plaît, Monsieur
Pourriez-vous réservez votre lyre
À votre entrée au royaume des cieux.

F. (Extrait de "La Traversée")

L'attente verticale.

Cher éditeur
Si vous pouviez descendre de votre estrade
Voir le monde avec des yeux ouverts
Peut-être vous souviendrez-vous
De notre conversation ?

Vous étiez en représentation
J'étais à vos pieds
Comme une étoile tombée du ciel
Je vous proposais un échange :

Offrez une voix à mon âme !
Soyez celui qui délivre
Semez mes mots à tout va !
Dansons et soyons libres.

Et depuis, j'attends votre réponse.

F. (Extrait de "La Traversée")

Au marché

Au marché de la poésie
Les éditeurs font leur comédie
Mon chef-dœuvre, qui en veut ?
Je vous le fais à bas prix
Si vous m'en prenez deux
Je vous en offre un gratuit !

La poèsie serait-elle devenue
Pûr produit de consommation ?

Au marché de la poésie
Les éditeurs se mâtent, s'épient
Ou bien s'invitent à festoyer
Sur l'argent gagné par leur auteur
Discuter jusqu'à tard autour d'un foyer
Sur leur difficile condition de labeur.

La poésie serait-elle devenue
Pûr produit de spéculation ?

Et puis, au marché de la poésie
Il y a toi, pour qui je suis le plus grand !

F. (Extrait de "La Traversée")

09 août 2020

Ecclésia.

À l'église Saint-Sulpice
Depuis l'incendie de sa grande sœur
C'est la folie les heures d'offices
Les hommes ont retrouvé leur cœur.

Sous l'œil amusé du prêtre
C'est la ruée des bénitiers
La foule des infidèles se prêtent
À toutes les religiosités.

Il sourit devant cette ferveur
Et voit ce nouveau jour venir
Comme son retour en bonne odeur
Et l'assurance de son avenir.

Maintenant, il prie et s'inquiete
Combien de temps pleuvront les dons ?
Ainsi psalmodiaient les prophètes :
À tout malheur est bon !

F. (Extrait de "La Traversée")

08 août 2020

Notre Dame.

Au chevet du grand malade
Étendue
Au bord de Seine

La masse des infidèles se pressent
Pour photographier ton corps
Abîmé

Tant de peine et d'ouvrage
Faits de main d'homme
Œuvre de Babel

Les hommes se ruent
Vers toi sans toit
Espérant l'éternel

Nous mettons tant de foi
Dans la pierre
Négligeant le cœur..

F. (Extrait de "La Traversée")

Capitale.

Ici, les gens dorment debout
Ils marchent sans savoir où ils vont
Ils s'imaginent vivre
Mais ils crèvent de ne pas respirer.

Ici, les gens piétinent
Ils attendent un taxi, un métro
Ils s'imaginent être libres
Mais plus rien ne les transporte.

Aujourd'hui de capitale
Ils n 'ont que leur peine.

Ici, les gens se font face
Ils se regardent, se parlent
Ils s'imaginent être unis
Mais ils ne s'écoutent pas.

Ici, les gens courent
Ils sont fatigués de courir
Ils s'imaginent pouvoir s'évader
Mais leur seul horizon le beton.

Aujourd'hui de capitale
Ils n'ont que leur peine.

F. (Extrait de "La Traversée")

La poésie dégagée.

Tout ce que nous serons
Tout ce que nous avons été
Et plus encore
Bien au contraire
Quoique et vice et versa

Tout ce que nous ferons
Et tout ce que nous avons raté
Malgré tout
Subséquemment
Et suivant les variation saisonnières

Tout ce que nous dirons
Et tout ce que nous avons tu
En général et en particulier
In fine
Et tutti quanti.

F. (Extrait de "La Traversée")

Pentecôte

À bord du fleuve
Circulent des péniches
Sous les arches du pont de Seine

Au loin, juillet triomphe sur sa colonne
Où jadis sa prison enchaina un roi
S'écoule l'eau verte, sombrent les lois

Pendant que la ville s'illumine
Un homme dort par terre
Et personne ne le voit

Ici, l'on peut vivre et mourir
Sous les feux de l'histoire
Ou dans l'ignorance d'un soir.

F. (Extrait de "La Traversée")

07 août 2020

Le Poète.

Il écrit de son âme
Tout ce qui le concerne
Il fredonne au désert
C'est ainsi, voilà tout.

L'oiseau chante
Le lion rugit
Il accouche des mots
C'est sa nature.

Le monde est plein
De fureur et d'envie
Il se nourrit de silence
De beauté invisible.

Il poursuivra son œuvre
Jusqu'au bout du chemin
Aujourd'hui ou demain
Il vous donne rendez-vous.

F. (Extrait de "La Traversée")

06 août 2020

La Gare.

La gare est une flamme
Chancelante
Son beffroi suspendu
Égrène les heures
Chante la douleur
Du temps perdu.

Par ici, le temps s'agite
Un peu trop loin, un peu trop vite
Étendus, on se butine
Délicieusement.

La gare est un fauve
Qui dévore ses voyageurs
Éperdus
Les tours de verre
Renvoient sur la terre
Leurs courses folles.

Par ici, le temps s'agite
Un peu plus loin, un peu plus vite
Et mon corps sur ton corps
Danse langoureusement.

La gare est une île
Désespérante
Elle vit au rythme de ses flots
Qui entrent, qui sortent
Au son strident qui l'exhorte
D'un rail à l'autre.

Par ici, le temps s'agite
Un peu plus loin, un peu plus vite
Et mon cœur contre ton cœur
Tambourine bienheureux.

F. (Extrait de "La Traversée")

La voix du trône.

Je les aimais tous l'un l'autre
Sans distinction comme ils étaient
Je leur avais tout donné
Ils n'avaient plus qu'à vivre leur présent
Tels qu'ils le souhaitaient.

Mais qu'ont-ils fait ?
Ils ont tué en mon nom.

Je les aimais tous l'un l'autre
Ils étaient tous mes enfants
Ils n'avaient plus qu'à s'aimer
S'aimer eux-même
S'aimer l'un l'autre

Mais qu'ont-ils fait ?
Ils se sont fait la guerre en mon nom.

Je leur avais confié la terre en partage :
Prenez en soin
La nature est une, indivisible
Soyez bons avec tous
Comme étant membre de votre corps.

Et qu'ont-ils fait ?

F.

05 août 2020

La voix au chapitre.

Il faut que je vous prouve
Que je vis encore et encore
Il faut que je me batte face à vous
Pour que vous deviniez qui je suis ?

Combien de temps
M'aurez-vous près de vous ?
Et quel sera le prix de la liberté
Trente écus ?

C'est assez, vous jugez
Vous condamnez
Vous répétez indéfiniment vos actes
Aveugles que vous étes !

Ne soyez pas surpris
Lorsque vous me verrez disparaître
Je reviendrais
Et vous serez cueillis comme des roses !

F.

Ecce homo.

Nous pensons que la vie est un grand cirque
Mangeons, buvons car demain nous mourrons
Mais nous nous trompons

Nous oublions que la vie s'écoule
Et qu'un jour viendra le jugement
De toutes choses

Nous pensons pouvoir feindre l'ignorance
Et avoir droit à une seconde chance
Mais nous nous trompons

Nous oublions que nous serons jugés
Non pas par un juge
Mais par nos propres paroles

Nous pensons que nous serons épargnés
Car nous aurons pris soin de ceux que nous aimons
Mais il nous l'a dit : Aimez vos ennemis !

Nous oublions que lorsque nous nous croirons
En paix et en sureté
Une grande ruine s'abattra sur nous.

F.

Ellipse.

Lorsque tu sauras aimer la vie telle qu'elle se présente
Dans ses coups durs comme dans ses joies
Lorsque tu sauras en apprecier chaque instant
Sans une pensée avide ni questionnement vain

Lorsque tu sauras vivre simplement
Avec pour seule ambition, la quête de ton chemin
Lorsque tu sauras que seule la richesse du cœur est inépuisable
Et que tu te sentiras riche quoique démuni

Lorsque tu sauras choisir de ne rien désirer (au delà du nécessaire)
Un toit, de la nourriture et le vêtement
Lorsque tu sauras reconnaître que tu n'as rien apporté à ce monde
Et que tu n'en emporteras rien

Alors seulement, tu le rencontreras.

F.

04 août 2020

Sous le soleil.

On aperçoit une masse en mouvement
Un métal qui scintille d'un éclat
Et l'on entend le schlack d'un outil
Qui éventre la terre

Sa naissance déchira sa mère
Effraya son père

On distingue un corps qui se penche
Et de grosses mains qui arrachent les mauvaises herbes
L'homme ne ménage pas sa peine
Il sait que la vie est faite de sang et d'eau

Il n'était pas le bienvenue entre eux
Il était devenu la source de leur tourment

L'homme baisse la tête sur la terre
On dirait qu'il lâche quelques mots
Ses mains se joignent
Et il fait ce que personne ne lui a jamais appris

La nuit sa mère devenait hystérique
Son père battait sa mère

L'homme à genoux creuse des trous
Il attrape les jeunes plants un à un
De ses grosses mains de géant
Et il les blottit dans le sol

Seul dans son lit
Il avait grandi en pleurant

L'homme arrose ses plantations
Souriant, il sait qu'il veillera sur elles
Jusqu'à ce qu'elles lui donnent du fruit
Les fruits du renouveau et de l'espérance.

F.

Itinérance.

D'où venons-nous depuis ce présent ?
Qu'avons-nous traversés pour être là ?
Des deserts, des oasis, des fleuves ?

Que transportons-nous du passé ?
Qu'avons-nous abandonnés à la vie ?
Des étreintes, des silences, des furies ?

Que sommes-nous derrière nos mots ?
Quelle est notre part de vérité ?
D'arrogance, de sincérité, de folie ?

À quoi jouons-nous ?
Combien avons-nous de masque ?
En trompe l'œil, en illusion, en forfaiture ?

Où allons-nous désormais ?
Vers quel but tendons-nous nos âmes ?
Une félicité, une paix, une férocité ?

Quoiqu'il en soit
De nous, il ne restera
Que l'amour.

F.

Jugement.

Il est debout devant son juge
Debout et toujours fier, arrogant
Impossible de se taire
Il faut qu'il parlemente

Il n'a rien à dire pour sa défense
Il a agi comme ils ont tous fait
Puisqu'il ne pouvait pas les prévenir
Il s'est vautré avec eux

Il est descendu comme un astre
Chutant du ciel sur la terre
S'ils oubliaient leur créateur
Il ne serait pas le premier

Il n'a rien à dire pour sa défense
Il plaide coupable
Le bien et le mal ne sont-ils pas nécéssaires
À la bonne marche de l'univers ?

Job n'a-t-il pas retrouvé au centuple
Ce qu'un Lion lui avait dévoré ?
À cet instant, sa langue lui brûle
Il n'est plus qu'un brasier

Ces actes sont passés au crible
Au feu purificateur
Son Juge fait un geste terrible
Et amende de soufre ce qui reste.

F.

03 août 2020

Mater dolorosa

Que la terre l'éprouve
Qu'elle lui offre sa rudesse
Qu'elle assèche son sein

Que la terre l'érode
Qu'elle l'use jusqu'à la corne
Qu'elle avale son corps

Que la terre le réduise
Jusqu'à la moelle
Qu'elle s'abreuve de son sang

Que la terre l'enterre
De l'alpha à l'oméga
Sans plus de répit.

F.

Poussière.

Être ce que vous ne pouvez garder
Une miette sous vos tables
Être ce que vous ne voulez regardez
Un haillon, un misérable

Être ce que vous négligez
Un grain de votre peau
Être ce que vous abandonnez
Une source d'eau

Être ce qui vous atteint
Cette blessure au cœur
Être cette lumière qui s'éteint
Et emporte avec elle, la douleur.

F.

L'homme sans nom.

Il nous avait prévenu :
Comme je partirai, je reviendrai
Oui, je reviendrai
Lorsque vous aurez oublié mon nom !

Fiers, nous avions dit :
Non ! S'il faut nous nous battrons
Jusqu'aux derniers
Tu ne nous quitteras point !

Arrière de moi, faux-frères !
Et ses mots nous avaient brisés
Comme du verre
Nous clouant avec les vauriens !

F.

43°09N 5°57E

Vogue mon fils, vogue
Prends le large
Retourne à la source
Laisse derrière toi
Ce monde, ces hommes trop durs
Pour ton cœur si tendre...

Vogue mon fils, vogue
J'aurais tant voulu être là
Te tenir, te réchauffer de mes bras
Empêcher l'irréparable
Je te demande pardon
De ne pas avoir su assez t'aimer...

Vogue mon enfant, vogue
Entre dans l'azur
Tu y as ta place
Parmi les anges...

F.

La voix de l'ange.

Écoute-moi
J'ai entendu tes cris
J'ai vu tes pleurs
Non, je ne t'ai pas abandonné !

Je suis là dans chacune de tes douleurs
Je suis là dans chacune de tes larmes
Mon cœur saigne au même sang
Oui, pleure soulage ton cœur !

Accepte qui tu es
Sache que je serai avec toi chaque jour
Ne recule pas devant la vie
Seul l'amour guérit !

F.

Le Jardin.

Le jardin est là
Et son cerisier blanc
Avec son petit air de fête
Et ses branches qui penchent
Qui s'agitent dans le vent.

Et toi ?

Le jardin est là
Et sa rivière chuchotante
Avec son petit air de fête
Et son flot qui s'entête
Qui s'agite dans son lit

Et toi, qu'as-tu fait ?

Le jardin est là
Et sa balancelle qui danse
Avec son petit air de fête
Et son équilibre instable
Qui t'émeut doucement

Et toi, qu'as tu fait de ce temps d'insouciance ?

F.

Mario des étoiles.

Personne n'a jamais su les raisons
Qui m'ont emmené dans la rue
Certain baissent la tête
De peur de contracter une maladie

D'autres plus encore
N'hésitent pas à m'insulter
Pauvre SDF. !
Mais je n'ai que faire de leur pitié

J'ai loué domicile sur le parvis de l'église
Et chaque nuit lorsqu'ils referment les portes
Dehors, je m'étends tout contre
Seul dans mon sommeil, je rêve aux étoiles

Ce matin la ville s'esclaffe
Sur le parvis, il y a des bougies
Sur le parvis, il y a des fleurs
Il y a des centaines de mots

Ce matin, la ville se réveille
Avec un grand vide dans le cœur
Mais où est Mario ?
Il a rejoint les étoiles !

F.

Atlas.

Il y a bien quelques pages
Qui amusent la galerie
Un siècle d'otage

Quelques vers, quelques rimes
Saccagés en moquerie
Un siècle en sourdine

Ça débute tout d'un coup
Une rafale de mitraille
Des siècles debout

Ses pieds trébuchent
Et la voûte défaille
Ô le siècle d'embûches !

F.

En aparté.

Mieux vaut ignorer
Faire comme si
Rien n'était véridique
Encore des paroles en l'air

Nier les évidences
Encore des mots sans issue
Rien qu'un mythe désuet
Une bande d'arrêt d'urgence

Le peuple ne pourra rien nous reprocher
Sûr, nous ne serons pas coupables
Nous serons jugés victimes des circonstances
Ayons confiances en nos certitudes.

F.

La somme de nos bonheurs

Nos vies en pot, en impôt, en dépôt
Nos comptes en euro, en agneau
Nos états en filet, en cornet, en giga
Nos trésors en carat, en extra

Nos vies en gramme, en litre, en lard
Nos richesses en titre en dollar
Nos sentiments en glaçon, en soupçon, en verre
Nos biens en loyer, en bâti, en terre

Nos vies en palette, en canette, en jetable
L'espoir en recyclable, en équitable
Nos amours en pack, en surgelé
Un bonheur prêt à consommer ?

F.

Souvenir.

Faire tinter la cloche
Qui garde l'entrée
En tirant sur la chaine
Se souvenir de sa voix

Franchir le portillon de bois
Qui s'ouvre
En miaulant sur ses gonds
Se souvenir de son sourire

Traverser le jardin
Comme un témoin silencieux
De sa présence invisibles
Se souvenir de sa passion

Faire crisser l'allée de gravillon
En suivant son ombre
Qui file à pas de félin
Se souvenir de ses silences

Entrer dans la maison
Et subir le choc
Partout des pièces vides
Se souvenir de son dénuement

Ressortir de la maison
Et subir un second choc
Il est là partout, où les yeux se posent
Se souvenir de son amour.

F.

Une fleur.

Il était une fois une fleur
Éclose en une nuit
Qui s'est épanouie dans ton jardin
Parce qu'elle s'y trouvait bien

Depuis chaque matin, tu l'admires
Ton cœur est touché par sa beauté
Tant et si bien que tu la desires
Rien que pour toi

Alors un jour, tu es venue
Pour l'arracher de terre
Et l'enfermer dans ta maison
Rien que pour toi

Elle est devenue ta fleur
Une fleur transplantée dans un pot
Disposée près de ton lit
Rien que pour toi

Mais dès le premier matin
Tu l'as vu dépérir
Ton cœur blessé s'est ouvert
Et tu as entendu :

Si tu voulais m'aimer
Il fallait me laisser dans ton jardin
Car je ne suis belle que libre
Dans la nature auprès des autres fleurs.

F.

01 août 2020

Théo.

Théo grandit comme un arbre
Il étend ses bras et ses jambes
Au soleil

Théo rayonne comme une fleur
Il offre son parfum au vent
Et à tous son sourire

Théo est comme un ange
Il croit tout, espère tout
Et jamais, il ne soupçonne le mal

La vie de Théo est un jeu
Une grande récré
Théo, où te caches-tu ?

F.

Jusqu'au ciel ?

On peut bosser comme un âne
Suer, donner tout ce qu'on a
Amasser de l'argent jusqu'au ciel
Et même possèder la terre entière

Un jour on se lève et tout s'écroule
On croyait avoir du temps
Ne rien avoir à craindre
Mais non, la maladie est bien là

Alors tout nous semblent vains
On ne peut pas changer de vie
Et maintenant qu'elle s'effrite
On prend conscience de sa valeur.

F.

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