28 juin 2021

Bien sûr...

Bien sûr qu'il y a des cris, des révolutions, des guerre civiles
Que les montagnes s'écroulent sur des innocents
Que la folie, les tourments dévastent des villes
Tout compte fait, nous pesons si peu dans le flot du sang.

Bien sûr qu'il y a de la souffrance, du malheur sur la terre
Que notre temps ressemble parfois à une marche infernale
Que l'Homme s'acharne à vouloir se satisfaire
Au mépris de toute dignité, civilité, morale.

Bien sûr que rien ici-bas ne s'obtient sans contre-partie, sans difficultés
Que chaque victoire, chaque réussite est le fruit de la persévérance
Quelle serait le sel de nos vies sans cette fatalité ?
Et que retiendrait-on au soir de tirer notre révérence ?

F.

17 mai 2021

La Marche au Bonheur

Dans les premiers temps de marche, Simon-pierre sentit les battements de son cœur. Il marchait au bord d'un canal, qui le ménerait droit au bonheur pensait-il. Les eaux étaient vertes et bleues. Elles s'écoulaient lentement comme figées. Son esprit échaffaudait des plans pour son avenir.
Une petite brise d'air fit ondulé l'eau. Simon-pierre en sentit son souffle sur sa peau. La route à ce point là obliquait sur la droite, et longeait une forêt. Les branches des arbres dansaient dans le ciel, comme de grands pinceaux de couleurs. Le ciel virait bleu-gris, et par delà le canal des près verts s'étendaient à la ronde. La route poursuivait son trajet, plat, et monotone.

Dans un second temps, Simon-pierre observa un ballet d'oiseaux qui volettaient autour de lui. Tous les cents mètres scintillaient des échelles de secours rouges, en cas de noyade. Le canal n'était pas navigable. Il servait pour transporter le trop plein du fleuve, et éviter les innondations de la ville lors des grandes crues. Les échelles étaient incrustés dans la parois de béton du canal. Elles démarraient depuis son rebord pour plongés dans ses eaux glacés.
Le rebord ne mesurait pas plus un mètre, son sommet était arrondi. Il étaient constituait de moellon de pierre assemblés, et jointés l'une sur l'autre. Les mousses rongeaient la pierre, et la noircissaient. Des touffes d'herbes folles poussaient un peu partout, sur les pentes du canal, sur le chemin de halage, et certaines sur le rebord de couronnement. Le paysage était sombre, simon-pierre ressentit la pesanteur de ses pieds sur le chemin. Ses pas qui résonnaient lourdement. Quelques branches mortes glissaient silencieuses sur son passage.

Au bout d'un tiers temps, Simon-pierre se vit flottant dans l'eau du canal. Il aurait été si facile de mettre fin à tout cela. À cette marche lancinante et vaine.
L'attraction de cette eau ondoyante, du rougeoiement des échelles. Il aperçut deux canards au col vert qui barbottaient sur la rive. Libres et Inséparables, furetant de ci, de là, mais toujours se rejoignant, se croisant.
À cet endroit, le rebord de pierre stoppait net sa course, pour laisser place à un garde-corps métallique bleu indigo, fait de tubulure ronde. Trois élément en demi-lune s'avançaient au dessus de l'eau dans laquelle les lisses se reflétaient, dansantes et sages.
Simon-pierre s'accouda un instant au garde-corps, il découvrit son ombre effrayante dans l'eau paisible.
Quel est donc cet ombre qui me domine? Elle ressemblait à un ogre affamé, affamé de désirs.
La route parallèle au canal prenait un nouveau virages, et l'on apercevait le toit des premières maisons. Devant lui, s'étalait la ville qui remplissait la plaine, de toutes ses promesses dorées.

Dans les derniers temps, Simon-pierre dû quitter les bords du canal. Les prairies faisaient place à des masse de beton, de verre et d'acier. L'horizon avait disparu. Il se retrouva frileux aux milieu d'une artère rectiligne, sous des panneaux lumineux, parmi une foule de gens qui courraient en tous sens. Il marcha dans la ville qui l'absorba avec toutes ses illusions, ses passions, et ses folies. Il participa à l'agitation ambiante, se noya de bruits, et de fureur. Il disparut complétement lui-même.

On ne connait jamais son bonheur. On le voit pourtant qui défile devant nos yeux. On croit qu'il est un but à atteindre, un état statique de béatitude. On se fourvoie.
Le bonheur est présent chaque instant, invisible mais bien présent. En dehors de toutes contingences.  Ici, dans les battements de votre cœur, la pesanteur de vos pieds sur le sol, le souffle de l'air sur votre peau. Voilà où se trouve le bonheur !

F. (16/05/2021)

11 avril 2021

JUGEMENT

Il est debout devant son juge
Debout et toujours fier, arrogant
Impossible de se taire
Il faut qu'il parlemente

Il n'a rien à dire pour sa défense
Il a agi comme ils ont tous fait
Puisqu'il ne pouvait pas les prévenir
Il s'est vautré avec eux

Il est descendu comme un astre
Chutant du ciel sur la terre
S'ils oubliaient leur créateur
Il ne serait pas le premier

Il n'a rien à dire pour sa défense
Il plaide coupable
Le bien et le mal ne sont-ils pas nécessaires
À la bonne marche de l'univers ?

Job n'a-t-il pas retrouvé au centuple
Ce qu'un Lion lui avait dévoré ?
À cet instant, sa langue lui brûle
Il n'est plus qu'un brasier

Ces actes sont passés au crible
Au feu purificateur
Son Juge fait un geste terrible
Et amende de soufre ce qui reste.

Ke. (Pensées sans importance 13/13).

TESTAMENT

Je les aimais tous l'un l'autre
Sans distinction comme ils étaient
Je leur avais tout donné
Ils n'avaient plus qu'à vivre leur présent
Tels qu'ils le souhaitaient.

Mais qu'ont-ils fait ?
Ils ont tué en mon nom

Je les aimais tous l'un l'autre
Ils étaient  tous mes enfants
Ils n'avaient plus qu'à s'aimer
S'aimer eux-même
S'aimer l'un l'autre

Mais qu'ont-ils fait ?
Ils se sont fait la guerre en mon nom

Je leur avais confié la terre en partage :
Prenez en soin
La nature est une, indivisible
Soyez bons avec tous
Comme étant membre de votre corps

Et qu'ont-ils fait ?

Ke. (Pensees sans importance 12/13)

ECCE HOMO

Nous pensons que la vie est un grand cirque
Mangeons, buvons car demain nous mourrons
Mais nous nous trompons

Nous oublions que la vie s'écoule
Et qu'un jour viendra le jugement
De toutes choses

Nous pensons pouvoir feindre l'ignorance
Et avoir droit à une seconde chance
Mais nous nous trompons

Nous oublions que nous serons jugés
Non pas par un juge
Mais par nos propres paroles

Nous pensons que nous serons épargnés
Car nous aurons pris soin de ceux que nous aimons
Mais il nous l'a dit : Aimez vos ennemis !

Nous oublions que lorsque nous nous croirons
En paix et en sureté
Une grande ruine s'abattra sur nous.

Ke. (Pensées sans importance 11/13)

ILLUSTRE INCONNU

Nous voilà tous réunis autour de toi.
De toi que savons-nous ? Des mots que tu nous as laissés en partage, des trois fois rien.
Nous t'aimons si fort, notre cher disparu.
De là-haut tu nous contemples. Tu vois, ta famille au grand complet est là.

Ton épouse d'abord, pleins de larme depuis qu'elle a appris ton décés.
Elle pleure et dit qu'elle ne t'oubliera jamais, que tu étais unique, et qu'en toi elle a toujours su que tu deviendrais cet illustre inconnu*.

Elle dit aussi que tu rendais sa vie impossible, à toujours vouloir vivre l'instant présent comme une grande récréation,
À toujours vouloir fuir les ornières du quotidien, à inventer des jeux, des folies.

Elle dit surtout qu'elle regrette de t'avoir abandonné pour un autre homme.
Enfin d'autres hommes, elle n'a pas trouvé plus belle ni plus verte la prairie d'à côté.

Elle dit enfin, qu'elle a été folle de penser qu'elle trouverait l'homme parfait, l'homme qui fermerait sa gueule devant ses propres désirs de domination, de castration, de frustration.

Maintenant dans ses habits de deuil, elle n'est plus que bois sec.
Elle fait son mea-culpa mais cela n'a plus d'importance pour toi.

Tes fils sont là aussi !
Eux aussi ont des larmes, mais des larmes de rage. Ils ont la rage de leur jeunesse. C'est facile de s'en prendre à ses racines.
C'est la vie qui nous traverse de génération en génération. Ils pleurnichent, t'accusent,
"tu aurais pu être un meilleur père..."
Tu aurais pu leur donner plus, et tant et plus. Ils ne sont pas satisfaits de ce qu'ils ont reçu, de ce qu'ils sont, de leur destin, d'être là.
Tu leur as donné la vie. N'est-ce pas assez ?
Les rejetons veulent dévorer le corps qui les a créer.

Je sais ce que tu aurais dit :
Ainsi va la vie, la jeune génération pousse l'ancienne au tombeau. À vous maintenant de reprendre le flambeau, et surtout de ne pas vous tromper de colère. Un jour viendra et vous comprendraient les folies, les illusions de la jeunesse. À chacun son tour !

Et tu aurais conclu :
Vivez! Et soyez prêt à rendre des comptes personnellement pour chacun de vos actes. Ne perdez pas de temps en vaines querelles. Le temps prend la fuite devant nos pas. Vivez votre rêve. Cherchez un bonheur simple. Éloignez-vous de ce qui brille, du tape à l'oeil.
Ne laissez personne ni rien pervertir ce que vous avez de plus précieux: Votre cœur.

Ke. (Pensées sans importance 10/13)

08 avril 2021

FAITES QUELQUE CHOSE

Faites quelque chose d'essentiel
Attachez-vous à une femme
Et votre ciel prendra des couleurs de fête
De fête étourdissante et nue

Rassurez-la
Par vos attentions de chaque instant
Des caresses, de tendres intentions
Qui confondront le monde

Chouchoutez-la
Donnez lui toujours la première place
Son souffle près de vous
Sera une bénédiction.

Ke. (Pensées sans importance 9/13)

01 avril 2021

ITINÉRANCE

D'où venons-nous depuis ce présent
Qu'avons-nous traversés pour être là
Des déserts, des oasis, des fleuves ?

Que transportons-nous du passé
Qu'avons-nous abandonnés à la vie
Des étreintes, des silences, des furies ?

Que sommes-nous derrière nos mots
Quelle est notre part de vérité
D'arrogance, de sincérité, de folie ?

À quoi jouons-nous
Combien avons-nous de masque
En trompe l'œil, en illusion, en forfaiture ?

Où allons-nous désormais
Vers quel but tendons-nous nos âmes
Une félicité, une paix, une férocité ?

Quoiqu'il en soit
De nous, il ne restera
Que l'amour.

Ke. (Pensées sans importance 8/13).

PENSÉES

I. Ne laissez pas en chemin ce que vous étes.

II. Ne pensez pas que les autres changeront pour vous.

III. Aucun sacrifice ne vaut la peine.

IV. La vie humaine ? Beaucoup de bruit pour rien.

V. La vie est une montagne russe. La joie, la tristesse ne sont que des vagues qui passent en vous. Une fois retirées, vous étes toujours le même.

VI. N'abondonnez pas vos rêves, vos désirs d'enfant lorsque vous aurez tout perdu, c'est vers eux que vous vous retournerez.

VII. La vie vous donne tout et vous reprend tout.

VIII. Entre le sentiment d'amour et de haine, il n'y a rien. Ceux qui vous aiment aujourd'hui, demain vous voudront mort.

IX. La jalousie veut dire : "J'ai peur de te perdre, rassure-moi".

X. On peut naitre dans un milieu doré ou bien dans un milieu hostile. On peut naître et ne pas être le bienvenue.

XI. La vie est une roue qui parfois tourne à l'envers.

XII. Tout ce que vous étes, ne fait pas beaucoup de poids. Alors aimez, la vie est belle maintenant.

XIII. Si la vie vous bouscule, c'est que vous en avez besoin pour avancer, changer, vous transformer.

XIV. Nous avons tous une parcelle du ciel en nous.

XV. Quoi que vous fassiez, faites le bien. Faites le entièrement. Vivez les choses à fond, profondément jusqu'au bout.

XVI. Le rire brise bien des portes, et libère bien des prisons intérieures.

XVII. Tout ce que vous apprenez d'autres l'ont appris avant vous. Il n'y a rien de nouveau ici-bas.

XVIII. Les sentiments humains sont les mêmes depuis des siècles.
Nous ne changeons pas, nous perdons la mémoire de ce que nous sommes.

XIX. Vivez le présent au présent. Ne faites pas de grand projet, vous ne savez pas de quoi demain sera fait.

XX. Ne jugez personne. Chacun porte sa charge.

Ke. (Pensées sans importance 7/13)

LE TEMPS

I. PILE.
Le temps est un grand médicament. Il soigne toutes les blessures, mêmes les plus profondes. La patience aussi.
Un jour le chagrin disparait remplacé par une nouvelle joie. Ce qui nous a blessé n'a alors plus d'effet sur nous.
Notre cœur s'ouvre à nouveau, prêt pour une nouvelle naissance.
C'est ainsi qu'est le temps, dans sa grande bénédiction.

II. FACE.
Le temps est un grand médicament, mais il y a des blessures qui ne guérissent jamais.
Des coups invisibles qui impriment l'âme, bien plus profondément que toutes les blessures corporelles.
La victime ne connait pas la patience.
Chaque jour, elle est soumise à cette blessure qui se réactive. Elle devient folle devant un chagrin qu'elle ne maîtrise pas.
Elle ne connaît pas de répit face à cette situation de son passé.
La victime inconsciemment à tendance à reproduire les mêmes schémas devant ses bourreaux. Elle devient innocente victime crucifiée.
C'est ainsi qu'est le temps qui donne à chacun soit bien ou soit mal, indistinctement.

Ke. (Pensées sans importance 6/13)

24 mars 2021

LES SENS

Pendant que tu te plains
La vie te passe sous le nez
Tu ris, tu pleures, tu geins
Mais si tu ne choisis pas un chemin
C'est lui qui te choisira
Alors tu traverseras un désert
Ton propre abandon.

Lorsqu'une fleur fane
Une autre nait plus loin
C'est ainsi que la nature
Se régénère sans fin
Il en va de même pour ton cœur
Qui comme un lac asséché
Ne demande qu'à se remplir de nouveau.

Ke. (Pensées sans importance 5/13)

UNE CASE

Il y aura toujours quelqu'un pour vous mettre dans une case, pour vous coller une étiquette, pour vous faire croire qu'il vous connait mieux que vous-même.
Il y aura toujours quelqu'un qui paraîtra plus intelligent, plus malin ou plus digne que vous-même.
Celui-ci viendra dans votre sein, pour vous marcher sur la tête, en vous faisant croire que c'est avec une grande affection.
Il prétendra que c'est pour votre bien et le bien de tous.
Sûr, il y aura toujours quelqu'un pour cela.
Quelqu'un qui voudra vous transformer, vous soigner de vous-même. Comme si vous étiez l'unique porteur d'un virus et qu'il fallait que vous en soyez guéris.
Effectivement, un jour vous serez sauvés, vous reposerez en paix et l'humanité avec !

Ke. (Pensées sans importance 4/13)

18 mars 2021

LES MOTS DE L'ANGE


Écoute-moi
J'ai entendu tes cris
J'ai vu tes pleurs
Non, je ne t'ai pas abandonné !

Je suis là dans chacune de tes douleurs
Je suis là dans chacune de tes larmes
Mon cœur saigne au même sang
Oui, pleure soulage ton cœur !

Accepte qui tu es
Sache que je serai avec toi chaque jour
Ne recule pas devant la vie
Seul l'amour guérit !

Ke. (Pensées sans importance 3/13)

DE TOUTES PARTS

Il ne sera pas ton canot
Non, il faudra nager seule
Ton passé ne regardera que toi
Il ne sera pas ta bouée
Tandis que tu prendras l'eau
De toutes parts.

Il ne sera pas non plus ton remontant
Non, il faudra lutter seule
Ton fardeau, tu devras le porter toi-même
Il ne sera pas ton tuteur
Tes actes, il faudra les assumer
De toutes parts.

Mais il sera celui que tu n'attendais plus
Oui, celui qui bousculera tes certitudes
Ton ciel scintillera
Il sera celui qui t'offrira des ailes
Des ailes d'évasion, de liberté
De toutes parts.

Ke. (Pensées sans importance 2/13) 

RECONNAISSANCE

Parfois, quelqu'un vous traverse, vous marque. Et vous ne savez pas pourquoi.
Il prend une place en vous, se loge en douceur, sans que vous y preniez garde.
Et puis, vous sentez quelque chose, là qui vous pince, qui vous mord, lorsque vous songez à lui.
Une chaleur indéfinissable. Le temps est suspendu et vous n'étes plus présent au monde.
Vous étes comme absorbés par cet autre dont vous ne connaissez rien.
Et malgré tout, vous sentez une accalmie au fond  de vos tempêtes intérieures. Une sorte de paix, de reconnaissance* bienheureuse.
Au sortir de votre petit nuage, vous étes certains que des petits liens invisibles vous relient et vous font du bien.
Quelle étrange et agréable sensation dans ce monde en furie...!

Ke. (Pensées sans Importance 1/13)

17 février 2021

L'Ensorceleuse

C'est une offrande
À l'azur éternel
Posée sur l'autel
De crêtes gourmandes.

C'est une promesse
Du fond des âges
Le flot sauvage
D'un feu d'ivresse.

C'est une fêlure
Aux rives-cendres
Le joyau tendre
D'une île clandestine.

Ke. (Le vertige des mots 26/54)

16 février 2021

SAN-FRANCISCO

Ils roulaient vers 'cisco
Ils lâchaient les chevaux
Libres, ils brûlaient comme chandelles.

Chérissant l'instant de vie
Sur la route de leurs envies
Soudain trois mots : Tu es belle !

Elle fond. Sa main glisse sur sa cuisse
Et son sourire s'esquisse
La décapotable se contente de descendre.

Hé trésor, regarde devant toi !
Non, arrêtons nous plutôt là
San-Francisco peut bien attendre !

F. (Le vertige des mots 14/54)

15 février 2021

Hikikomori (2)

Instant III.
Papiers, brindilles dans l'âtre s'ordonnaient.
Une, deux, troix allumettes s'enflammaient.
La fumée dans la cheminée s'élevait.
Les bûches dans le foyer pétillaient.
Les flammes rougeoyantes dansaient.
La chaleur se propageait.
Le chaton près du feu se réchauffait.

Instant IV.
La table ensevelie d'écrits ployait.
Le temps sous la plume se suspendait.
Les signes sur la page s'harmonisaient.
Sur un fil les feuillets sèchaient.
Les bouteilles à parchemin patientaient.
Hors du tumulte, la paix règnait.
Le chaton sur les genoux ronronnait.

F. ( Le vertige des mots 52/54)

01 février 2021

Le poète à sa page

Trempe ses doigts dans sa plaie
Tremble devant l'immensité qu'il perçoit
Trace des signes en forme d'arabesque
Terrasse ses démons.

Tangue de-ci delà sur sa chaise d'étoffe
Tire quelques plans sur la comète
Trébuche sur un mot
S'accroche à son étoile.

Des mots qui viennent le mordre
Mordre ses chairs, mordre son cœur
Des mots obsessionnels
Jusqu'au mot de trop, le mot de la fin.

F. ( Le vertige des mots 50/54)

La poudre d'escampette

Fuyez donc cet homme !
Pendant qu'ils amassent des sommes
Lui a vendu son âme aux mots.

À ce venin qui empoisonne
À ce destin qui emprisonne
Il est atteint par tout les maux.

Est-il condamné à descendre
À ne vivre que des cendres
Qu'il sème sur son passage ?

Évaporant ce qu'il enflamme
Transcendant corps-cœur-âme
Au large, il délivre son message.

F. (Le vertige des mots 48/54)

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