17 mai 2021

La Marche au Bonheur

Dans les premiers temps de marche, Simon-pierre sentit les battements de son cœur. Il marchait au bord d'un canal, qui le ménerait droit au bonheur pensait-il. Les eaux étaient vertes et bleues. Elles s'écoulaient lentement comme figées. Son esprit échaffaudait des plans pour son avenir.
Une petite brise d'air fit ondulé l'eau. Simon-pierre en sentit son souffle sur sa peau. La route à ce point là obliquait sur la droite, et longeait une forêt. Les branches des arbres dansaient dans le ciel, comme de grands pinceaux de couleurs. Le ciel virait bleu-gris, et par delà le canal des près verts s'étendaient à la ronde. La route poursuivait son trajet, plat, et monotone.

Dans un second temps, Simon-pierre observa un ballet d'oiseaux qui volettaient autour de lui. Tous les cents mètres scintillaient des échelles de secours rouges, en cas de noyade. Le canal n'était pas navigable. Il servait pour transporter le trop plein du fleuve, et éviter les innondations de la ville lors des grandes crues. Les échelles étaient incrustés dans la parois de béton du canal. Elles démarraient depuis son rebord pour plongés dans ses eaux glacés.
Le rebord ne mesurait pas plus un mètre, son sommet était arrondi. Il étaient constituait de moellon de pierre assemblés, et jointés l'une sur l'autre. Les mousses rongeaient la pierre, et la noircissaient. Des touffes d'herbes folles poussaient un peu partout, sur les pentes du canal, sur le chemin de halage, et certaines sur le rebord de couronnement. Le paysage était sombre, simon-pierre ressentit la pesanteur de ses pieds sur le chemin. Ses pas qui résonnaient lourdement. Quelques branches mortes glissaient silencieuses sur son passage.

Au bout d'un tiers temps, Simon-pierre se vit flottant dans l'eau du canal. Il aurait été si facile de mettre fin à tout cela. À cette marche lancinante et vaine.
L'attraction de cette eau ondoyante, du rougeoiement des échelles. Il aperçut deux canards au col vert qui barbottaient sur la rive. Libres et Inséparables, furetant de ci, de là, mais toujours se rejoignant, se croisant.
À cet endroit, le rebord de pierre stoppait net sa course, pour laisser place à un garde-corps métallique bleu indigo, fait de tubulure ronde. Trois élément en demi-lune s'avançaient au dessus de l'eau dans laquelle les lisses se reflétaient, dansantes et sages.
Simon-pierre s'accouda un instant au garde-corps, il découvrit son ombre effrayante dans l'eau paisible.
Quel est donc cet ombre qui me domine? Elle ressemblait à un ogre affamé, affamé de désirs.
La route parallèle au canal prenait un nouveau virages, et l'on apercevait le toit des premières maisons. Devant lui, s'étalait la ville qui remplissait la plaine, de toutes ses promesses dorées.

Dans les derniers temps, Simon-pierre dû quitter les bords du canal. Les prairies faisaient place à des masse de beton, de verre et d'acier. L'horizon avait disparu. Il se retrouva frileux aux milieu d'une artère rectiligne, sous des panneaux lumineux, parmi une foule de gens qui courraient en tous sens. Il marcha dans la ville qui l'absorba avec toutes ses illusions, ses passions, et ses folies. Il participa à l'agitation ambiante, se noya de bruits, et de fureur. Il disparut complétement lui-même.

On ne connait jamais son bonheur. On le voit pourtant qui défile devant nos yeux. On croit qu'il est un but à atteindre, un état statique de béatitude. On se fourvoie.
Le bonheur est présent chaque instant, invisible mais bien présent. En dehors de toutes contingences.  Ici, dans les battements de votre cœur, la pesanteur de vos pieds sur le sol, le souffle de l'air sur votre peau. Voilà où se trouve le bonheur !

F. (16/05/2021)

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