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18 août 2020

L'envol.

Elle l'attendra au bord de sa fenêtre
S'enrhumera au vent frais d'automne
À guetter ses pas, son grelot
Le saluera d'un revers de la main

Lui ouvrira son logis de bric et de broc
Le recevra en déshabillé bleu vaporeux
S'armera de patience tandis qu'avec insouciance
Il salira son tapis de ses souliers boueux

L'emportera aux sons du pipeau
Sous une lune incandescente et nue
Valseront avec entrain parmi les étoiles
Tangueront d'un bord à l'autre

Son logis deviendra île deviendra eux
Deviendra phare dans la tempête
L'éternité soupera à leur table
Ils sémeront mille soleils de feu.

F. (La Traversée 31/52)

Les désirs de Lou.

Elle voudrait être sa chambre
Pour être seule avec lui
Être son miroir
Pour enfin découvrir son corps

Elle aimerait être son lit
Pour se lover contre lui
Être son oreiller
Pour goûter à sa nusue sucrée

Elle rêve d'être ses draps
Pour l'étreindre dans ses bras
Être près de lui
Pour veiller sur sa nuit.

F. (La Traversée 30/52)

Lou rêve.

Lorsque la nuit, elle dort
Elle rêve de son amant
Qui pieds-nus sort
Au bois dormant

Il franchit des monts
Aux sommets dressés
Des prairies, des vallons
Aux gorges pressées

Il pénétre dans une forêt
Et parmi la terre fragile
Découvre son rocher
Aux dentelles graciles

Agacées, elles vibrent
Sous ses doigts rapides
À-genoux et libre
Il veut boire à ses lèvres avides

La source sous langue
Mystérieusement s'élargit
Quand soudain le sol tangue
Et un flot l'engloutit.

F. (La Traversée 29/52)

Lou s'ennuie.

Dans son lit
Lou s'ennuie le cœur assoupi
Distraitement somnole
Savoure un café au lait
Ses cheveux d'un noir de jais
Farouchement s'envole.

Dans son paradis
Elle découvre des fleurs des fruits
Passionnément s'allume
Se confie à la brise
Sa bouche en cœur cerise
Rêveusement s'alune.

F. (La Traversée 28/52)

Bonne étoile.

Les yeux dans le vague vibrant d'un voile
S'un je ne sais quoi, d'une divagation
Sous un ciel étirant sa toile
Allongé, il rêve à sa bonne étoile.

Il ne croit pas aux maux qui délivrent
Il a foi dans ses inspirations
Le bonheur ne se trouve pas dans les livres
Il s'éveille dans la passion de vivre.

L'avenir est clair, à chacun ses chances
D'échapper aux vaines interrogations
D'offrir le meilleur en toutes circonstances
Sa joie et son insouciance.

F. ( La Traversée 7/52)

15 août 2020

Haïssons-nous !

Avant de mêler nos sangs
Nos corps, nos langues
Disputons-nous !

Des poêlons, des casseroles
Des noms d'oiseaux
Envoyons-nous !

Des signes de mauvais augure
Le typhus, le choléra, la dingue
Maudissons-nous !

Après cela, le pire sera derrière nous
Et peut être pourrons nous enfin
Nous écrier : Aimons-nous !

F. (La Traversée 10/52)

Clair de Lune.

Elle est venue jusqu'à toi
De sa trajectoire de velours
Ses lèvres se sont faites mystérieuses
Et tu n'es plus qu'un jardin
Foulé par ses petits pieds nus.

Elle a pris ta main
D'une douceur qui demeure
Ses yeux se sont faits caresses
Et tu n'es plus qu'une pomme
Accrochée à sa branche.

Elle a transpercé ton cœur
Du sel de ses larmes
Elle t'a accueilli dans ses bras
Et désormais, tu n'es plus qu'un enfant
Blotti dans sa chaleur.

F. (Extrait de "La Traversée")

Petite Sœur.

Prends donc ces mots
Adoucis les de ton sourire
Réchauffe les contre ta peau
Ne les laisse pas dépérir.

Accueille donc ces mots
Ils sont des promesses de liberté
Des chants lègers d'oiseaux
Ils seront du miel à ton palais.

Il en va de nous comme du cœur
L'essentiel est invisible pour les yeux
Et ce qui nous divise, petite sœur
Nous unis dans le silence d'un aveu.

F. (Extrait de "La traversée)

14 août 2020

Royaume.

Parfois son corps lève la tête
Au-dessus des eaux qui tempètent
Et de ces vagues qui s'entêtent
À le poursuivre de leur emprise.

Et ce royaume dont il ne sait rien
Semble l'éveiller enfin
Tel le nouveau-né dans son couffin
Qui fronce les yeux de surprise.

Quel est donc ce lieu d'Hécate ?
Où la terre et la mer s'ébattent
Où l'orage sans prévenir éclate
Et donne aux hommes peu de répit.

Qui viendra d'un geste du cœur
Apaiser ses cris, ses pleurs ?
Qui libèrera de ses pleurs
Son âme d'enfant maudit ?

F. (Extrait de "La Traversée")

Effusions.

Si tu pleures, pleure à chaude larmes
À gros bouillon
Pleure sans te retenir
Laisse filer ta douleur
Ton amertume
Que je puisse pleurer aussi
Pleurer sur ma pauvreté
Et ma lâcheté
Mon manque d'amour pour toi.

Si tu ris, ris aux éclats
À gorge déployée
Ris sans te retenir
Laisse monter ta joie
Du fond de tes entrailles
Que je puisse rire aussi
Rire sur ma pauvreté
Et ma bénédiction
Car malgré tout, tu es à mes côtés.

F. (Extrait de "La Traversée")

13 août 2020

Cri.

La vie naît d'un cri
D'hasard en habitude
D'imprévu en solitude
De miracle en certitude.

De surprise en découverte
D'émotions qui nous étonnent
Et de nos corps qui s'abandonnent
À nos cœurs qui carillonnent.

De celui que la mort emporte
Au nouveau-né qui franchit la porte
La vie n'est qu'un cri
D'espoir qui nous transporte.

F. (Extrait de "La Traversée")

À-corps.

Il y a tes petits pieds
Noués sur mes hanches
Sois ce qu'il te plaît !
Nos corps d'avalanche
Roulent sur le canapé
Tiens-toi à mes manches !

Il y a sur nous ce rouge
Et nos sens entremêlés
Suis mes fesses qui bougent !
Nos émois sont tatoués
Sur nos peaux d'avril
J'aime ce que tu haïs !

F. (Extrait de "La Traversée")

12 août 2020

Identité

Et si c'était toi que j'attendais
Sans plus y trop y croire
Comment est-ce que je te reconnaîtrais ?

Nous aurions la même marque
Sur la fesse droite ?
Des petits bouts de mon cœur
Viendraient compléter le tien ?
Ta main tiendrait dans la mienne
Comme dans un vase ?

Et si c'était moi que tu attendais
Sans plus trop y croire
Comment est-ce que tu me reconnaîtrais ?

Nos éclats de rire seraient des chants anciens ?
Nos mots seraient des clès magiques
Qui ouvriraient des portes secrètes ?
Nos pieds auraient le même éventail
De ceux qui savourent tous les plaisirs ?

Et si c'était nous que nous attendions
Sans plus trop y croire
Oui et si c'était nous ?

F. (La Traversée 23/52)

11 août 2020

Romance

J'aimerai ta façon de te dévoiler
Ta façon de dire pourquoi pas ?
À tes mots...Je voudrais y croire
Et si c'était possible.

Alors je sauterai dans un train
Sans penser au lendemain
Sans prendre de valise
Vers toi, j'irai au présent.

Je traverserai des routes
Des villes et des montagnes
Je franchirai des fleuves
Rien ne m'arrêtera.

J'aurai le sourire qu'ont les enfants
Lorsqu'il viennent de faire une bêtise
Ce regard différent où tout est beau
Je me sentirai vivant plus que jamais.

Toi, tu m'attendras depuis toujours
Tu m'attendras comme une évidence
Parce que tu m'auras dit : Viens
Parce que mon cœur aura dit : Oui.

Et sur ce quai de gare
Lorsque tu me verras apparaître
Pour la première fois
Notre vie à tous les deux débutera.

F. (Extrait de "La Traversée")

Rêves.

Un jour, je n'aurai plus le temps
Le rêve se refermera devant mes yeux
Comme un coffre à jouets
Et tout ce que j'étais
Et tout ce que j'aurais pu
Comme une romance inachevée.

Un jour, toi peut-être
Tu sais, la plage déserte
La mer déchaînée
Et mes pieds qui marquent le rivage
Battu par l'écume des vagues
Et le soupçon d'une découverte.

Et mes yeux qui cherchent
Et mon cœur qui bat
Au rythme de la mer
Tu auras été entrainée par les courants
Ballottée, emportée jusqu'au rivage
Recouverte de sable, naufragée.

Et moi, qui suis habité par ce mystère
De ce rêve depuis toujours
Je tomberai sur un bout de tissu bleu
Le ciel sera de rage
Mais je creuserai, creuserai sans répit
Jusqu'à découvrir ton corps.

Sûr que je te ramènerai à la lumière
Et ma vie, elle aussi s'éveillera
Du profond sommeil dont elle se console.

F.(Extrait de "La Traversée")

Espérances.

Et puis un jour
Tu m'apparaîtras
Et je saurai que tout
Ce que j'ai écrit
N'était que pour toi
Un présage d'avenir.

Et puis un jour
Nos mains se rencontreront
Et tu sauras que tout
Ce que tu as vécu
N'était que pour vivre
Ces instants-là.

Et puis une nuit
Nos corps s'accorderont
Et nous saurons que tout
Ce que nous avons rêvé
N'était rien à côté
Du feu ardent de notre amour.

F. (Extrait de "La Traversée")

Festins

Tu es mon plus tendre mystère
Tout ce qu'en toi, je découvre
Ton infini océan, tes dunes légères
Ta voix qui murmure :
Hâte-toi lentement !

Tu es ma plus onctueuse devinette
Ton infini parfum, ta fraîcheur
Ta langueur et ton champagne rosé
Ton désir qui m'invite :
Désaltère-toi mon chéri !

Tu es mon plus délicieux secret
Tes trésors infinis, ta grâce
Ton joyau couronné
Ton corps qui rougit :
Donne ta langue au chat, mon amour !

F. (Extrait de "La Traversée")

Un jour Ordinaire.

Chaque jour le soleil se lève
Et se couche derrière l'horizon
Et personne n'y prête guère attention
Comme si cela aller de soi.

Chaque jour quelqu'un vient sur une plage
Il attend et puis s'en va
Et personne n'y prête guère attention
Comme si cela n'avait aucune importance.

Un jour, ni l'un ni l'autre n'auront lieu
Et nous serons consternés
Mais cela n'aura vraiment
Plus aucune importance.

F. (Extrait de "La Traversée")

L'orphelin.

Il écrit pour son père
Il écrit pour sa mère
Pour leur dire qui il est
Même s'ils ne le reconnaissent pas.

Il écrit sur la terre
Il écrit au ciel
Pour faire entendre sa voix
Même si le monde ne l'entend pas.

Il écrit sous la lune
Il écrit aux étoiles
Pour enfin retrouver
Le repos de son âme.

F. ( Extrait de "La Traversée")

10 août 2020

La saveur des jours.

Je ne sais même pas
Si je trouverais
Ta maison
Peur être avec de la chance
Et un peu d'expérience.

Je suis venu jusqu'a toi
Tu cueillais des fruits au jardin.

Je ne sais même pas
Si je réussirais
À ouvrir ta porte
Peut-être avec délicatesse
Et deux doigts d'adresse.

J'ai déposé mes bagages
Tu épluchais un fruit.

Je ne sais même pas
Si je saurais
M'installer chez toi
Peut-être en silence
Et un soupçon d'insouciance.

Je suis toujours là aujourd'hui
Ensemble,bous croquons des pommes
Tous les jours.

F. (Extrait de "La Traversée")

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