15 septembre 2020

On va voir !

Par dizaine de part en part
Mort, il est grand, mort ils brillent
Anguilles nobles vins vertus
Circoncis universels
Mort, il est statue, mort ils caressent.

D'octobre à vendredi
Mort, il est vent, mort ils vrillent
Faucilles tartines et mules
Brise-glace carrousels
Mort, il est Saint Basile, mort ils lèchent.

D'y à mille Neuf cent quatorze.
Mort, il est sultan, mort ils babillent
Cédilles beurres hépatiques
Brise-noix missels
Mort, il est quille, mort ils vomissent.

F. (Le vertige des mots 15/54)

Polypoterne

Polypoterne ne reverra plus la lumière
Adieu ! Héros aux ailes de papillon
Surprise la bête l'a brûlé-vif
Se rêvant zorro bien que proche de zéro
Il s'était risqué dans l'antre d'or et de feu
Oublieux du danger d'un dragon qui
Nuit de silence ne dort que d'une oreille.

F. ( Le vertige des Mots 17/54)

08 septembre 2020

LES QUATORZE EFFUSIONS

À Sen.


1# PHILOSOPHIE
Insuffler la vie
En extra large
En vibrato
Jeter aux orties
La prudence
Les obligations
Raviver l'envie
Un peu plus près
Un peu plus vif
Vertigineusement***

2# PHILOSOPHIE(2)

Laisser filer
Le temps
S'autoriser
Le lâcher-prise
S'allèger
Faire des bêtises
Sourire
S'harmoniser
À la Nature
Uni-vers-elle ***

3# À LA GARE

Un train inattendu
Arrivé de loin
On se découvre
Naturellement
On se respire
Sans un mot
Plus qu'une évidence
On se reconnait
Sur le quai
Nos yeux se sont dit oui***

4# AU BORD DU LAC

L'eau miroir
Élégance de bleus
Jardin de pierre
Fontaines immobiles
Coq moqueur
Nos ombres
Se cherchent
Se mélangent
Félins pour l'autre
Instinctivement***

5# AU CASINO

Au salon VIP
S'invitent
Bonnie
Et Clyde
Prêt à tout
Pour jouer leur vie
Sur un coup de dés
Accès non autorisé
Nous reviendrons
Faire sauter la banque***

6# AU RESTAURANT

Premier rendez-vous
En tête à tête
Un petit air d'Italie
La dolce-vita
Une sereine évidence
Mon sourire s'éprend
De ton sourire
Portofino
Un déssert qui nous tente
Gourmandise d'amour***

7# DANS LES RUES

La Cité
Ancestrale
Pierre sur pierre
Hospital
Ta silhouette
S'aventure
Entre les façades
Fleurs de lumière
Nous figent
Ébahis***

8# DANS LA CHAMBRE

Paisibles
Dans le lit
Côte à côte
Nos deux corps
Détendus
Abandonnés
À la douceur
À la chaleur
De notre amour
S'apprivoisent***

9# SUR UN BANC

Jardin d'agrément
Riseraie
Jeux d'enfants
Ciel bleu suspendu
Pieds l'un sur l'autre
Goûtant des saveurs sucrées
Nos yeux éblouis d'étoiles
D'astres, de galaxie
Sur notre vaisseau
Nous flottons***

10# SOUS L'ABRI

En pleine ville
Sur la ligne
De tramway
Dans l'attente
L'un assis, l'autre debout
Sourire et main perdue
Sur le galbe d'une fesse
D'un geste inattendu
Contact électrique
Tendresse***

11# À LA LIBRAIRIE

Au royaume
Des mots
Montagne d'imprimés
De paroles, de désirs
De cris
Nos deux bulles
Dans une bulles
Se rêvent
Faille temporelle
Où est mon mari ?***

12# DANS L'AUTO

Sur la route
Derrière la vitre
Défilent les arbres
Frileuse la nuit
Nous enveloppe
Se hasarde une main
Sur un bout de ta peau
Contact délicat
Tous nos sens
S'émerveillent ***

13# DANS LA CHAMBRE (2)

Sur la rondeur
Des corps
Un nouveau langage
Peau à peau
Nos parfums
Se distillent
Fol alchimie
Nous deux
C'est tectonique
Animal ***

14# À L'EST D'EDEN

Echantements
Fleur de peau
Ravissements
Longs sourires
En profondeur
Se blanchissent
Nos âmes
Se confondent
D'une même flamme
Paradis ***

F. (Extrait de "Poèmes à Sonia")

07 septembre 2020

Le Sonnet de la Rupture

Place
Fuit
Glace !
Nuit.

Bord
Las
Mord !
Hélas.

Âme
Blâme
Cris !

Flamme
Gît !
Condamne.

F. (Le vertige des Mots 21/54)

Carré (presque) blanc !

Chocolat
Centenaire
Opéra
Polaire

Vote
Cierge
Carotte
Vierge

Janvier
Paradis
Gravier

Perdrix
Koala
Alpaga.

F. (Le Vertige des Mots 30/54)

03 septembre 2020

À vos souhaits

Au loin sur l'horizon
Valsent les neiges
Ordonnances de clefs à pipe
Surdose de nouille lyophilisée

Seuls du noir montent les plaintes
Ou du chou à la chèvre
Ultime barque maigre
Hôtel aux lèvres poudreuses

Abscons et ficelle à beurre
Iceberg et peigne du général Hutchinson
Transcende l'écran des tourmentes
Souhaiteriez-vous une autre lampée ?

F. (Le Vertige des Mots 13/54)

Composition

Un peu de rouge
Un peu de noir
Une table ronde
Deux chaise face à face

Un peu de blond
Un peu de blanc
Une tasse de thé
Un verre de bourbon

Un peu de bleu
Un peu de bronze
Une lèvre mordue
Un bout de pied tendu

Une main sur un genou
Une autre autour d'un doigt plié
Et puis soyez patients
Laissez les couleurs se mélanger.

F. (Le Vertige des Mots 12/54)

La Cité

C'est de loin que se découvre la Cité
Un château médiéval aux remparts immenses
Jeu-subtil de l'Architecte Violet-le-Duc
Audacieux et fier bâtisseur de genie

Et de talent autant que visionnaire
Virtuose ! Grâce à lui, la Cité est éternelle !
Qui a soutenu des siéges, abrité les Cathares
Se laisser emporter au fil de ses ruelles où se

Cachent les traces de batailles et de Comtes !
Derrière ses murs la légende abonde
Cette Dame de cœur qui par son courage
Enigme de l'histoire la sauva de la ruine !

F. (Le Vertige des Mots 9/54)

L'idole

Une statue seule au fond
De son chœur se lamentait sur sa stèle
Qu'est-ce que je peux faire ?
Je ne suis qu'une statue de pierre.

Pourquoi tous ces hommes à genoux
Quel est donc mon pouvoir ?
Mon créateur ne m'a pas donné la parole
Je pourrais au moins les prévenir.

Pourquoi me chargez-vous de ce rôle ?
Je ne suis pas ce que vous croyez
Je suis aussi impuissant qu'un âne
Et encore, un âne vous serait plus utile.

F. (Le vertige des Mots 8/54)

02 septembre 2020

Welcome to

Lumière de hallebarde
Croissant d'Amsterdam
Petit col de barbe
Fleur de macadam

Comptoir d'âme s'arbre
Avidité de symphonie
Fine victoire de marbre
S'électre en cacophonie

Hurluberlus s'illégalisent
Arcs de pétales
Poids et mesures subtilisent
Satellite d'eau dédale

Écran de mer se crante
Sombre et chrome
Marins d'étang s'édentent
Champ de Mars s'arôme.

F. (Le vertige des mots 10/54)

Hymne

Nos chants ont des accents
Comme roulent les torrents
Qui offrent leurs flots puissants
Et à la vie toute sa beauté.

Nos cœurs ont des soleils immenses
Comme le ciel de la Province
Qui donnent ses couleurs intenses
Et à la vie toute sa beauté.

Nos âmes ont des mystères
Comme le pays de nos pères
Qui ont donné leur sang à la terre
Et à la vie toute sa beauté.

F. (Le Vertige des Mots 7/54)

Panique au Pacifique

Paquebot, fierté nationale
Défi l'océan, parade
Roule des mécaniques.

Paquebot qui pérore
Rase les côtes cot-cot !
Dans les Hourra de la foule.

Paquebot étourdi
Crackkk !
S'embroche sur les roches.

Blessé comme une bête
Prend l'eau et coule glou-glou !
Hurlements dans l'écume.

Adieu rêve de puissance
Se noient les passagers
Abord de l'infamie.

F. (Le Vertige des Mots 11/54)

01 septembre 2020

LES QUATORZE ZÉNITHUDES

À Sen.


I.
Par ta seule présence,
Tu donnes à chaque instant,
Sa valeur, son intensité.

II.
Comme une bourrasque,
Tu as soufflé sur ma vie,
Transformant le noir en rose.

III.
La musique de tes mots,
Est une symphonie délicieuse,
Jamais, je ne me sens rassasié.

IV.
Tu es telle ces Japonaises,
Qui me transpercent en silence,
Ta paix déborde et s'étend partout.

V.
J'aime tout ton être,
Avec toi, je suis vivant,
Ensemble, nous sommes éternels.

VI.
Ton sourire me tue,
Consciemment, ty en abuses,
Tu es ma serial-killeuse.

VII.
Dans l'eau des fontaines,
Dans les nuages qui brûlent,
C'est ton visage que je devine.

VIII.
Ce qui te rend heureuse ?
Respirer le même air,
Sentir mon souffle sur toi.

IX.
Tu as un je ne sais quoi,
Qui nous transporte en douceur,
Loin, très loin...hors de ce monde.

X.
Ton esprit me séduit,
Me désarçonne,
Tu excites mes neurones.

XI. 
Nous deux, c'est animal,
Instinctif, viscéral,
Félins pour l'autre.

XII.
Tu es ma Nagasaki-girl,
Tu détruis toutes mes défenses,
Boummm !

XIII.
Avant toi,
Ma vie n'avait aucun sens,
Depuis toi, elle est effervescence.

XIV.
Entre nous,
Au-dessus de nous, il n'y a rien,
Hormis le plaisir d'être ensemble.

F. (Extrait de "Poèmes à Sonia")

31 août 2020

Lettre (7)

1. Apprends que la vie n'a de valeur que pour elle-même.

2. Elle est un cadeau unique, que l'on nous fait. Pourquoi la refuser ?

3. Chacun de nous, nous vivons pour nous-même. Et il nous appartient de trouver notre chemin.

4. Tout le bien que tu pourras trouver ici-bas se trouve en toi, et nulle part ailleurs.

5. Joue pas au plus malheureux, d'autres ont souffert des guerres, de la famine.

6. Cesse de te plaindre. Tu n'es pas le seul, ni le premier sur la terre. 

7. Assume ta condition humaine. 
Sois patient, et persévérant. 
Chaque chose vient à son heure.

8. Pourquoi voudrais tu tout obtenir, tout, tout de suite? C'est pas la destination qui compte, mais le voyage.

9. Apprends  enfin, qu'un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort.

10. Alors accepte de vivre.

F. (La Traversée 52/52)

Coming-out

Tu es ce que tu es
N'aie pas de crainte
Tu n'as pas à te cacher.

Oublie donc leurs lettres saintes
Laisse à ceux qui te jugeront
Le soin de leur complainte.

Donne leur ton nom
N'aie pas de honte
Ils fermeront leurs bouches.

Oublie donc ces défaites, ces déroutes
Laisse leur les fruits de ton âme
Chacun est libre de sa route.

F. (Le Vertige des Mots 5/54)

Mèche

Courir
Bondir aux quatre-vents
Sourire
Rugir

S'envoler
Se consumer
Tournoyer
Dériver

Planer
Filer comme flèche
Aimer
Brûler comme mèche.

F. (Le Vertige des Mots 4/54)

Le Renoncement

I. LUI.
Longtemps, j'ai vu naître l'heure
Où je devrais te quitter
Tirer un trait sur nous deux
Comme on raye un nom dans une liste.

J'avais conscience que je perdrais
L'innocence de nos jeunes années
Nos partages, nos rêves
Les étoiles qui illuminaient tes yeux.

Je rêvais de toi endormie
Toi délivrée de tout, apaisée
Étendue sous les draps
Ton corps abandonné.

C'était la meilleur chose
Qui nous soit arrivée
Vivre ensemble, rire et danser
J'écoutais ta respiration.

La lassitude avait rongé
Comme le ver dans un fruit
Il n'y avait plus de miel entre nous
Mes mains caressaient tes cheveux.

J'entrevoyais ce matin qui viendrait
Avec une seule chose, en terminer
Ce matin qui me trouverait bien lâche
J'épousais ta chaleur.

Je m'éloignerais en silence
N'osant plus te toucher
Abandonnant notre amour
Que je porterais en terre.

Longtemps, j'ai vu naître l'heure
Où je devrais te quitter
Ce matin encore, indécis
Je me serre contre ton corps.

II. ELLE.
Longtemps, j'ai espéré l'heure
Où il viendrait me rejoindre
Dans notre lit.

Au bout d'une éternité
Le poids de son corps
S'est étendu près du mien.

Nue, je lui tournais le dos
Mes yeux grands ouverts
Dans la pénombre.

Je n'osais pas bouger
Je faisais semblant de dormir
J'attendais encore.

Sa main s'est posée
Sur mes cheveux
Sur ma nuque.

Le jour, il passait devant moi
Sans un mot
Sans un geste tendre.

La nuit, il retardait
L'heure de se coucher
Il s'abrutissait devant un écran.

Ses doigts ont glissé
Sur mes épaules
Et le long de mon dos.

Il était loin le temps
De notre première rencontre
Loin le temps de notre complicité.

Que nous arrivait-il ?
Quel était cet iceberg entre nous ?
Où l'amour s'était-il réfugié ?

Il s'est serré contre mon corps
Avant de se détourner dans un soupir
Me replongeant au cœur de ma douleur.

F. ( La Traversée 20/52)


29 août 2020

Emprise

Je suis son idéal
J'unis mes mots aux siens
Mes chapitres à sa vie
Mes signes à ses lignes.

Il dit : Le ciel peut bien attendre.

Je suis son héroïne
Il est mon esclave, je suis sa proie
Sa dévoreuse de maux
Son double-je.

Il répéte : Le ciel peut bien attendre.

Je suis son obsession
Son poison, son ivresse
Tout en lui est confusion
Qui le délivrera de mon emprise ?

F. (Le Vertige des Mots 3/54)

Hommage

À ceux qui savent, sauvent
Ceux qui tuent, s'tarent
À ceux qui s'ravent, s'mauvent
Ceux qui s'mirent, s'marrent !

À ceux sans selle, sans selle
Ceux qui riment, rament
À ceux sans sel, sans sel
Ceux qui ciment, s'cament !

À ceux sans verre, verre
Ceux qui butent, bêlent
À ceux sans vers, sans vers
Ceux qui luttent, s'emmêlent !

F. (Le Vertige des Mots 2/54)

Écrire

Écrire c'est marcher
C'est partir en promenade
Ensemble sous les arcades
C'est aimer, vivre l'instant.

Écrire c'est partager
C'est tendre une main, un cœur
Ensemble sans lendemain ni peur
C'est s'évader, stopper le temps.

Écrire c'est rêver
C'est se rencontrer du bout des yeux
Ensemble sans promesse ni aveu
C'est embellir le présent.

F. (Le Vertige des Mots 1/54)

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