03 décembre 2020

PARIS

 I. PENTECÔTE.

À bord du fleuve
Circulent des péniches
Sous les arches du pont de Seine

Au loin, juillet triomphe sur sa colonne
Où jadis sa prison enchaina un roi
S'écoule l'eau verte, sombrent les lois

Pendant que la ville s'illumine
Un homme dort par terre
Et personne ne le voit

Ici, l'on peut vivre et mourir
Sous les feux de l'histoire
Ou dans l'ignorance d'un soir.

II. GARE.

La gare est une flamme
Chancelante
Son beffroi suspendu
Égrène les heures
Chante la douleur
Du temps perdu.

Par ici, le temps s'agite
Un peu trop loin, un peu trop vite
Étendus, on se butine
Délicieusement.

La gare est un fauve
Qui dévore ses voyageurs
Éperdus
Les tours de verre
Renvoient sur la terre
Leurs courses folles.

Par ici, le temps s'agite
Un peu plus loin, un peu plus vite
Et mon corps sur ton corps
Danse langoureusement.

La gare est une île
Désespérante
Elle vit au rythme de ses flots
Qui entrent, qui sortent
Au son strident qui l'exhorte
D'un rail à l'autre.

Par ici, le temps s'agite
Un peu plus loin, un peu plus vite
Et mon cœur contre ton cœur
Tambourine bienheureux.

III. CAPITALE.

Ici, les gens dorment debout
Ils marchent sans savoir où ils vont
Ils s'imaginent vivre
Mais ils crèvent de ne pas respirer.

Ici, les gens piétinent
Ils attendent un taxi, un métro
Ils s'imaginent être libres
Mais plus rien ne les transporte.

Aujourd'hui de capitale
Ils n 'ont que leur peine.

Ici les gens se font face
Ils se regardent, se parlent
Ils s'imaginent être unis
Mais ils ne s'écoutent pas.

Ici, les gens courent
Ils sont fatigués de courir
Ils s'imaginent pouvoir s'évader
Mais leur seul horizon le beton.

Aujourd'hui de capitale
Ils n'ont que leur peine.

IV. NOTRE DAME.

Au chevet du grand malade
Étendue
Au bord de Seine

La masse des infidèles se pressent
Pour photographier ton corps
Abimé

Tant de peine et d'ouvrage
Faits de main d'homme
Œuvre de Babel

Les hommes se ruent
Vers toi sans toit
Espérant l'éternel

Nous mettons tant de foi
Dans la pierre
Négligeant le cœur.

V. ECCLESIA.

À l'église Saint-Sulpice
Depuis l'incendie de sa grande sœur
C'est la folie les heures d'offices
Les hommes ont retrouvé leur cœur.

Sous l'œil amusé du prêtre
C'est la ruée des bénitiers
La foule des infidèles se prêtent
À toutes les religiosités.

Il sourit devant cette ferveur
Et voit ce nouveau jour venir
Comme son retour en bonne odeur
Et l'assurance de son avenir.

Maintenant, il prie et s'inquiete
Combien de temps pleuvront les dons ?
Ainsi psalmodiaient les prophètes :
À tout malheur est bon !

VI. MARCHÉ.

Au marché de la poésie
Les éditeurs font leur comédie
Mon chef-dœuvre, qui en veut ?
Je vous le fais à bas prix
Si vous m'en prenez deux
Je vous en offre un gratuit !

La poèsie serait-elle devenue
Pûr produit de consommation ?

Au marché de la poésie
Les éditeurs se mâtent, s'épient
Ou bien s'invitent à festoyer
Sur l'argent gagné par leur auteur
Discuter jusqu'à tard autour d'un foyer
Sur leur difficile condition de labeur.

La poésie serait-elle devenue
Pûr produit de spéculation ?

Et puis, au marché de la poésie
Il y a toi, pour qui je suis le plus grand !

VII. L'ATTENTE VERTICALE.

Cher éditeur
Si vous pouviez descendre de votre estrade
Voir le monde avec des yeux ouverts
Peut-être vous souviendrez-vous
De notre conversation ?

Vous étiez en représentation
J'étais à vos pieds
Comme une étoile tombée du ciel
Je vous proposais un échange :

Offrez une voix à mon âme !
Soyez celui qui délivre
Semez mes mots à tout va !
Dansons et soyons libres.

J'attends votre réponse.

VIII. LA POÉSIE DÉGAGÉE.

Tout ce que nous serons
Tout ce que nous avons été
Et plus encore
Bien au contraire
Quoique et vice et versa

Tout ce que nous ferons
Et tout ce que nous avons raté
Malgré tout
Subséquemment
Et suivant les variation saisonnières

Tout ce que nous dirons
Et tout ce que nous avons tu
En général et en particulier
In fine
Et tutti quanti.

IX. LE MÉPRIS.

Cher auteur,
Vous nous avez envoyé vos épreuves
Et nous vous en remercions
Avant tout, nous devons reconnaître que votre œuvre
Fait l'unanimité de notre comité.

Car votre écriture est si pauvre, si famélique
Vous lire, quel malaise
Vous manquez d'ampleur, de souffle épique
Vous rêvez de victor mais n'effleurez même pas Blaise.

Avec vos accords et vos rimes de foire
Vous ne vous élevez guère au-dessus du lot
Vous qui visez les étoiles et la gloire
Vous atteignez tout juste ke fond du caniveau.

Nous vous en conjurons à l'avenir
S'il vous plaît, Monsieur
Pourriez-vous réservez votre lyre
À votre entrée au royaume des cieux.

L'éditeur. B.D.

21 octobre 2020

LES QUATORZE CHANTS

À Sen.


1# J'APPRENDS

J'apprends à me taire
Nourri d'insouciance
Vibrant de confiance
À ton silence me satisfaire.

J'apprends la sagesse
L'esprit apaisé
Le cœur comblé
Ton silence est une caresse.

J'apprends à donner
Avec patience
De toute mon âme
En silence, j'apprends à t'aimer.

2# TU ES PARTOUT

Dans l'eau des fontaines
Dans l'écume des vague
C'est ton visage que je devine.

Sur les dunes de sables
Sur les champs de blé
C'est ton corps qui se dessine.

Dans les vents qui hurlent
Dans les nuages qui brûlent
C'est ta voix qui m'interpelle.

Dans les feux de cheminée
Dans les foudre du ciel
C'est ta chaleur qui m'ensorcelle.

3# TANT QUE

À la ville, au bord des routes
Dans les gares ou en avion
Sans l'ombre d'un doute
Nous nous...

À la campagne, sous un  chène
Dans un pré ou sous un pont
Sans complexe et sans gène
Nous nous...

Vous dites ceci, vous dites cela
Mais on se fout de vos raisons
Pourvu qu'on soit ensemble
Tant que nous nous...

4# MES MAINS

Mes mains sont pour ton corps
Ton corps est une île
Où elles aiment se perdre.

Mes mains sont pour ta peau
Jamais, elles ne se lassent
De la câliner.

Mes mains sont pour tes courbes
Où elles glissent en velours
Pour te faire rugir...

5# DEUX

Je serai ton Yang
Tu seras mon Yin
Nous descendrons le yang-Tsé-kiang !

Je serai ton King
Tu seras mon Queen
Nous flamberons au Casino d'Hong-Kong !

Je serai ton kick
Tu seras mon choc
Nous irons jusqu'à Pétaouchnock !

Je serai ton Holly
Tu seras mon Blood
Nous nous unierons à Hollywood !

6# MÊME SI

Même si un jour, tu en as marre
De mes errements hermétiques
De mes potions exotiques.

Même si un jour, tu te lasses
De mes sens dessus dessous
De mes baisers partout.

Même si un jour, tu ne veux plus
Me voir en peinture
Me toucher en sculpture.

Même si ce jour là, tu me quittes
Moi je continuerai
À t'aimer encore et encore...

7# VERTIGE

Le jour et la nuit
Dans un lit ou sous la pluie
J'inspire à ton corps des soupirs
Tu es ma lionne, ma loi
Jamais, je ne suis rassasié de toi
Tu remplis ma vie de désirs !

Tes continents qui dérivent
Et nos yeux qui se rivent
J'encourage tes allers, tes venues
Tes petits pieds dans mon jardin
Qui robinsonnent hors des chemins
Qu'il est bon de te sentir fiévreuse et nue !

Tes vergers et tes fruits rouges
Et tout ton corps qui bouge
Je bois à tes lèvres qui s'entrouvrent
Dans l'appétit du firmament
Et du bonheur qui nous attend
J'aime tout ce qu'en toi je découvre !

8# L'ÉVAPORATION

Quand ma belle s'évade
C'est au son de sa voix
Que mon cœur cavalcade
Dans l'espoir de ses bras.

Quand ma belle tangente
Je ne suis qu'un fantôme
Qui erre et se lamente
Sur son désir d'être son homme.

Quand ma belle s'évapore
C'est dans sa chemise de nuit
Que je rêve de son corps
Et d'en croquer les fruits.

9# C'EST DIMANCHE

Il pleut sur la ville, doucement
L'été n'est pas encore là, apparemment
C'est dimanche.
Un long dimanche européen sans attrait
Mon amour erre quelque part
Avec je ne sais qui, à faire je ne sais quoi.

Il pleut sur la ville tristement
Là-bas, montent la garde civile
Le printemps est une bombe
Les habitants se traînent aux urnes
Mon amour court les rues, les bras en l'air.
À manifester pour je ne sais qui, je ne sais quoi.

Il pleut sur la ville, évidemment
Personne ne sait à quoi s'attendre
À part des débats interminables
Les hommes pourront dormir tranquilles
Mon amour connait tous les sujets
Elle enseigne les langues.

10# ALLERS SANS RETOUR

Ensemble c'est Byzance !
C'est tes mains sous ma chemise
Un hamac qui nous balance
Au gré de la brise !

Ensemble c'est Venise !
C'est les cloches et les clochers
Tes baisers qui convoitisent
Le saint Graal, le divin rocher !

Ensemble c'est pise !
C'est nos allers sans detour
La mer qui lâche prise
Et ses vagues sans retour !

11# COMPLÉTUDE

Tu remplis ma vie
De joies, de douceurs
De chants d'hirondelle
Qui bousculent mon cœur.

Tu remplis ma vie
De mille soleils serpentins
De brûlures immortelles
Qui me font du bien.

Tu remplis ma vie
De chaleur, de tourments
Qui dévorent mon corps
Jusqu'au firmament.

12# AU JARDIN DES ROSES

Au jardin des roses 

Nous marchons sous l'orage

Si le ciel explose
C'est en souvenir de ton voyage
Sur moi.

Au jardin des roses
La plus belle fleur c'est toi
Tu ne sais qu'une seule chose
C'est la promesse de mes doigts
Sur toi.

Au jardin des roses
On est saoul
Ivre d'over-dose
De nos corps qui se joue
De nous.

13# NOTRE AMOUR

Nous n'avons pas su être sages
Même pas ouvert nos bagages
On a oublié nos promesses
On s'est donné mille caresses.

Dehors par la fenêtre
La ville grelottait
Sous un ciel grisâtre.

Nous avons cédé à notre désir
Nous noyant de plaisirs
S'offrant sans retenu
Libres et nus.

Dehors par la fenêtre
La ville clignotait
Triste à pleurer.

Paris n'était qu'une escale
Pour notre amour en cavale
La ville voulait nous reprendre
Mais elle pouvait bien attendre.

14# NOS TRANSPORTS

Par-delà les murs, des rails
Nos désirs de voyage
Sur nos voies éperdues
Vivement nous embrasent.

F. (2019)

14 octobre 2020

CRÉPUSCULE

 I.

En silence
Se laisser fondre
Aux ombres
Sans réflechir
Fléchir aux élans
Qui entraînent
Laisser le sang
Battre tes veines
Et puis, et puis
S'éblouir à ta lumière.

II.

Autour d'un feu
Faire résonner
Ta petite musique
Fredonner
La vie est belle
Retenir ce qui est bon
Et ne jamais s'enorgueillir
Il y a un temps pour tout
Et aussi
Un temps pour l'éternité.

III.

Se souvenir
De ceux qui sont partis
Marins, voyageurs des mers
Qui n'ont jamais pu retrouvé
La douce chaleur
De leur foyer
À la tombée du jour
Nous allumons des feux
Des signaux
De larges S.O.S.

IV.

Sous un ciel 
Voir nos feux
Devenir braises
Pleurer sur nos mains
Mordre nos chairs
Qui se déchirent
Assister impuissant
À la décomposition
De ton cœur
Qui sombre.

V.

Y a sûrement quelqu'un 
Quelque part qui sait
Les raisons qui t'ont mené 
À cette branche
On ne peut pas croire 
Que rien ni personne
N'aurait pu te retenir
À part cette branche
Maintenant on espère 
Que là où tu es
Tu te reposes sans regret
Loin de cette branche.

VI.

Tu as attendu de grandir
Tu as attendu ton tour
Dans une file interminable
Puis tu t'es jeté dans la mêlée
Pour gagner ta place
Au sommet
Alors tu as découvert le sang
Des compromis, des conquêtes
Égaré, seul
Tu as choisi d'arrêter de tricher.

VII.

Tout ce que tu possédais
Toutes tes richesses
Tout ce que tu amassais
Tu te croyais invulnérable
Tu avais la jeunesse pour toi
Tu n'écoutais que ton esprit
Qui te soufflait : Tu es bien plus !
Tu as voulu traverser le voile
Aujourd'hui tu gîs
Tu ne règnes plus.

VIII.

Sur les bords de mer
Marchent des mômes
Sous l'œil des mouettes
Et du ciel qui coulent

Les vagues s'agitent
Des petites mains
Malaxent du sable
Et s'érigent des châteaux

La terre tourne 
Ils sourient insouciants
Au temps qui les éclabousse
Mais toi, tu t'en balances.

IX.

Y a ceux qui meurent à la naissance
Et certains sont mort-nés
D'autres d'une saleté d'IVG.
Ceux-là ne verront jamais le jour.

Y a ceux qui meurent à trente ans
D'un cancer foudroyant
Ceux qui s'endorment dans leur lit
En franchissant le seuil tout sourire.

Et puis, il y a toi, à vingt trois ans
Un jour d'avril n'importe lequel
As trouvé sa vie trop cruelle
Et l'as pendu à un arbre.

X.

Sur des rochers
Sautent des hommes
À l'œil avide
Harnachés pour la guerre.

Du sommet des cannes
Fouettent l'air immobile
Des pêcheurs geignards
Claquent des dents.

La nature impatiente
Ferre ces imbéciles
De son air rigolard
Tu n'en reverras plus la queue d'un.

XI.

Dans ta chambre 
Il y a un lit tout seul
Et un chevet avec une lampe
Éteinte.

Il y a une penderie
Avec tes habits
Ils ne recouvriront plus
Aucun corps.

Il y a une table, une chaise
Inoccupées
Et une feuille blanche
Que tu ne noircira plus.

XII.

Déplaire à ceux
Qui t'aimait
Les maudire
Trahir leur confiance
Perdre leur bonnes grâces
Et puis, et puis
Plaire à ceux
Qui te méprisaient
Les aimer malgré eux
Malgré leurs anicroches.

XIII.

Tu voulais entrer dans la
Légende
Tu es mort seul dans la forêt
Incognito.

Tu visais toujours
Les étoiles
Tu n'as atteins qu'
Une branche.

Tu disais : "la vie n'est qu'
Une étincelle..."
Ton corps a disparu dans 
Les flammes.

XIV.

Tu as perdu ton arbre
Et tu as perdu ta mère
Tu as perdu tes racines
Et tu as perdu ton père.

Tu as perdu ton jardin
Et tu as perdu ton frère
Tu as perdu ta terre
Et tu as perdu ta famille.

Tu as perdu ta maison
Et tu as perdu tes amis
Tu as retrouvé ton arbre
Et tu as perdu ta vie.

F. (♡29/04/2020)

13 octobre 2020

Escapade

Y a les triques, les traques
Et des patraques
Des cliques, des claques
Et des matraques

Chacun pense, selon sa naissance.

Y a les cracks, les criques
Et les exercices pratiques
Des packs, des pics
Et des exotiques

Chacun dépense, selon sa chance.

Y a les lacs, les luc
Et les trou-duc
Des sacs, des sucs
Et des bolducs

Chacun trouve le sens, à sa convenance.

F. (Le vertige des mots 18/54)

Pour faire le portrait...

Peindre d'abord, un ciel d'azur
Et un soleil aux mille pétales
Pour colorer ses joues.

Peindre un petit sentier
De sable blanc
Pour guider ses pieds nus.

Peindre ensuite, un chêne clair
À l'ombre duquelle pourra s'étendre
Bercer par le feuillage qui tremble.

Peindre enfin, une source d'eau vive
Ruisselante dans l'herbe
Pour enchanter son cœur.

Et attendre, attendre
Si la belle s'endort
Alors le tableau sera réussi.

F. (Le vertige des mots 16/54)

Un goût de paradis

Souvent vient l'heure
Où l'envie
Devient irrépressible.

Un escalier, une porte.

La rue l'acceuille tel un océan
De lumière et de bruit
Où il n'est plus qu'un naufragé.

Après la fontaine, à droite.

Ses pieds connaissent le chemin
Son âme ressuscite à la vie
Il sourit comme un enfant.

Remonter la rue jusqu'au square.

Il est déjà trop tard
Son nez collé à la vitrine
Il a les yeux qui s'illuminent.

Le découvrir, le seul, l'unique.

Trois choux à la crème
Deux amandines, sept mille feuilles
Quatre religieuses.

Entrer.

La patronne est d'une blondeur hypnotique
Ses seins ont la générosité de ses pâtisseries
Ses gestes sont aussi caressants que sa voix.

Attraper le paquet. Remercier.

Maintenant courir
Trouver un banc à l'abri des regards
Et enfin, le savourer cet éclair au chocolat.

Divin.

F. 

15 septembre 2020

On va voir !

Par dizaine de part en part
Mort, il est grand, mort ils brillent
Anguilles nobles vins vertus
Circoncis universels
Mort, il est statue, mort ils caressent.

D'octobre à vendredi
Mort, il est vent, mort ils vrillent
Faucilles tartines et mules
Brise-glace carrousels
Mort, il est Saint Basile, mort ils lèchent.

D'y à mille Neuf cent quatorze.
Mort, il est sultan, mort ils babillent
Cédilles beurres hépatiques
Brise-noix missels
Mort, il est quille, mort ils vomissent.

F. (Le vertige des mots 15/54)

Polypoterne

Polypoterne ne reverra plus la lumière
Adieu ! Héros aux ailes de papillon
Surprise la bête l'a brûlé-vif
Se rêvant zorro bien que proche de zéro
Il s'était risqué dans l'antre d'or et de feu
Oublieux du danger d'un dragon qui
Nuit de silence ne dort que d'une oreille.

F. ( Le vertige des Mots 17/54)

08 septembre 2020

LES QUATORZE EFFUSIONS

À Sen.


1# PHILOSOPHIE
Insuffler la vie
En extra large
En vibrato
Jeter aux orties
La prudence
Les obligations
Raviver l'envie
Un peu plus près
Un peu plus vif
Vertigineusement***

2# PHILOSOPHIE(2)

Laisser filer
Le temps
S'autoriser
Le lâcher-prise
S'allèger
Faire des bêtises
Sourire
S'harmoniser
À la Nature
Uni-vers-elle ***

3# À LA GARE

Un train inattendu
Arrivé de loin
On se découvre
Naturellement
On se respire
Sans un mot
Plus qu'une évidence
On se reconnait
Sur le quai
Nos yeux se sont dit oui***

4# AU BORD DU LAC

L'eau miroir
Élégance de bleus
Jardin de pierre
Fontaines immobiles
Coq moqueur
Nos ombres
Se cherchent
Se mélangent
Félins pour l'autre
Instinctivement***

5# AU CASINO

Au salon VIP
S'invitent
Bonnie
Et Clyde
Prêt à tout
Pour jouer leur vie
Sur un coup de dés
Accès non autorisé
Nous reviendrons
Faire sauter la banque***

6# AU RESTAURANT

Premier rendez-vous
En tête à tête
Un petit air d'Italie
La dolce-vita
Une sereine évidence
Mon sourire s'éprend
De ton sourire
Portofino
Un déssert qui nous tente
Gourmandise d'amour***

7# DANS LES RUES

La Cité
Ancestrale
Pierre sur pierre
Hospital
Ta silhouette
S'aventure
Entre les façades
Fleurs de lumière
Nous figent
Ébahis***

8# DANS LA CHAMBRE

Paisibles
Dans le lit
Côte à côte
Nos deux corps
Détendus
Abandonnés
À la douceur
À la chaleur
De notre amour
S'apprivoisent***

9# SUR UN BANC

Jardin d'agrément
Riseraie
Jeux d'enfants
Ciel bleu suspendu
Pieds l'un sur l'autre
Goûtant des saveurs sucrées
Nos yeux éblouis d'étoiles
D'astres, de galaxie
Sur notre vaisseau
Nous flottons***

10# SOUS L'ABRI

En pleine ville
Sur la ligne
De tramway
Dans l'attente
L'un assis, l'autre debout
Sourire et main perdue
Sur le galbe d'une fesse
D'un geste inattendu
Contact électrique
Tendresse***

11# À LA LIBRAIRIE

Au royaume
Des mots
Montagne d'imprimés
De paroles, de désirs
De cris
Nos deux bulles
Dans une bulles
Se rêvent
Faille temporelle
Où est mon mari ?***

12# DANS L'AUTO

Sur la route
Derrière la vitre
Défilent les arbres
Frileuse la nuit
Nous enveloppe
Se hasarde une main
Sur un bout de ta peau
Contact délicat
Tous nos sens
S'émerveillent ***

13# DANS LA CHAMBRE (2)

Sur la rondeur
Des corps
Un nouveau langage
Peau à peau
Nos parfums
Se distillent
Fol alchimie
Nous deux
C'est tectonique
Animal ***

14# À L'EST D'EDEN

Echantements
Fleur de peau
Ravissements
Longs sourires
En profondeur
Se blanchissent
Nos âmes
Se confondent
D'une même flamme
Paradis ***

F. (Extrait de "Poèmes à Sonia")

07 septembre 2020

Le Sonnet de la Rupture

Place
Fuit
Glace !
Nuit.

Bord
Las
Mord !
Hélas.

Âme
Blâme
Cris !

Flamme
Gît !
Condamne.

F. (Le vertige des Mots 21/54)

Carré (presque) blanc !

Chocolat
Centenaire
Opéra
Polaire

Vote
Cierge
Carotte
Vierge

Janvier
Paradis
Gravier

Perdrix
Koala
Alpaga.

F. (Le Vertige des Mots 30/54)

03 septembre 2020

À vos souhaits

Au loin sur l'horizon
Valsent les neiges
Ordonnances de clefs à pipe
Surdose de nouille lyophilisée

Seuls du noir montent les plaintes
Ou du chou à la chèvre
Ultime barque maigre
Hôtel aux lèvres poudreuses

Abscons et ficelle à beurre
Iceberg et peigne du général Hutchinson
Transcende l'écran des tourmentes
Souhaiteriez-vous une autre lampée ?

F. (Le Vertige des Mots 13/54)

Composition

Un peu de rouge
Un peu de noir
Une table ronde
Deux chaise face à face

Un peu de blond
Un peu de blanc
Une tasse de thé
Un verre de bourbon

Un peu de bleu
Un peu de bronze
Une lèvre mordue
Un bout de pied tendu

Une main sur un genou
Une autre autour d'un doigt plié
Et puis soyez patients
Laissez les couleurs se mélanger.

F. (Le Vertige des Mots 12/54)

La Cité

C'est de loin que se découvre la Cité
Un château médiéval aux remparts immenses
Jeu-subtil de l'Architecte Violet-le-Duc
Audacieux et fier bâtisseur de genie

Et de talent autant que visionnaire
Virtuose ! Grâce à lui, la Cité est éternelle !
Qui a soutenu des siéges, abrité les Cathares
Se laisser emporter au fil de ses ruelles où se

Cachent les traces de batailles et de Comtes !
Derrière ses murs la légende abonde
Cette Dame de cœur qui par son courage
Enigme de l'histoire la sauva de la ruine !

F. (Le Vertige des Mots 9/54)

L'idole

Une statue seule au fond
De son chœur se lamentait sur sa stèle
Qu'est-ce que je peux faire ?
Je ne suis qu'une statue de pierre.

Pourquoi tous ces hommes à genoux
Quel est donc mon pouvoir ?
Mon créateur ne m'a pas donné la parole
Je pourrais au moins les prévenir.

Pourquoi me chargez-vous de ce rôle ?
Je ne suis pas ce que vous croyez
Je suis aussi impuissant qu'un âne
Et encore, un âne vous serait plus utile.

F. (Le vertige des Mots 8/54)

02 septembre 2020

Welcome to

Lumière de hallebarde
Croissant d'Amsterdam
Petit col de barbe
Fleur de macadam

Comptoir d'âme s'arbre
Avidité de symphonie
Fine victoire de marbre
S'électre en cacophonie

Hurluberlus s'illégalisent
Arcs de pétales
Poids et mesures subtilisent
Satellite d'eau dédale

Écran de mer se crante
Sombre et chrome
Marins d'étang s'édentent
Champ de Mars s'arôme.

F. (Le vertige des mots 10/54)

Hymne

Nos chants ont des accents
Comme roulent les torrents
Qui offrent leurs flots puissants
Et à la vie toute sa beauté.

Nos cœurs ont des soleils immenses
Comme le ciel de la Province
Qui donnent ses couleurs intenses
Et à la vie toute sa beauté.

Nos âmes ont des mystères
Comme le pays de nos pères
Qui ont donné leur sang à la terre
Et à la vie toute sa beauté.

F. (Le Vertige des Mots 7/54)

Panique au Pacifique

Paquebot, fierté nationale
Défi l'océan, parade
Roule des mécaniques.

Paquebot qui pérore
Rase les côtes cot-cot !
Dans les Hourra de la foule.

Paquebot étourdi
Crackkk !
S'embroche sur les roches.

Blessé comme une bête
Prend l'eau et coule glou-glou !
Hurlements dans l'écume.

Adieu rêve de puissance
Se noient les passagers
Abord de l'infamie.

F. (Le Vertige des Mots 11/54)

01 septembre 2020

LES QUATORZE ZÉNITHUDES

À Sen.


I.
Par ta seule présence,
Tu donnes à chaque instant,
Sa valeur, son intensité.

II.
Comme une bourrasque,
Tu as soufflé sur ma vie,
Transformant le noir en rose.

III.
La musique de tes mots,
Est une symphonie délicieuse,
Jamais, je ne me sens rassasié.

IV.
Tu es telle ces Japonaises,
Qui me transpercent en silence,
Ta paix déborde et s'étend partout.

V.
J'aime tout ton être,
Avec toi, je suis vivant,
Ensemble, nous sommes éternels.

VI.
Ton sourire me tue,
Consciemment, ty en abuses,
Tu es ma serial-killeuse.

VII.
Dans l'eau des fontaines,
Dans les nuages qui brûlent,
C'est ton visage que je devine.

VIII.
Ce qui te rend heureuse ?
Respirer le même air,
Sentir mon souffle sur toi.

IX.
Tu as un je ne sais quoi,
Qui nous transporte en douceur,
Loin, très loin...hors de ce monde.

X.
Ton esprit me séduit,
Me désarçonne,
Tu excites mes neurones.

XI. 
Nous deux, c'est animal,
Instinctif, viscéral,
Félins pour l'autre.

XII.
Tu es ma Nagasaki-girl,
Tu détruis toutes mes défenses,
Boummm !

XIII.
Avant toi,
Ma vie n'avait aucun sens,
Depuis toi, elle est effervescence.

XIV.
Entre nous,
Au-dessus de nous, il n'y a rien,
Hormis le plaisir d'être ensemble.

F. (Extrait de "Poèmes à Sonia")

31 août 2020

Lettre (7)

1. Apprends que la vie n'a de valeur que pour elle-même.

2. Elle est un cadeau unique, que l'on nous fait. Pourquoi la refuser ?

3. Chacun de nous, nous vivons pour nous-même. Et il nous appartient de trouver notre chemin.

4. Tout le bien que tu pourras trouver ici-bas se trouve en toi, et nulle part ailleurs.

5. Joue pas au plus malheureux, d'autres ont souffert des guerres, de la famine.

6. Cesse de te plaindre. Tu n'es pas le seul, ni le premier sur la terre. 

7. Assume ta condition humaine. 
Sois patient, et persévérant. 
Chaque chose vient à son heure.

8. Pourquoi voudrais tu tout obtenir, tout, tout de suite? C'est pas la destination qui compte, mais le voyage.

9. Apprends  enfin, qu'un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort.

10. Alors accepte de vivre.

F. (La Traversée 52/52)

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